Riccardino

Troisième monument, lu avec beaucoup de bonheur et une immense tristesse. Cette fois c’est fini, c’est bien le dernier Montalbano, il ne nous restera ensuite que la relecture, et nos yeux pour pleurer : Riccardino d’Andrea Camilleri.

Quatre amis, les quatre mousquetaires se retrouvent très tôt pour aller faire du sport. L’un d’eux, Riccardino, est abattu par un motard. Ce sera la dernière enquête de Salvo Montalbano qui doute de plus en plus. Mais surtout qui est harcelé par l’auteur, ce type à qui il a raconté ses enquêtes et qui a fait de lui un personnage de papier, puis un personnage de télé. Un auteur qui voudrait se mêler de son enquête sous prétexte que lui, Salvo, n’a plus la foi.

Heureusement il reste l’équipe, les engueulades avec Livia et les repas chez Enzo.

Comme l’indique l’éditeur italien à la fin de l’ouvrage, oui le maestro avait écrit ce roman quelques années avant sa mort, et non il n’était pas dans un coffre-fort, il n’y a pas de coffre-fort chez les éditeurs ! Et oui c’est bien le dernier, mais ne comptez surtout pas sur moi pour vous dire pourquoi il n’y aura plus de romans mettant en scène Vigata et Montalbano.

Un fin élégante, camillerienne en diable. Tout le monde est là, Catarella en tête. On rit beaucoup avant d’essuyer une petite larme à la fin. Des scènes d’anthologie, dont une particulièrement fellinienne (mais c’est peut-être mon interprétation). C’est intelligent, pertinent, émouvant et drôle, c’est la conclusion à la hauteur d’une œuvre majeure.

On n’a pas fini de dire, d’écrire et de pinser que Vigata va nous manquer.