L'empire d'écume Tome 2 L'impératrice aux éclats d'os

Cette série est toujours aussi agréable à lire et prenante.

Lin a succédé à son père, et doit maintenant faire ses preuves. Mais même si elle fait de son mieux en changeant les atrocités en place depuis des siècles, il faudra du temps pour que les gens lui fassent confiance. Elle doit naviguer ceux qui ont peur que les changements réduisent leur pouvoir, et ceux qui ont peur que ça ne soit que des changements de façade pour les leurrer.

Chacun des autres personnages principaux cherche à faire progresser ses affaires en profitant du chaos du changement de règne.

On a les révolutionnaires qui ne veulent surtout pas entendre parler de Lin, car elle reste de la même dynastie que son père, et donc ils ne sont pas du tout prêts à lui faire confiance. Ils veulent détruire tout ce qui est en lien avec l’empire pour mettre en place une autre forme de gouvernement.

Les constructs (je ne sais pas comment ils sont appelés en VF par contre) ont aussi décidé de résister, montant une armée et conquérant par la force les îles les plus éloignées de la capitale. En effet les efforts de Lin pour se débarrasser de tout ce qui est lié aux éclats d’os signale aussi leur propre fin, car ça les rend illégaux. Et ils ne veulent pas mourir !

De nouveau des Iles tremblent, certaines menaçant de s’effondrer dans la mer. Lin aura fort à faire pour tenter d’en découvrir la raison et trouver une solution qui ne déstabilise pas encore plus son début de règne.

Et bien sur il y a aussi le problème des Alanga. Ces magiciens de l’ancien temps qui font encore peur à tout le monde et qui semblent se réveiller de façon de plus en plus rapide …

De multiples intrigues se déroulent donc en parallèle.

La situation général est assez chaotique malgré tout ce que fait Lin pour essayer de calmer les choses. Elle désespère de réussir à faire le bien.

La principale trame étant donc celle ci cherchant à ne pas faire tout sombrer. En parallèle bien sur elle doit essayer de découvrir les secrets de son père, dont pas mal lui échappent encore.

Que d’évolution dans ce tome !

Tout les personnages y passent, d’une façon ou d’une autre. L’ensemble semble donc être en constant changement .

Un point que j’ai vraiment bien apprécié dans cette lecture, c’est le fait que pour une fois on ne tombe pas dans le cliché de la « bande d’aventuriers » qui finissent par se rassembler sous un but commun. Les différents personnages se croisent à plusieurs reprises, réalisent qu’ils n’ont pas grand chose en commun, et finissent par reprendre leur route séparément.

C’est bien d’avoir pris ça à rebours parce que c’est évidemment ce que le lecteur attend. Du coup ça rend l’intrigue moins linéaire et moins prévisible sur l’ensemble.

Il y a aussi vous vous en doutez bien un nombre énorme de révélations et de retournement de situation. On en découvre plus sur les Alanga, sur leur lien avec la magie des éclats d’os, sur le passé de l’Empire et notamment sur sa création et la défaite des Alanga à l’origine.

Au final une bonne lectures vraiment agréable. J’ai passé un excellent moment !

Critique

De la difficulté de chroniquer un deuxième tome réussi

Cela peut paraître paradoxal, et pourtant ! J’ai déjà évoqué à plusieurs reprises la malédiction du tome intermédiaire, dans une trilogie, qui souffre souvent d’un ralentissement de l’intrigue, voire d’un manque de rythme.

Un problème qui ne concerne pas du tout L’Empire d’écume ! Je risque donc de répéter dans les grandes lignes mon avis du tome 1. Mais est-ce une raison pour y renoncer ? Je ne pense pas !

Aux quatre coins de l’Empire

Dans La Fille aux éclats d’os, nous arpentions déjà l’Empire aux côtés de Jovis. Cette fois, Lin prend aussi la mer afin d’aller à la rencontre de son peuple, et ce n’est pas de tout repos. Entre l’effondrement de plusieurs îles, les instabilités politiques dues à la mort de l’empereur et l’armée de concepts au nord-est, les sujets d’inquiétude sont nombreux. 

Andrea Stewart fait donc de son univers un véritable atout pour l’intrigue. Elle exploite plusieurs endroits de la carte pour tisser un scénario addictif, quoique parfois prévisible, qui trouvera son apogée dans la magie. Laquelle ? Je ne le sais pas encore, et je suis très impatiente de le découvrir. Mais que ce soit la magie d’os, celle des Alangas ou une autre encore, je suis sûre qu’elles nous réservent toutes bien des surprises – et des révélations !

On ne va pas se mentir, le scénario comporte quelques facilités

Je le disais dans ma chronique du premier opus : malgré ses nombreux atouts, l’histoire peut se révéler prévisible, surtout pour des lecteurs chevronnés de fantasy. Pas de surprise de ce côté donc, puisque L’Impératrice aux éclats d’os poursuit sur la même lancée. 

Personnellement, j’ai choisi de me laisser porter par l’action. Je n’ai pas émis d’hypothèses ou élaboré de grandes théories quant aux dessous de l’intrigue, préférant savourer les rebondissements lorsqu’ils survenaient.

Mon seul regret provient de Jovis. Même si j’affectionne le rôle que lui offre l’auteure, son manque de tempérament et de jugeote, ainsi que son indécision permanente m’ont moyennement convaincue. Heureusement, Mephi n’est jamais loin, me faisant aussitôt oublier ces petits désagréments.

La romance, mon véritable bémol

Vous l’ignorez peut-être, mais la version originale de la saga est publiée au rayon adulte. Or, pour la traduction française, les éditions Castelmore se sont tournées vers le young adult, comme le prouve l’utilisation du label BigBang. Certains pourraient remettre ce choix en question, cependant il est selon moi parfaitement justifié en raison de la romance qui fait très YA.

Oui, elle est un peu prévisible. Oui, elle est un peu facile. Oui, elle est un peu niaise (et pourtant les personnages ne sont pas si jeunes). Autant de points qui m’ont d’ailleurs fait lever les yeux au ciel sans pour autant entacher mon plaisir de lecture. Ouf !

Mais, c’est vrai, on aurait pu croire qu’au vu du contexte relativement tendu, les héros auraient eu d’autres choses à penser que leurs sentiments. Apparemment pas ! Alors, si je ne suis pas totalement contre cette romance, j’aurais vraiment apprécié moins d’évidences et plus de nuances.

À quand le dernier tome ?

Machinations politiques, secrets liés à la magie, devenir des personnages, et plus particulièrement de Lin : malgré la romance, j’ai hâte de découvrir tout cela ! Et le dénouement de ce deuxième opus n’a fait que renforcer ma curiosité. 

Il faut dire qu’Andrea Stewart a le sens du rythme. L’Impératrice aux éclats d’os ne pouvait donc s’achever que sur un rebondissement digne de ce nom. Mais attention, il n’est en rien frustrant !

Bref, j’ai bien l’intention de découvrir la conclusion de cette formidable trilogie !

L’empire d’écume est une trilogie de fantasy qui se déroule dans un monde aux accents asiatiques. On y découvre dans le premier tome un système de magie reposant sur le prélèvement d’un tribut: l’empereur prélève chaque année sur les enfants du peuple un petit os qui lui sert à animer des concepts, sortes de pantins obéissant au doigt et à l’œil. Si j’avais plutôt apprécié le premier tome, j’ai eu énormément de mal avec le deuxième.

Les chapitres alternent entre les points de vue de plusieurs personnages. Il y a Lin, devenue impératrice. Elle cherche à effacer le règne de terreur de son père. Les concepts s’organisent pour faire régner la terreur et Lin fait le tour des îles afin de trouver le soutien nécessaire pour monter une armée. Jovis, le contrebandier, est devenu capitaine de sa garde et il est tiraillé entre sa loyauté envers Lin et son envie toujours tenace de renverser le pouvoir. D’autres chapitres sont consacrés à Phalue et Ramani, couple fort sympathique, sur une des îles. On suit aussi Nisong, un concept bien décidé à se venger.

Ce tome-ci souffre donc du syndrome du deuxième tome. Je l’ai trouvé long, mou. Même si je comprends que l’autrice ait souhaité mettre en avant le jeu politique de ses personnages, j’ai réellement eu du mal à m’intéresser à cette intrigue. Je lui reproche aussi un côté « Young adult » qui ne passe plus avec moi: des hasards heureux, des sentiments mièvres et une facilité dans l’intrigue. L’univers n’est pas complexe et il est rapidement survolé. L’intrigue reste très basique, sans surprise.

Ce qui sauve le roman, ce sont les espèces de bestioles mi-chat, mi-dragon, fort sympathiques et qui apportent vraiment un plus au livre.

Je ne continuerai donc pas la suite et je m’arrêterai ici pour cette saga trop young adult à mon goût.