Des hommes couleur de ciel
  • Date de parution 27/02/2020
  • Nombre de pages 272
  • Poids de l’article 172 gr
  • ISBN-13 9782072846281
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français Homosexualité

Des hommes couleur de ciel

4.19 / 5 (328 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Peut-être devait-il courir au commissariat le plus proche pour le dire au policier. Il était l'alibi d'Adam, sa porte de sortie devant ce cauchemar. Mais une peur diffuse, irraisonnable, le maintenait pétrifié dans son lit." La Haye, Pays-Bas. Aux yeux de tous, Alissa est russe. C'est d'ailleurs la langue qu'elle enseigne au lycée. Pourtant lorsque Kirem, un de ses élèves, lui rend des copies en tchétchène, elle n'en parle à personne. Ce jeune réfugié est aussi sombre et renfermé que son frère est extraverti et solaire. Quand un attentat est perpétré au lycée, une enquête est ouverte. Tous trois ont menti. Jusqu'où iront-ils pour cacher la vérité ?

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  • Date de parution 27/02/2020
  • Nombre de pages 272
  • Poids de l’article 172 gr
  • ISBN-13 9782072846281
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

La Haye 2017, Adam a rendez-vous avec Alex dans un café où il travaille. On apprend qu'un attentat a eu lieu dans un lycée, celui où Kirem son frère se trouve.


Adam essaye de joindre son frère, il a peur. Combien de morts ? Une vingtaine. Impossible de le joindre. État d'urgence, tout le monde rentre dans le bistrot , on s'enferme. Les rumeurs vont bon train.


Soudain, les policiers fracturent la porte, obligent les clients à se coucher par terre. On crie un autre nom ; Oumar. Les policiers le saisissent et le menottent.


C'est la première page que je viens de vous raconter, elle plante le décor.


C'est un roman à tiroirs abordant plusieurs thèmes que nous propose Anaïs LLobet dans son deuxième roman. Il nous parle d'intégration, de différences, de déracinement, d'exil, d'identité culturelle, d'homosexualité, du poids des traditions.


Tout commence par un attentat dans une école, une bombe explose , 20 vies emportées. On soupçonne très vite Kirem, le frère d'Oumar de part ses origines Tchètchènes.


Plusieurs personnages.


Oumar, un ancien élève brillant, arrivé seul aux Pays-Bas quelques années plus tôt. Il est homosexuel et c'est sous le nom d'Adam qu'il se réalise. Il est intégré et a découvert la liberté d'être lui-même en arrivant dans ce pays. Il a connu la guerre, la peur et sa différence, oui il aime les hommes ce qui est interdit dans son pays. Il est plus fragile, différent c'est ce que sa mère Taïssa avait compris et une des raisons pour lesquelles elle l'a envoyé ici aux Pays-Bas à la conquête d'un diplôme et de sa liberté.


Kirem son frère et Makhmoud son cousin sont arrivés plus tard avec Taïssa.


Alissa est prof de russe, c'est l'autre tchètchène du lycée, elle préfère cacher ses origines dont elle a honte et dire qu'elle est russe, même à son petit ami Hendrik.  Que d'effort pour s'intégrer depuis 10 ans, mais la peur, le poids des traditions, les souvenirs de la guerre la poursuivent. Avec les attentats, la peur l'envahit à nouveau, elle se sent traquée et va collaborer avec la police.


Kirem est son élève, il est différent d'Oumar, plus taciturne, rebelle, on pense qu'il est radicalisé.


Un roman qui sur base de l'attentat nous rappelle ce que les tchètchènes ont enduré et fuis, qui nous donne une autre image de celle de terroriste qui vient en premier en général.


Un livre poignant dont l'écriture est splendide, sensible et juste, qui nous parle magnifiquement de l'exil et de la difficulté de l'intégration et de la perception des autres.


Elle nous parle de la difficulté voire de l'impossibilité d'assumer l'homosexualité, mais aussi d'intolérance, des codes de l'honneur très puissants, de la religion et de son poids ainsi que des différents niveaux d'intégration dans le nouveau pays. Elle nous parle aussi de la liberté qui s'exerce différemment pour chacun.


Un roman coup de poing que j'ai trop tardé à découvrir.


C'est un coup de ♥


Dans le pays où est né Oumar, il n’existe pas de mot pour dire ce qu’il est, seulement des périphrases : stigal basakh vol stag, un « homme couleur de ciel ». Réfugié à La Haye, le jeune Tchétchène se fait appeler Adam, passe son baccalauréat, boit des vodka-orange et ose embrasser des garçons dans l’obscurité des clubs. Mais il ne vit sa liberté que prudemment et dissimule sa nouvelle vie à son jeune frère Kirem, à la colère muette.Par une journée de juin, Oumar est soudain mêlé à l’impensable, au pire, qui advient dans son ancien lycée. La police est formelle : le terrible attentat a été commis par un lycéen tchétchène. Des hommes couleur de ciel est l’histoire de deux frères en exil qui ont voulu reconstruire leur vie en Europe. C’est l’histoire de leurs failes et de leurs cicatrices. Une histoire d’intégration et de désintégration.

Ma lecture

Mon premier coup de cœur de 2019 et je ne m’y attendais absolument pas. Je ne suis pas une lectrice de livres sur la guerre, les conflits etc…. Je me suis lancée en lisant le résumé qui m’a intrigué mais la photo de couverture me laissait supposer un roman où la violence était très présente et j’évite les récits en comportant, surtout lorsqu’elle est inutile…..

Et bien j’ai été fauchée dès les premières lignes, les premières pages, comme soufflée par une déflagration mais une déflagration littéraire. On est très vite immergée dans cette aventure, oui aventure, car il n’y a pas un moment où l’on est pas pris par les mots, par l’histoire, par les histoires, par les personnages.

Il ressort de ce récit beaucoup de thèmes : l’exil en premier car c’est ce qui lie les protagonistes. Etre arrachés à ses racines, à une violence et une douleur qui vous lient à votre pays, qui a imprégné vos jours, vos nuits mais aussi votre esprit.

Une quête de l’identité : qui est-on, qui devient-on quand on quitte un pays en guerre, devient-on un autre ou reste-t-on à jamais ancré dans ses racines ?

Identité sexuelle également : comment assumer celle-ci lorsque votre éducation, votre religion, vos racines vous condamnent. Chacun a gardé en soi ses préceptes et s’adapte ou non à la nouvelle vie qui s’offre à lui.

Anaïss Llobet a habilement mêlé les destins de trois personnages : deux frères Oumar et Kirem, presque jumeaux physiquement et une professeur de russe, Alissa, vivant tous les trois à La Haye aux Pays-Bas, un pays de liberté, mais il n’est pas toujours facile de s’adapter à une liberté à laquelle rien ne vous préparait. Pour chacun c’est une affaire personnelle.

L’exil se vit seul. (p172)

Oumar décide de mener une double vie, se transformant en Adam pour devenir celui qu’il est réellement, Alissa elle est devenue Alice, cachant ses origines dans le lycée où elle travaille mais aussi à son compagnon, faisant le choix de naviguer entre les deux cultures. Kirem lui refuse toute intégration.

Ne plus être ce que l’on a été car exilé, ne plus avoir les mêmes convictions, peut-on s’affranchir de l’éducation reçue ou reste-t-elle profondément ancrée en soi. Un roman dans lequel les personnages posent des questionnements qui ne peuvent laisser indifférent.

Trois positions, trois destins disséqués principalement à travers les récits d’Oumar et d’Alice, qui oscillent dans les choix à faire, partagés entre passé marqué par le conflit qui opposent la Russie et la Tchétchènie, présent où les doutes s’installent et futur que l’on décide de s’octroyer.

Il est également question des choix : a-t-on toujours le choix ? Peut-on finalement choisir d’être soi, peut-on choisir sa vie ?

C’est un vrai coup de cœur dans tous les critères : écriture, construction du récit avec une pression et une enquête qui nous tiennent en haleine jusqu’au bout, style limpide, clair. Des personnages loin d’être stéréotypés, tout en nuances, en fragilité.

Je n’en dis pas plus…. je vous laisse découvrir qui sont ces Hommes couleur de ciel, joli titre qui cache bien des souffrances.

Si ce n’est toi, c’est donc ton frère

Après Les mains lâchées, un premier roman remarqué à propos d’un tsunami qui dévastait les Philippines, voici Des hommes couleur de ciel qui nous fait vivre un attentat perpétré par des Tchétchènes à La Haye et confirme le talent d’Anaïs Llobet.

La scène s’est malheureusement répétée ces dernières années. Un homme pénètre dans un établissement scolaire lourdement armé. Il fait exploser sa bombe au milieu de la cantine provoquant des dizaines de morts. Comme à chaque fois qu’une telle nouvelle arrive, chacun cherche à savoir s’il ne connaît personne susceptible de compter parmi les victimes. C’est le cas d’Adam qui fréquente cet établissement de La Haye, aux Pays-Bas et qui découvre l’horreur devant un écran de télévision. « Chacun y allait de sa rumeur, consultant avec frénésie les réseaux sociaux, assurant que la police avait trouvé plusieurs bombes dans les poubelles du Parlement, qu’on déminait à l’instant un tram entier. Ils parlaient pour ne pas entendre les rues silencieuses. Adam envoyait convulsivement des messages à Kirem, à sa mère, et même à Makhmoud. Il imaginait le pire. Il commençait à accepter le pire. »

Le pire n’étant pas en l’occurrence qu’il connaisse des victimes, mais que Kirem soit impliqué dans l’attentat. Kirem, ce frère qu’il n’arrive pas à joindre.

L’autre personne qui s’inquiète en apprenant la nouvelle est Alissa, la prof de russe. Également d’origine tchétchène, elle ne peut imaginer une seconde que ce soit son élève qui ait commis l’irréparable. Certes Kirem était «un enfant étrange, la copie inversée de son frère, Oumar, qu’elle avait eu en cours deux ans auparavant. Ils avaient beau se ressembler comme deux gouttes d’eau, leurs personnalités étaient diamétralement opposées. Autant son frère était solaire, affectueux, toujours prêt à participer et à distribuer les copies, autant Kirem se faisait très vite oublier, et détester. Il avait un regard coulissant, furtif. »

L’enquête, qui va vite progresser, mène directement à eux. Alors qu’Alissa est «réquisitionnée pour assurer les traductions, Oumar est arrêté et incarcéré. Quant à Kirem, il demeure introuvable. Le filet va aussi se resserrer autour du cousin Makhmoud. Quand il arrive à la prison, ce garant des traditions familiales va découvrir un «autre» homme, maquillé, portant un jean moulant et un tee-shirt violet presque rose.

Depuis qu’il arrivé aux Pays-Bas, Oumar a découvert un monde occidental bien différent de ce qu’on lui avait raconté, à la fois plus dur, sans concessions, et plus ouvert, plus libre. À mesure qu’il s’intégrait, il ressentait la soif de laisser son orientation sexuelle s’épanouir. Se faisant appeler Adam, sa gueule de beau ténébreux avait enchaîné les relations, même s’il savait parfaitement que ces «hommes couleur de ciel» étaient non seulement rejetés par leur famille, mais condamnés à mort.

Alors que les interrogatoires commencent, l’appartement d’Alissa est perquisitionné. «Lorsqu’elle arriva devant son palier, elle fit immédiatement un pas en arrière. Il n’y avait plus de porte. Le sol était jonché de débris. Le sol était jonché de débris. Un petit carré en plastique reflétait la lumière du plafonnier: c’était son prénom internationalisé et son nom impossible à changer. Alice Zoubaïeva. Fardeau et héritage, peine et honneur. Elle imagina les policiers défoncer sa porte, marcher sur son nom sans s’en rendre compte.»

Anaïs Llobet a trouvé un angle très original pour traiter de la question des attentats en mettant en scène ces différentes «strates d’intégration». De l’enseignante qui entend gommer ses origines et répond non quand ses élèves demandent si elle est d’origine tchétchène à ceux qui ont fui le pays sans jamais oublier ni leur religion, ni leurs traditions, ni même leurs code d’honneur familial et voient l’occident comme une zone où mécréants et déviants s’épanouissent. On se rappelle alors des frères Tsarnaïev posant leur bombe durant le marathon de Boston.

Au-delà de l’explosion dans l’établissement scolaire, ce sont bien les déflagrations sur la famille et les proches que la romancière met en avant. Loin de tout manichéisme, elle nous fait toucher du doigt la complexité du problème, nous rappelle que tout exil est un déchirement et nous démontre brillamment qu’au «nom d’Allah, de l’Islam, de nos pères, de la justice et des morts à venger, des enfants qui meurent dans les caves de Tchétchénie et sous les bombes de Syrie», ou encore de «cette déviance occidentale» on peut très vite s’aveugler.

Un roman fort, en droite ligne de Les mains lâchées et qui confirme tout le talent d’Anaïs Llobet.

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