Antoine, un fils aimant
  • Date de parution 05/02/2025
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 368 gr
  • ISBN-13 9782714404671
  • Editeur BELFOND
  • Format 207 x 142 mm
  • Edition Grand format
Thriller Moins d'1 an

Antoine, un fils aimant

4.14 / 5 (197 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Sandrine Cohen, la réalité du noir. Découverte avec Rosine une criminelle ordinaire, lauréat de Grand Prix de littérature policière 2021, Sandrine Cohen revient avec une enquête pleine de rage, pour aborder la violence sous son angle le plus intime, le plus pervers. Et vous, comment jugerez-vous Antoine ?À dix-sept ans, Antoine Durand est un lycéen brillant, sans histoires qui grandit dans la banlieue huppée de Meudon. Jusqu'à ce dimanche de février : en plein repas familial, Antoine pointe un fusil de chasse sur son père. Pour le braver, pour le faire rire, mais l'arme est chargée et le geste d'Antoine dérape ; Xavier meurt sur le coup.Enquêtrice de personnalité, Clélia Rivoire se charge du dossier. Son boulot : retracer la trajectoire de vie du prévenu pour qu'il comprenne son passage à l'acte, et apporter des pièces au dossier en vue du procès. Mais le garçon est un roc. Aucune émotion, un discours maîtrisé et une fine connaissance du système judiciaire français. Pourquoi refuse-t-il la main tendue de Clélia ?

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  • Date de parution 05/02/2025
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 368 gr
  • ISBN-13 9782714404671
  • Editeur BELFOND
  • Format 207 x 142 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Si elle a endossé le rôle d'actrice et de scénariste, c'est la réalisation de deux documentaires portant sur des faits divers qui lui ont inspiré l'écriture de son premier roman récompensé en 2021 par le prestigieux Grand Prix de Littérature Policière saluant cette analyse des violences intrafamiliales dont elle décortique les mécanismes impitoyables conduisant au meurtre. Il faut dire qu'avec Rosine, Une Criminelle Ordinaire (Editions du Caïman 2020), Sandrine Cohen marquait les esprits avec ce personnage de Clélia Rivoire, enquêtrice de personnalité, chargée de faire la lumière sur le parcours de vie d'une mère coupable d'un double infanticide. On s'éloigne donc des archétypes du policier, du juge d'instruction, du procureur, de l'avocat ou bien même du journaliste pour aborder le fait divers, d'une manière un peu moins conventionnelle, avec cette femme de caractère prenant prend à bras le corps les dossiers qui lui sont confiés, avec une certaine tendance à déborder du cadre de sa fonction en nous permettant de nous immerger littéralement dans les interstices de l'intimité d'un cadre familiale qui s'est disloqué peu à peu pour laisser place à une tragédie se révélant inévitable. Avec Sandrine Cohen, il n'est absolument pas question de justifier le crime, mais d'en comprendre les mécanismes qui peuvent conduire une mère de famille ordinaire à commettre l'irréparable en mettant à plat les schémas redoutables d'une violence larvée se déroulant à l'abri des regards où le bourreau et sa victime s'ingénient à préserver les apparences pour des raisons diamétralement opposées car il est souvent question de manipulations et de honte. Mais la particularité de Rosine, Une Criminelle Ordinaire réside dans le fait de nous glisser viscéralement dans les méandres complexes et parfois contradictoires des pensées de Clélia Rivoire pour ressentir chaque parcelle des sentiments qui l'anime durant la constitution de son dossier mais également durant la phase finale du procès qui demeure un moment d'une rare intensité. On retrouve d'ailleurs tout cela, dans Antoine, Un Fils Aimant, second volet de ce qui apparaît comme une nouvelle plongée dans l'intimité d'une famille marquée par un parricide tandis que l'on prend la mesure des failles de Clélia Rivoire prenant davantage d'ampleur en dépit de son entourage qui tente de l'aider à surmonter les traumas du passé alors qu'elle oscille entre colère et détresse, tandis que plane en permanence ce furieux sentiment de révolte qui la ronge de l'intérieur. 

Passionné de droit, Antoine Durand est un lycéen brillant qui vit dans l'agglomération cossue de Meudon au sein d'une famille sans histoire jusqu'à ce dimanche de février où il s'empare du fusil que son père, en revenant de la chasse, venait de déposer dans la cuisine. A la police dépêchée sur place, le jeune garçon explique avoir pointé l'arme sur son père par défi, comme s'il s'agissait d'une plaisanterie. Mais le fusil est chargé, le coup part et Xavier Durand s'effondre sous le regard de sa femme Cybèle et de sa fille Melissa qui ne disent pas autre chose. L'homme meurt sur le coup. En tant qu'enquêtrice de personnalité nantie par le juge d'instruction Isaac Delcourt, Clélia Rivoire se rend à la maison d'arrêt pour mineurs où est détenu Antoine afin de retracer son parcours et dresser le portrait social de son entourage pour en retranscrire tous les éléments nécessaire à la tenue du procès. Mais lors de l'entretien, Clélia est perturbée par l'attitude du jeune prévenu qui semble être de marbre en déclinant un discours maîtrisé de bout en bout avec une assurance peu commune tout en disposant d'excellentes connaissances des procédures judiciaires. Que se dissimule-t-il derrière cette froide arrogance ? Et pourquoi essaie-t-il de se dérober à l'aide que Clélia peut lui apporter ?

 Même si Sandrine Cohen prend soin d'apporter quelques précisions en début de récit quant au parcours de Clélia Rivoire, notamment pour ce qui a trait au viol dont elle a été victime, ainsi que sur ses rapports avec son ami le commissaire Samuel Varda et surtout avec le juge d'instruction Isaac Delcourt, faisant office de mentor, voire même de père de substitution, il importe de lire tout d'abord Rosine, Une Criminelle Ordinaire pour intégrer certains aspects de sa personnalité et notamment cette colère qui gronde en elle à chaque instant. Cela importe d'autant plus que la romancière distille des flashs récurrents de ce qui apparaît comme un drame que son héroïne semble avoir vécu durant sa jeunesse mais dont on ignore les contours, ce qui est d'ailleurs regrettable avec cette propension à faire durer le suspense plus que nécessaire. D'un point de vue narratif, Antoine, Un Fils Aimant reprend le même schéma que l'ouvrage précédent avec tout d'abord l'aspect de l'enquête de personnalité menée par Clélia Rivoire qui assiste, dans un second temps, au procès du prévenu dont elle a eu la charge, dans un climat de tension assez oppressant. L'une des particularités du récit réside dans cette écriture parfois frénétique illustrant parfaitement le chaos des pensées de cette enquêtrice de personnalité hors norme, se révélant beaucoup plus impliquée que ses fonctions ne l'exige, en nous permettant ainsi de passer au crible les dysfonctionnements de chaque membre de la famille Durand avec lesquels elle s'entretient afin de comprendre les origines d'une tragédie qui apparaît comme inéluctable au fil des révélations qu'elle met à jour. Dotée d'une sensibilité exacerbée, se conjuguant avec son parcours de vie chaotique, c'est peu dire que Clélia Rivoire est parfaitement à même de saisir les aspérités de ses interlocuteurs et de ressentir certaines failles lors des échanges avec Antoine, ce prévenu mineur apparaissant comme bien trop sûr de lui à l'inverse de sa mère complètement désemparée tout comme sa soeur Melissa, toutes deux véritablement chagrinées par le drame qui les frappe. Avec un texte dépourvu de chapitre, accentuant cette sensation d'urgence qui imprègne l'intrigue, Sandrine Cohen s'emploie ainsi à démonter chacune de pièces qui compose ces mécanismes du fait divers s’inscrivant dans le pur registre du roman noir, sans jamais surjouer avec les révélations fracassantes émergeant des investigations de Clélia Rivoire. C'est encore plus prégnant durant la phase du procès que Sandrine Cohen met en scène avec un réalisme extrême sans que cela ne nuise au suspense, bien au contraire, puisqu'on y assiste en adoptant toujours le point de vue de son héroïne en proie à un déséquilibre nerveux de plus en plus latent qui nous tient encore plus en haleine. Et puis, il y a cette dualité qui compose la personnalité de Clélia Rivoire qui en font un femme exceptionnelle à l'image d'une Ghjulia Boccanera ou d'une Chastity Riley et qui ont en commun cette fragilité certes, mais également cette force et cette colère qui animent chacune de leurs démarches assumées, parfois empruntes de maladresse et de défiance à l'égard du monde qui les entoure, mais toujours parfaitement actées dans un registre de spontanéité et de sincérité admirable. Ainsi, Antoine, Un Fils Aimant se révèle être un roman noir naturaliste d'une envergure peu commune et dont l'épilogue final époustouflant laisse présager une suite, quand bien même on pourrait en rester là avec ce qui apparaît comme diptyque parfait.

La justice devrait réparer, soigner, prendre en charge. Et non punir.

Il a dix-sept ans, il s’appelle Antoine, Antoine Durand, lycéen plutôt brillant qui veut apprendre le droit après son bac. Un jour, il appelle la police. Son père est rentré de la chasse et il l’a tué avec la carabine alors que sa mère et sa sœur étaient sorties dans le jardin pour récupérer du basilic pour la salade. Il semble froid, détaché de cet événement pourtant dramatique. Pourquoi a-t-il fait ça ?

C’est ce que Clélia Rivoire, enquêtrice de personnalité, est chargée de cerner. Elle doit comprendre le pourquoi du passage à l’acte. Pour elle, ce n’est pas anodin. Ce genre de geste s’inscrit dans l’histoire personnelle de l’individu, dans un « ensemble ». C’est ce qu’elle pense.

Étape numéro un, elle rencontre Antoine. Elle sent que quelque chose lui échappe. Il l’intrigue, elle a du mal à le cerner. Elle va creuser, questionner, aller plus loin que sa première impression. D’abord c’est son boulot, et puis, chez elle, c’est un besoin viscéral d’avoir tous les éléments. Elle a une intelligence en arborescence, elle suit un fil, puis un autre, elle est dotée d’une intuition exceptionnelle, mais il lui arrive d’être trop impulsive. C’est une pro dans son domaine. Sans doute parce qu’elle a une sensibilité à fleur de peau, ça l’aide et ça la dessert également. Elle a cette capacité à absorber et observer, permettant d’imaginer les différents scénarios afin de déchiffrer peu à peu ce qui a pu se passer. Mais, en parallèle, ce fonctionnement la ronge, d’autant plus que sa propre histoire est douloureuse comme on le découvre au fil des pages. Elle a un sens exacerbé de la justice.

« […} elle veut pouvoir décider seule ce qui servira le mieux la justice, pas celle des hommes, la sienne, celle qui prend en compte l’ensemble de l’équation d’un crime, pas seulement l’acte en lui-même [..] »

Elle va questionner Antoine, sa mère, sa sœur, ses copains de lycée. Elle ne lâche rien, c’est une femme d’excès, que ça soit dans sa vie, dans son travail, elle ne sait rien faire à moitié. Ses excès ne risquent-ils pas de la détruire ? N’est-elle pas hantée par la peur, des peurs ? Cette affaire envahit son quotidien jour et nuit.

L’écriture percutante de Sandrine Cohen nous permet de pénétrer les âmes des protagonistes, elle les fouille, comme Clélia fouille celles de la famille Durand.  Ce qui est impressionnant c’est que, tout comme pour l’enquêtrice, tout cela nous « colle » à la peau. Je me suis sentie « imprégnée » par ce que je lisais, j’aurais voulu donner mon avis, échanger avec tous ces individus, crier, pleurer, ou me taire parfois, tendre l’oreille, puis la main …

Les thèmes abordés sont très intéressants. Comment rompre la chaîne de la violence lorsque c’est un mode d’éducation ? Est-ce que ça se transmet lorsqu’on n’a vu que ça ? Quel est le poids du passé ? La place de chacun dans un couple ? Qu’est-ce qu’être libre ?

C’est avec beaucoup de doigté que tout cela est développé. Quelques incursions dans le passé permettent d’éclairer le présent de chacun. Clélia est attachante avec ses forces et ses fragilités. Antoine également, ainsi que sa mère. L’auteur insiste sur ce qui nous construit, elle souligne combien « savoir aimer » est essentiel pour grandir. Elle ne fait pas la morale, elle approche les personnalités de ceux qu’elle présente au plus profond et avec beaucoup de justesse.

Ce roman m’a bouleversée. J’ai eu le sentiment de lire un fait divers réel et ses ramifications. J’aurais pu être jurée et quelle aurait été ma conviction intime, qui aurais-je écouté ?  

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