La maison hantée
  • Date de parution 01/01/2025
  • Nombre de pages 208
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782707355966
  • Editeur MINUIT
  • Format 185 x 134 mm
  • Edition Grand format
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La maison hantée

3.52 / 5 (56 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Je voulais écrire un roman de Strasbourg pendant son annexion par le IIIe Reich.Pas l’histoire haletante d’un réfractaire poursuivi par la Gestapo. Non, simplement un roman de la vie quotidienne.Mais il n’y a plus de témoins.Et puis, dans un carton d’archives, j’ai découvert Emma… et les fantômes de la rue Dunat-Diehr.

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  • Date de parution 01/01/2025
  • Nombre de pages 208
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782707355966
  • Editeur MINUIT
  • Format 185 x 134 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Les fantômes de la rue Dunat-Diehr

En retraçant le destin des habitants d’un immeuble strasbourgeois, Michèle Audin explore les silences de l’Histoire et les traumatismes subis. Une manière très originale de résister à l’oubli.

Après la mort subite de sa mère, qui faisait suite à celle de son frère aîné, la narratrice a demandé sa mutation. On lui a alors proposé d’exercer ses talents de bibliothécaire au sein d’un laboratoire de l’université de Strasbourg. En acceptant ce poste, elle ne s’imaginait sans doute pas quelles découvertes elle allait faire dans la capitale alsacienne.

Tout a commencé avec la visite d’un appartement, rue Dunat-Diehr, proche du centre-ville. Séduite par l’architecture et l’ambiance, elle décide de l’acquérir. C’est pour elle le début d’une exploration qui va lui faire revisiter près d’un siècle d’Histoire.

L’immeuble a en effet vu passer de nombreuses familles, des années qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale à l’Occupation, puis à la Libération.

Si l’immeuble et la rue sont inventés, le récit est bien ancré dans la ville frontière, marquée par les conflits, les exils, l’occupation nazie et le retour à la France. Les premières pièces du puzzle lui sont remises par la notaire, et notamment le règlement de copropriété, qu’elle « lit comme un roman ». Des documents qu’elle complètera avec ceux consultés aux archives, car sa curiosité est insatiable.

Elle découvre qu’un ferblantier fait ériger l’immeuble en 1931 « à l’allure sage et cossue, six étages et un rez-de-chaussée surélevé, un toit à combles brisés et à mansardes, des doubles fenêtres, des volets roulants, des balcons en saillie et une lourde porte en verre et ferronneries, encadrée de deux hexagones à crossettes. »

Bien entendu, il va se réserver l’un des plus grands appartements où il vivra jusqu’à sa mort avec femme et enfants. À travers ces destins entrelacés, le roman explore des thématiques universelles — l’identité, la perte, la quête de vérité — à travers un prisme introspectif. Les souvenirs, les silences, les récits oubliés affleurent dans chaque recoin de l’immeuble, qui devient un personnage à part entière, mémoire architecturale des vies qu’il a abritées.

Parmi celles-ci, on relèvera celle d’Emma Fischbach, une couturière qui va devenir la concierge de l’immeuble et logera là avec son mari Fabien, originaire du Pas-de-Calais. Leur petite fille Edmonde, née en 1931, incarne la génération suivante, héritière de non-dits, d’espoirs confus, de blessures d’enfance et de rêves avortés.

Autre personnage marquant du récit, Joseph Bergmann, dont le destin tragique témoigne de la persécution subie par les juifs durant la guerre. Il va disparaître dans le silence qui suit les rafles.

Ajoutons Franziska à cette galerie. Cette amie proche d’Emma, partage avec elle les épreuves du temps de guerre et devient la complice des jours sombres. Car très vite l’insouciance laisse place à l’angoisse. La guerre que l’on redoute tant ne va pas tarder à devenir une réalité. Il faut quitter la ville, se réfugier dans « la France de l’intérieur ». Voilà l’Alsace à nouveau allemande et voilà pour les Alsaciens l’heure d’un choix lourd de conséquences. Ils peuvent décider de rentrer chez eux, sous administration nazie, ou rester en zone libre du côté de Périgueux. Bien entendu, ils ne peuvent se douter que les lois en vigueur – leur offrant des garanties de sécurité – vont bientôt laisser place à un régime bien plus sévère, car « dès juillet 1940, toute la panoplie de la dictature nazie était en place ». Elle ira jusqu’à l’enrôlement forcé de milliers de Malgré-Nous et Malgré-Elles dès 1942.

Michèle Audin est membre de l’Oulipo. En la lisant, on pense à Georges Perec et à La Vie, Mode d’emploi qui analysait aussi la vie d’un immeuble. À travers les vies qu’elle retrace, elle interroge la mémoire comme espace de construction identitaire, personnelle et collective. Elle nous pousse à faire des histoires oubliées un terrain de vérité, donnant une voix à ceux que l’histoire a tus. Écrire, ici, devient alors un acte de résistance face à l’oubli.

TTT - Très Bien "Tout à la fois intimiste et politique, ce roman strasbourgeois apparaît alors d’autant plus salutaire que s’effacent peu à peu, dans la métropole mondialisée d’aujourd’hui, les traces d’une histoire singulière, entre honte de l’avoir vécue et volonté de la taire. « Vous ne pouvez pas comprendre » est en quelque sorte le corollaire de « N’en parlons plus », formule phare de l’après-guerre. Peut-être cette fiction permettra-t-elle de dépasser l’éternelle contradiction ; dire, raconter n’empêcherait donc pas d’être compris."

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