Rural noir
  • Date de parution 18/02/2016
  • Nombre de pages 256
  • Poids de l’article 318 gr
  • ISBN-13 9782070148769
  • Editeur GALLIMARD
  • Format 225 x 155 mm
  • Edition Grand format
Thriller Romans noirs France

Rural noir

3.49 / 5 (194 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Romain est parti du jour au lendemain de la Nièvre, sans une explication. Dix ans plus tard, il revient sur les terres de son enfance et retrouve la bande de toujours : Chris, son frère, rendu amer par son départ soudain après le décès de leurs parents. Vlad, le meilleur ami à la vie à la mort, aujourd'hui lointain, aujourd'hui accaparé par ses affaires. Et Julie, qui attend un enfant avec Chris. À peine Romain a-t-il posé ses valises que Vlad est retrouvé salement amoché dans un champ. Avec le recul des années passées loin, Romain fouille dans leur histoire commune pour tenter de comprendre. Quels bons souvenirs dissimulaient les disputes, quelles rivalités annonçaient les bastons, quelle crise se préparait pour ceux restés sur ces terres.

livré en 4 jours

  • Date de parution 18/02/2016
  • Nombre de pages 256
  • Poids de l’article 318 gr
  • ISBN-13 9782070148769
  • Editeur GALLIMARD
  • Format 225 x 155 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Laird Hunt est un écrivain américain. Il a reçu pour ce roman le premier grand prix de littérature américaine créé par Francis Geffard à qui on doit déjà le festival littéraire America. Laird Hunt nous plonge avec « Neverhome » dans la guerre de sécession de manière singulière en y suivant une femme partie déguisée en homme pour aller combattre.

« Dans la ferme de l’Indiana qui l’a vue grandir, Constance jouit enfin, auprès de son compagnon, d’un bonheur tranquille. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate et que Bartholomew est appelé à rejoindre les rangs de l’armée de l’Union, c’est elle qui, travestie en homme, prend sans hésitation, sous le nom d’Ash Thompson, la place de cet époux que sa santé fragile rend inapte à une guerre qu’elle considère comme impensable de ne pas mener.

Ayant perdu la trace de son régiment après une bataille féroce où elle a été blessée, Constance, la rebelle, dépouillée de son uniforme, reprend, au sein de paysages dévastés, le chemin de la ferme, guidée par l’amour infini qu’elle porte à son bien-aimé mais profondément hantée par la violence et l’étrangeté des aventures qui ont marqué sa périlleuse initiation à l’univers impitoyable des champs de bataille et à leurs sordides coulisses. »

Laird Hunt s’est appuyé sur des faits réels pour écrire son roman. Il s’est penché sur l’histoire de ces femmes-soldats pendant la guerre de sécession. Dans une interview, il dit qu’elles étaient au moins cinq cents. Elles ont été effacées de l’histoire officielle de cette guerre. Infirmières, cantinières… passe encore, mais c’était inconcevable au XIXe qu’une femme puisse combattre, ça ne rentrait pas dans le schéma de la gloire des hommes guerriers, comme dans l’histoire du far-west ou l’Histoire en général d’ailleurs, et, puisque les historiens aussi étaient des hommes… Elles partaient à la guerre avec la double peur au ventre : celle de la guerre bien sûr, comme tout le monde, et celle d’être découvertes car elles étaient alors humiliées, emprisonnées, enfermées dans les asiles de fous : imaginez, les asiles au XIXe en temps de guerre…

Laird Hunt ne s’est pas inspiré de l’histoire d’une femme en particulier. Il s’agit bien là d’un roman où on suit, intrigué, fasciné, l’itinéraire de Constance à travers cette guerre. Constance, partie à la place de son mari, plus faible qu’elle dans les rangs de l’Union (grosse bourde de l’éditeur sur la quatrième de couverture, corrigée depuis j’espère, au moins au niveau de leur site, Constance est bien dans le camp des Nordistes).

Dès les premières phrases, on est séduit par le langage de Constance. On suit ses pensées, ses visions : des plus prosaïques (elle est aux premières loges et montre sans fard le vacarme des batailles, les charniers qui ensanglantent la nature, les blessés, la boue, la crasse) aux plus intimes. Elle se réfugie dans ses souvenirs, seuls lieux à l’abri dans la guerre, et nous livre ainsi son histoire par bribes. Elle reçoit des lettres de son mari, lui écrit, son amour pour lui la déchire et la maintient en vie. Elle s’adresse aussi à sa mère morte, dans des circonstances qu’on devine tragiques dès le début. S’échapper dans ses pensées lui permet de supporter l’insupportable et l’emmène parfois loin de la réalité, dans un climat onirique où on la suit les yeux fermés tellement c’est beau.

Laird Hunt, dans une langue d’une grande richesse, à la fois sobre et poétique, nous offre le très beau portrait d’une femme au cœur d’une guerre dont elle veut revenir. Une femme forte et en même temps brisée.

Magnifique.

Une Série Noire dans le Morvan au son du rock, des décharges de fusil de chasse et des histoires de mômes qui ne rigolent pas.

Deux potes, un frangin, une fille, une même famille ; le clan de Tamnay en Bezois. C’est l’été, on traine, on zone au bord de la rivière, première cigarette, premier flirt amoureux, premières bières, et première déchirure entre deux amis pour la vie, mais pas à cause d’une poule, non, plutôt d’un troisième larron, une ombre, un méchant petit gars « avec une tête à caler une moissonneuse batteuse. », qui va mettre le rififi entre les deux potes. Le côté obscur d’une famille trouble qui vient d’arriver dans le coin. Déjà, le minot traine un pecolt, (un flingue à plombs) dans les poches de sa salopette. Plus tard, le flingue restera, mais les balles remplaceront les plombs.

Du coup on se guette, on se surveille, on se regarde de biais (normal), ça tire sur les vaches, ça se castagne, mais le vieux simplet du village rode, je confirme, chaque village a son simplet, d’habitude le gars pépère, pour le coup, c’est le pervers, pépère ! Les filles sont rares, les petites, plus accessibles, et ça va mal tourner. Le clan a morflé, les deux potes vont avoir besoin de leur ombre pour régler ça. Coups de couteau, de chaînes de vélo en travers de la tronche, et déchaînements de violence, les gamins des campagnes n’ont rien à envier à ceux des cités.

Quinze ans plus tard, le gars n’est pas mort, par contre, un des potes n’en est pas loin, c’est devenu, avec l’ombre, un des plus gros dealers du coin. Il va y avoir des comptes à régler, pour de bon, cette fois, les racailles de la ville vont descendre, les kalachnikovs remplacent les lance-pierres, les courses dans la forêt, la nuit dans un hiver noir comme la mort, ne sont plus pour jouer, mais pour échapper au double canon du fusil de chasse d’un taré du coin. Ça ne rigole pas chez nous, enfin, je veux dire, chez eux !

Il ne manque plus que les alambics, mais les pick-up et le Marshall, pardon le gendarme, sont bien là, même les Porches Cayenne ont les phares jaunes. 😉

C’est chaud, c’est saignant, ça gueule et ça s’envoie des répliques sans retour, mais il y a une pelletée, une brouettée, un vrai fourrage de profondeur là-dedans, de l’amitié entre potes malmenés, de la vraie, qui m’a ramenée aux bouquins de Le breton, comme les Hauts Murs, et ces histoires de gosses devenus adultes, et inversement, redevenus gosses devant l’avenir glauque et le besoin de rêver, encore, un peu, comme dans la Trilogie Noire de Léo Mallet, et quand aux odeurs de purin, au petit bar au papier peint jaunâtre qui sent la vinasse, et aux dialogues au couteau et au « chasse » à canon long, des gars qui parlent peu, mais… qui parlent peu. C’est du ADG tout craché, on y est, pas de doute, dans la Loire, pardon, la Noire, dans la Série.

Cette adolescence maudite, ici entourée de brume, d’herbe boueuse et de granges aux toits délabrées.

Mais attendez vous à une truc totalement nouveau, du jamais lu, en somme, quelques chose de frais, de vivifiant, comme un morceau de Métal ( la musique, hein, l’un des personnages parle d’appeler son futur neveu ; Lemmy), l’auteur vient de la littérature jeunesse, cela se voit, j’ai retrouvé mes années Signes de piste et Six compagnons, L’Ile au Trésor, ces lectures qui me chauffaient le cœur, mais aussi, plus tard, une course folle dans la garrigue, en serrant la main d’un frère de la campagne, le petit Marcel et le petit Lili, dans La gloire de mon père.

Du Pagnol Noir, et Rock’n roll !

Va-ton croire qu’il n’y a que des histoires de viol, de bagarre de gosses aux genoux usés et de parents alcoolique dans la cambrousse profonde de notre belle France ? Non, il y a aussi des hommes qui se battent, qui fondent des familles, malgré le chômage, le désespoir et la solitude, malgré la misère, existentielle et sexuelle, et comme partout, cette violence liée à l’argent, à l’envie de s’en sortir, et de faire s’en sortir les siens ; chez nous !

Un premier polar, et il y un truc là aussi, l’auteur en a sous le pied, on le sent, il n’a pas tout dit, loin de là. C’est peut-être pour ça qu’il commence, et en finit, avec cette histoire de gosses et d’adolescents, pour nous préparer, à quoi ? À la suite, l’âge adulte sans réminiscences, mais toujours, sombre dans le cœur, et à voir son style, Rock’n roll et sauvage, on s’attend au pire. Ce qui veut dire, dans le Noir ; au meilleur !

Une phrase de lui, je crois ; un auteur à suivre.

Merci Minville.

Les selfies avec des auteurs adulés, des files d’attente interminables pour une dédicace, la rencontre des romanciers avec leurs lecteurs ; pas de doute, le printemps revient avec sa volée de salons et de hors-séries consacrés au polar à l’instar du magazine LIRE qui évoque, dans un article, le nouveau courant francophone du roman noir prenant pour décor les régions rurales du pays. On y évoque Franck BouyssePierre Pélot, Patrick Delperdange et bien d’autres en les comparants aux auteurs américains issus du courant « nature writing » tels que Ron Rash, Jim Harrison ou Daniel Ray Pollock. Missoula versus le plateau de Millevaches. Une « découverte » donc que de nombreux blogs et sites, consacrés au polar, n’ont pas cessé de mettre en avant, depuis bien des années. Mais mieux vaut tard que jamais pour découvrir des romans se déroulant dans des contextes déroutants à l’instar de Benoît Minville qui plante son histoire dans le décor désenchanté de la Nièvre avec un premier roman noir au titre évocateur : Rural Noir.

Tammay-en-Bazois, c’est le lieu de villégiature de cette bande d’ados composée de Romain, Vlad, Christophe et Julie. Il y a également Cédric, un môme plus inquiétant que Vlad décide de prendre sous son aile. Un bel été s’annonce pour ces gamins insouciants qu’un drame va pourtant esquinter à tout jamais en crevant cette jolie bulle d’amitié qu’ils entretenaient au gré de leurs pérégrinations dans ce beau coin de campagne paumée. Mais après plus de dix ans d’absence, Romain choisi de revenir dans sa région natale que la crise rurale a foudroyée et qui paraît désormais perfusée à coup de trafics de drogue. Il y retrouve son frère et les autres membres de la bande. Oscillant entre les réminiscences du passé et les évènements troubles du présent, il faudra bien se défaire de cette culpabilité, de ces secrets et de ces non-dit qui obscurcissent encore les relations entre les membres de la bande afin de retrouver l’amitié d’antan. Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?

Tout d’abord, il faut savoir que Benoît Minville est un libraire passionné que je croise au détour des réseaux sociaux. Un personnage atypique qui défend des romans qu’il est fortement recommandé d’apprécier au regard de son look et de sa mine patibulaire. Mais derrière cette dégaine de psychopathe, on devine le gars sensible qui doit pleurer devant un épisode de la petite maison dans la prairie.

Avec Rural Noir, premier roman « adulte » de l’auteur, on dénote tout d’abord l’influence de Stephen King et de Dan Simmons, chantre des romans mettant en scène des intrigues liées à l’enfance. Alors bien évidemment, Rural Noir nous saisi pleinement par le biais de l’émotion que dégage cette bande d’adolescents unis par une amitié qui semble indéfectible. Bon nombre de lecteurs y retrouveront probablement leurs propres souvenirs de vacances à la campagne qu’ils pourront projeter sur ce récit.

Mais au-delà de l’émotion latente, le récit peine à convaincre tant la trame narrative y est laborieuse. C’est tout d’abord dû au parti pris de l’auteur de dévoiler le drame du passé en toute fin de récit alors que la plupart des protagonistes en connaissent la teneur. On assiste donc à une succession de chapitres, évoquant ce passé, qui traînent en longueur et qui n’apportent pas grand chose hormis cette émotion qui paraît parfois quelque peu surfaite. C’est durant la période liée au présent que l’on retrouve les meilleurs moments, notamment lors des phases laissant place à une action parfois aussi cruelle que brutale. Néanmoins, la férocité de la confrontation finale nous laisse quelque peu perplexe. On peine ainsi à croire à ce remord qui ronge Romain depuis tant d’années au regard de l’attitude qu’il adopte vis à vis de certains personnages qu’il n’hésite pas à sacrifier durant une transaction nocturne extrêmement prenante.

Ce qu’il manque dans Rural Noir, c’est le contexte social dans lequel évoluent les protagonistes. Le monde paysan y est à peine évoqué par l’entremise de quelques personnages secondaires que l’on aurait souhaité connaître d’avantage. Les exploitations qui font faillites, les révoltes de paysans acculés, les suicides ; rien de tout cela n’est vraiment abordé dans ce récit qui manque cruellement d’ampleur. Les dialogues sont également l’une des faiblesses de ce roman. Ils sont ampoulés et parfois terriblement laborieux avec une propension au pathos qui devient terriblement mièvre, comme lorsque les personnages évoquent leurs souffrances respectives comme s’il s’agissait d’une espèce de concours pour savoir qui a le plus morflé.

On passera sur la problématique de la temporalité où les événements se mettent en place au moment même du retour de Romain, sans qu’il en soit le déclencheur, ainsi que sur ce laps de cinq ans où rien ne se passe, entre la tragédie et son départ. Puis, dix ans plus tard, on assiste donc à une espèce de « trop hasardeux » coup du sort qui permet au présent d’être le reflet du passé sans qu’il n’y ait aucun autre mécanisme permettant d’expliquer cette collision entre les deux périodes.

Au final, Rural Noir c’est un roman tendre, bourré d’émotion mais qui manque terriblement de tenue et de cohérence et qui en font ainsi un récit bancal dans lequel on peine à s’immerger. Vraiment dommage.

J’ai croisé pour la première fois le très sympathique Benoît Minville lors du dernier festival toulousain où il était invité en tant qu’auteur jeunesse. Et je savais qu’il passait cette année chez les vieux, à la série noire. Ce Rural Noir était très attendu.


Après dix ans d’errance autour du monde, Romain revient dans son village de la Nièvre. Il espère renouer avec la gang : Chris son frère plus jeune de deux ans, Vlad, son meilleur ami, et Julie, celle dont ils étaient tous amoureux. Un gang qui avait commencé à se lézarder lors de l’été de ses 14 ans.

Romain a fui le village à vingt ans, juste après la mort accidentelle de ses parents. Depuis Chris a été soldat puis est revenu, il est marié avec Julie, et le jour de son retour Romain apprend que Vlad, qui trempe dans pas mal d’affaires louches, est dans le coma. Il a été tabassé à mort.

Ce qu’il reste du gang va se ressouder et se déchirer, les souvenirs de cet été remontent à la surface et les griefs liés à dix ans d’absence éclatent. Pour le meilleur ou pour le pire …

Nicolas MathieuFranck BouysseAnne BourrelPatrick Delperdange et maintenant Benoît Minville, pour ceux que j’ai lus … Il y a, c’est indéniable, de nouveaux auteurs de polar français (et belge) qui explorent la crise dans nos campagne. Avec beaucoup de talent. Rural noir ; c’est comme si le titre de ce dernier roman paru résumait à lui seul cette nouvelle « vague ».

Ceci dit, la question n’est pas de savoir s’il y a une nouvelle tendance, mais si ces romans sont bons. Et là, sans hésitation, la réponse est OUI !

Et elle vaut aussi pour Rural noir. Une construction classique, avec un événement traumatique passé, annoncé dès le départ, des alternances présent-passé, et deux mystères en parallèle : que s’est-il passé il y a une quinzaine d’années, que s’est-il passé aujourd’hui. Construction classique donc, mais classique ne veut dire ni ennuyeux ni facile. Benoît Minville mène son affaire de main de maître et fait monter le suspense et la tension.

Mais ce n’est pas tout. Son roman vaut également (et surtout) pour la justesse émouvante de l’évocation du gang adolescent, avec son mélange de rébellion, de goût de la musique, d’amours naissantes (qu’on trouverait n’importe où en France) mais aussi, et c’est là qu’on retrouve la campagne, les moments de liberté totale au bord d’une rivière, ou sur un vélo, le plaisir de sentir le soleil, d’être dans l’herbe, d’écouter les oiseaux, de lire au bord de l’eau … Ou comment parler de tous les ados du monde, tout en étant très local et spécifique. C’est très réussi.

Et puis il y a la partie plus sombre, en contrepoint de cette partie lumineuse : le drame passé, et surtout la situation actuelle, avec des villages et des petites villes qui se meurent, de chômage, de misère et d’ennui ; des gens désœuvrés ; et les mêmes saloperies qu’à la ville, trafics de drogues, petits boulots, racisme, traumatismes des anciens soldats, disparition progressive des services de l’état …

Ajoutez à tout cela quelques magnifiques portraits. Un gang qu’on aime à la folie, même quand il déconne, quelques croquemitaines qui ne dépareraient pas chez Lansdale, des silhouettes de poivrots de westerns, et un mélange de Stand by me et de La guerre des boutons (la vraie, celle du bouquin et de la version avec Galabru, Dufilho et l’effrayant Jean Richard, pas les resucées insipides).

Vous aurez compris, j’espère, qu’il faut lire Rural noir.

AUTRES LIVRES DE Benoît Minville4
DOLPO RECOMMANDE4

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés