La frontière de verre
  • Date de parution 09/07/2020
  • Nombre de pages 368
  • Poids de l’article 188 gr
  • ISBN-13 9782072860638
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Espagne Romans étrangers

La frontière de verre

3.91 / 5 (27 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Il aurait aimé pouvoir lui dire, ne te fie pas aux apparences, je ne suis pas ce dont j'ai l'air, mais il ne pouvait parler à la vitre, il ne pouvait que s'éprendre de la lumière des vitres, laquelle, oui, pouvait la toucher, la pénétrer ; ils avaient la lumière en commun."Tissées entre elles, les neuf nouvelles qui composent ce récit sont comme des fragments de l'âme des Mexicains. On y croise un homme d'affaires sans scrupule amoureux de sa belle-fille ; un chef cuisinier horrifié par la déliquescence culinaire aux États-Unis ; une vieille femme raciste qui emploie des bonnes étrangères ; un laveur de vitres immigré au sommet d'un building où travaille une Américaine.Tout semble à la fois les séparer et les rapprocher, hormis peut-être cette frontière de verre, celle qui sépare le Mexique des États-Unis.

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  • Date de parution 09/07/2020
  • Nombre de pages 368
  • Poids de l’article 188 gr
  • ISBN-13 9782072860638
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Sous-titré "roman en neuf récits" -que la quatrième de couverture qualifie quant à elle de nouvelles-, "La frontière de verre" est en réalité un assemblage de textes dont les intrigues sont indépendantes les unes des autres, mais que lient un lieu et une thématique communs. Ce lieu est la frontière qui sépare le Mexique de son puissant voisin américain, et il n’est pas question ici que de géographie.

Le premier texte nous présente un personnage que l’on croisera tout au long du recueil, de manière souvent fugace. Don Leonardo Barroso est l’homme puissant du nord du pays, son influence s’étendant jusque dans la capitale. C’est aussi un jouisseur, plus charismatique que beau, dont l’élégance et l’assurance évoquent la vieille aristocratie des haciendas. Leonardo a un fils qu’il adore, un jeune homme mutique et sauvage, défiguré par un bec-de-lièvre, qui vit reclus dans sa chambre à lire des livres. Lorsqu’il le marie à la belle Michelina, c’est avec le projet de faire de sa belle-fille, qu’il a séduite, sa maitresse. 

Les personnages que nous croisons dans les textes suivants ont tous un lien, plus ou moins lointain, avec Leonardo et quasiment tous, à un moment de l’épisode qui les présente, traversent la frontière.

Il y a Juan Zamora, étudiant en médecine ayant obtenu une bourse pour une université américaine ; un célèbre cuisinier mexicain parti aux Etats-Unis y pour prêcher l’art de la bonne cuisine ; un homme en fauteuil roulant qui lutte contre l’amnésie pour reconstituer son histoire… Il y a aussi Marina, qui travaille dans une maquina de Ciudad Juárez où elle se rend en chaussures à talons aiguille pour ne pas ressembler à une vulgaire indienne, et qui pense naïvement que le beau Rolando n’a qu’elle pour maîtresse ; la vieille Amy Dunbar, qui est tellement raciste et cruelle qu’elle ne parvient pas à garder ses employées plus de quelques jours…

Tous ces destins racontent l’interdépendance et le rapport de force qui lie inextricablement les deux pays. Le perdant, depuis l’annexion par les Etats-Unis, au milieu du XIXème siècle, des territoires de leur actuel Sud-Ouest, est toujours le même… 

Le Mexique frontalier que l’on y découvre a conservé un système inégalitaire qui n’est pas sans rappeler certaine féodalité, placé sous la coupe d’hommes d’affaires souvent issu de puissantes lignées qui affichent une rigidité morale croupissante et une sophistication surannée qui tranchent avec les perversions qui se dissimulent derrière les alcôves. Ces riches dominent le pays, s’assurant qu’aucun politique ne se maintienne suffisamment au pouvoir pour installer quelque dictature. Eux profitent de la proximité du géant américain sous forme de partenariats commerciaux, en lui fournissant une main d’œuvre à bas coût. Cette dernière, convaincue du bien-fondé du modèle capitaliste qu’impose leur grand voisin, s’efforce de s’y inscrire en se soumettant à cette double exploitation. Seuls ceux qui s’enrichissent du système se permettent finalement de prendre du recul par rapport au mythe américain, adhérant à sa doctrine libérale, mais méprisant l’indigence culturelle de ce peuple à l’histoire courte et dénué de toute élégance. Les moins nantis n’en sont pas là, notamment les plus jeunes qui au contraire sont prêts à renier, pour accéder au rêve matérialiste, un héritage spirituel et culturel ancestral qui généralement leur fait honte. Alors ils tentent le passage, rendu de plus en plus périlleux par la peur et la haine croissantes qu’ils suscitent chez ces américains qui ont pourtant besoin d’eux pour s’occuper de leurs enfants et de leurs vieillards, de leurs malades ou de leurs poubelles…

Autour des thématiques des inégalités, de la pauvreté, du pouvoir et de ses ignominies, Carlos Fuentes nous livre un recueil profond et à la tonalité variée, mêlant l’absurde et la mélancolie, la tragédie et l’humour, se permettant même, sans que cela nuise à l’unité de l’ensemble, une incursion dans le domaine du surnaturel.


Une réussite.


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