Que la guerre est jolie
  • Date de parution 11/09/2019
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 222 gr
  • ISBN-13 9782743648527
  • Editeur RIVAGES
  • Format 171 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs

Que la guerre est jolie

3.80 / 5 (49 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Une ville moyenne, située à une heure de Paris. Un passé ouvrier, comme en témoignent les bâtiments de l'usine, aujourd'hui désaffectée, et la « cité jardin » où logeaient les salariés. Aujourd'hui le maire a de grandes ambitions pour sa ville : réhabiliter le quartier et transformer les maisons ouvrières en un ensemble résidentiel haut de gamme. Or les habitants ne l'entendent pas de cette oreille. À commencer par Élise, qui attend un enfant et n'a aucune intention de déménager. Quant aux artistes qui ont investi l'usine, ils veulent la transformer en lieu de création. Comme si le maire et les promoteurs allaient se laisser arrêter par une poignée d'opposants ! Il suffit de les faire déguerpir, et là, tous les moyens sont bons, légaux ou non. Cependant, des grains de sable vont se glisser un peu partout et tout enrayer... Comme en temps de guerre, les dégâts collatéraux seront ravageurs. Christian Roux est pianiste, compositeur et scénariste. Il a publié plusieurs romans noirs remarqués dont «Braquages» (prix du Polar SNCF), Kadogos,« Placards», et «L'Homme à la bombe», tous caractérisés par la révolte de personnages qui ne laissent pas indifférent. Il a également reçu le Trophée 813 du meilleur roman francophone pour «Adieu Lili Marleen», un polar qui mêle la musique et un aspect méconnu de la Shoah.

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  • Date de parution 11/09/2019
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 222 gr
  • ISBN-13 9782743648527
  • Editeur RIVAGES
  • Format 171 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

« La ville de Larmon, située à une heure de Paris, est dirigée par un maire plein d’ambition qui a de grands projets immobiliers. Il veut convertir l’ancien quartier ouvrier où l’usine Vinaigrier faisait vivre toute une communauté, en un ensemble résidentiel haut de gamme. Mais les gens qui continuent d’habiter le quartier ne l’entendent pas de cette oreille. Pas plus que les artistes qui ont investi l’usine pour leurs performances et installations d’art contemporain. Alors la municipalité va recourir à des pratiques illégales pour faire déguerpir les habitants. Tout est bon : chantage, menace, incendies criminels… Meurtre. Mais pour cela, il faut des voyous, des bandits, des gens qui ne reculeront devant rien. » 

Pas de doute, on entre ici dans le dur, dans le social, dans le malaise urbain à la croisée des mondes politiques et dans l’univers du grand banditisme en col blanc mais aussi barbu bas du front ou encore racailles en baggy et casquettes criardes ricaines.  

 Ah Dieu ! que la guerre est jolie 
 Avec ses chants ses longs loisirs 

Dans un magnifique premier chapitre à la plume experte et talentueuse et auréolé d’une citation de Guillaume Apollinaire , Roux montre la poésie de bombardements nocturnes sur Bagdad et le supplice de rats enflammés par une main criminelle dans un immeuble abandonné. Le grand frisson, l’horreur palpable, le malaise naissant sans artifices, la description glaciale, sans états d’âme, la détermination, l’inhumanité. Tout est dit déjà dans cette intro d’un roman qui par la suite, pendant quelques pages, aura un cours plus anodin avant de remonter avec une explosion finale destructrice. 

Le roman, l’histoire, en apparence et en réalité, n’est pas très originale mais bénéficie d’un cadre contemporain, mettant en scène de nouveaux et importants acteurs de l’internationale du banditisme venus des Balkans ou de mosquées salafistes de quartiers français. Si cette actualisation permet de bien dater le roman, de parfaitement l’ancrer dans le présent de certains quartiers du pays tout en laissant présager du futur, son originalité, sa richesse, sa force et son âme se situent plus dans ce traitement des magouilles si souvent décrites et contées mais montrées ici avec le sceau de l’authenticité du vécu, du témoignage livré avec sincérité et souvent avec une certaine empathie tangible. 

La plume de Christian Roux sonne juste, authentique, et j’ai très souvent adhéré à de petites remarques anodines mais tellement justes. Les personnages, les principaux mais aussi tous les autres sont particulièrement bien peints, permettant de comprendre leur personnalité, leur parcours, leurs idéaux comme leurs combats menés comme perdus. Le propos est humain mais ne se veut pas humaniste. Christian Roux ne juge pas les options, les comportements même si tout acte d’écrire, par ses choix narratifs, inclut sa part de subjectivité. 

Parsemant son propos de souvenirs de guerre d’un photographe, l’auteur ose un parallèle surprenant entre la réalité de la guerre en Irak et Syrie et la situation de Larmon. Et si la comparaison parait  initialement particulièrement osée, le talent de persuasion de l’auteur, avec cette impression de détachement qui marque les pages, arrive à nous convaincre, nous persuader que la destruction de l’usine Vinaigrier contribue à l’effacement de l’histoire de gens, gomme l’histoire d’un quartier ouvrier, bafoue la mémoire collective tout comme des bombardements en Irak, et qu’ici aussi, la mort frappera aveuglément emportant des vies anonymes et surtout innocentes. 

Noir brillant! 

C’est sans le moindre doute la première très grosse claque de l’année : Que la guerre est jolie de Christian Roux.


Une ville désespérément normale à une heure au nord de Paris. Un maire qui magouille, un quartier ancien qui se meurt et sur lequel lorgnent des investisseurs qui sentent la bonne affaire, une « cité » aux mains de trafiquants où les imans s’excitent, des jeunes qui s’emmerdent et font des conneries, un squat d’artistes plus ou moins auto-proclamés dans le quartier qui se meurt …

Ajoutez une flic qui veut faire son boulot, un ancien photographe grand reporter qui noie ses pires souvenirs dans l’alcool et ne veut plus faire que des photos pour la plaquette de la mairie, un mercenaire venu aider aux magouilles du maire, une jeune femme bien décidée à sauver le quartier où elle est née, et quelques personnages parfois bien plus complexes qu’il n’y parait.

Vous avez là une poudrière ordinaire, qui ne demande qu’à exploser. Et tant pis pour les dommages collatéraux.

Ce qui impressionne le plus dans ce dernier roman de Christian Roux c’est sa capacité à faire vivre autant de personnages, même si on ne les croise que pendant quelques pages. En quelques lignes il leur donne chair, nous intéresse à leurs rêves, à leurs blessures et à leurs espérances. Même ceux que l’on voit très peu, comme Samia ou Odette, à peine croisées, restent dans notre mémoire.

Autre chose parfaitement réussie : il illustre de façon magistrale une phrase entendue dans le bouche de Jérôme Leroy lors d’une table ronde il y a quelques années : à quelqu’un qui disait que je ne sais plus quelle situation était « plus compliquée que ça », phrase fétiche des enfumeurs il avait répondu, plus ou moins : « C’est faux, la situation est très simple, parce qu’une barricade n’a que deux côtés. Ce qui peut être compliqué, ce sont les raisons des uns et des autres pour être d’un côté ou de l’autre ».

Et c’est bien de cela qu’il s’agit ici, et ce à plusieurs reprises. Plusieurs fois les personnages vont être amenés à faire des choix, à se placer d’un côté ou de l’autre de la barricade, ou à faire comme si elle n’existait pas (ce qui revient bien en général à se placer d’un côté !). Jamais Christian Roux ne jugera ses personnages, mais toujours on comprendra pourquoi ils ont choisi. Et c’est le lecteur qui décide si ces raisons sont en accord ou non avec ce qu’il pense.

Autre force du roman, c’est de ne pas chercher absolument à conclure, à finir sur une situation définitive. Il nous invite à une bataille, fin de parcours pour certains, début pour d’autres. Et pendant cette bataille il nous aura ému, profondément, en partageant avec nous quelques moments de la vie de ces magnifiques personnes qu’il nous a présentées.

Le tout au travers d’une construction complexe mais parfaitement maîtrisée qui ne perd jamais le lecteur, passant d’un personnage à l’autre, se permettant quelques plongées dans un passé traumatisant. Superbe.

Merci Christian Roux pour ce très beau roman.

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