Le meurtre de la rue blanche

Dès les premières pages je me suis retrouvée transportée dans les ruelles bruxelloises, théâtre d’une double enquête captivante. L’assassinat de Tanguy Anselme, un avocat d’affaires controversé, se mêle à la réouverture d’un ancien dossier non résolu : le meurtre de la rue Blanche. Ces affaires sont confiées à Emma Toussaint, une juge d’instruction au caractère bien trempé, et Fabrice Colet, son greffier méthodique et discret.

Emma m’a immédiatement rappelé la juge belge Anne Gruwez, découverte dans le documentaire Ni juge ni soumise. À l’image de cette figure hors normes, Emma est brute de décoffrage, franche, parfois irrévérencieuse, mais profondément humaine sous son apparente dureté. J’ai adoré cette héroïne atypique, loin des stéréotypes du genre, avec Fabrice, calme et rigoureux, ils forment un duo contrasté et attachant. Leurs échanges, empreints d’humour et de piquant, ajoutent une légèreté bienvenue au récit. Ils se révèlent passionnés par leur métier, j’ai pris un réel plaisir à les suivre, à les voir démêler patiemment les fils des intrigues, avec une humanité qui fait toute la différence. L’intrigue est dense et bien construite. L’auteur s’amuse à multiplier les pistes et à entrelacer les deux enquêtes, ce qui demande une attention constante pour ne pas perdre le fil.

Paul Colize offre une plongée réaliste dans la société bruxelloise, avec ses nuances sociales et ses décors bien campés, ce polar se démarque par son authenticité. Bien que l’intrigue aurait pu être légèrement resserrée par moments, la richesse des enquêtes et la dynamique des interactions m’ont tenue en haleine. L’écriture est fluide, et les dialogues, souvent mordants sont un plus. Sans révolutionner le genre, ce roman propose une lecture à la fois immersive et divertissante, qui m’a fait passer un excellent moment. Une belle découverte que je vous invite à explorer à votre tour. Bonne lecture !