Les oiseaux du temps
  • Date de parution 15/03/2023
  • Nombre de pages 216
  • Poids de l’article 130 gr
  • ISBN-13 9782253107057
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 109 mm
  • Edition Livre de poche
Science Fiction Etranger Ouvrage de référence de l'auteur Romance

Les oiseaux du temps

3.85 / 5 (671 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Bleu et Rouge, deux combattants ennemis d’une étrange guerre temporelle, s’engagent dans une correspondance interdite, à travers les époques et les champs de bataille. Ces lettres, ne pouvant être lues qu’une seule fois, deviennent peu à peu le refuge de leurs doutes et de leurs rêves. De leurs échanges naît peu à peu un amour fragile et dangereux, qu’iI leur faudra préserver envers et contre tout.Un texte qu’on lit le cœur au bord des yeux. Le Monde des livres.L’une de ces rares histoires où l’on a du mal à décider s’il faut faire plus d’éloges sur sa structure et sa prose intelligentes ou sur ses idées et ses personnages brillants. Ken Liu, auteur de La Grâce des rois et de La Ménagerie de papier.  Un conte superbement conçu, à la fois romance épistolaire et aventure de science-fiction époustouflante.Publishers Weekly.  Traduit de l’anglais (États-Unis)par Julien Bétan.    Prix Nebula du meilleur roman courtPrix Hugo du meilleur roman courtPrix Locus du meilleur roman courtPrix British Science-fiction de la meilleure fiction courte

livré en 5 jours

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  • Date de parution 15/03/2023
  • Nombre de pages 216
  • Poids de l’article 130 gr
  • ISBN-13 9782253107057
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Ce livre arrive chez nous auréolé d’une belle réputation. En effet, le roman a obtenu de nombreuses distinctions : prix Hugo, Locus et Nebula en 2020. Les oiseaux du temps (This Is How You Lose the Time War) est un court roman écrit à quatre mains par Amal El-Mohtar et Max Gladstone et édité par les éditions Mnémos dans le label Mu.

Le roman mélange science-fiction, voyage dans le temps, technologie posthumaniste, guerre et amour. Un mélange qui peut paraitre incongru de prime abord mais qui donne une fort belle histoire. Dans un futur fort fort lointain, le voyage dans le temps est devenu réel et utilisé très souvent par deux factions qui s’affrontent dans une guerre sans merci. D’un côté il y a le Jardin qui privilégie la nature, la malice, la discrétion, Bleu est une des représentantes du Jardin. L’autre camp est l’Agence, beaucoup plus tourné vers la technologie, le posthumanisme, et qui ne s’embarrasse pas de subtilité pour ses missions. Rouge est une combattante qui travaille pour l’Agence. Puis, un jour, Bleu écrit une lettre à destination de Rouge qui va se prendre au jeu et lui répondre à son tour. Les deux femmes vont se croiser, s’épier, apprendre à se connaitre au travers de ces lettres. Ce qui était au départ un échange épistolaire qui avait pour but de provoquer et déstabiliser l’adversaire devient peu à peu plus personnel, et les confidences voient le jour.

La construction du roman est assez particulière. Il y a une alternance des points de vues entre chacune des deux protagonistes ainsi que les missives qu’elles s’envoient. On voit ainsi la manière dont elles découvrent les lettres mais aussi le contexte temporel dans lequel elles se trouvent. C’est très bien fait, on découvre ainsi peu à peu des éléments sur leur monde, leurs tactiques pour arriver à s’envoyer des messages dans un contexte de guerre où si elles sont découvertes, cela sera synonyme de mort pour l’une ou l’autre. Rouge et Bleu doivent ainsi avoir recours à des stratagèmes, des ruses pour communiquer, laisser le moins de traces possibles, et faire que personne d’autre ne découvre leurs lettres.

Petit à petit, on apprend à connaitre ces deux personnages, leurs cultures, leur monde. Mais il faut bien l’avouer on a assez peu de détails sur les tenants et aboutissants du conflit, sur le pourquoi et comment de tout cela. L’accent est clairement mis ailleurs, ce qui importe est l’évolution de la relation entre Bleu et Rouge. Comment deux ennemies que tout pousse à se détester arrivent à se connaitre, à évoluer, à découvrir autre chose, à se faire confiance, à se dévoiler dans cette échange à travers le temps. C’est un roman où la correspondance est le cœur du récit et l’écriture des deux auteurs est vraiment belle et poétique. La traduction de Julien Bétan est d’ailleurs à souligner. Le style des lettres évolue au fil du temps, et reflète les changements dans leur relation, dans leurs sentiments. C’est vraiment subtil, touchant, prenant, tout simplement beau.

Les oiseaux du temps raconte ainsi une histoire simple et belle de la rencontre de deux combattantes qui vont tisser des liens très forts au milieu d’un conflit temporel. C’est surtout une histoire magnifique, qui montre comment deux personnes peuvent évoluer, en arriver à se faire confiance et à s’aimer, une histoire très prenante par des petits jeux, de la subtilité, et un style épatant. Une belle découverte!

Je vous ai déjà dit ce que je pensais de la hype ; d’autant plus quand elle est liée à des prix littéraires, internationaux ou non. À cet égard, j’ai déjà Vita Nostra comme témoin : j’ai appris à me méfier quand l’enthousiasme général est trop élevé, parce que s’il y a bien un sentiment que je déteste, c’est de me sentir seul à apprécier ou non un ouvrage. Et le fait est que dans le cas des Oiseaux du Temps qui nous intéressent aujourd’hui, on était dans un cas similaire à celui suscité. Même si ma connaissance du catalogue de Mu est limitée (une erreur dont je suis le seul coupable), rien que la présence d’un chef d’œuvre comme Le Livre Jaune a tendance à me donner une confiance proche de celle que je peux avoir pour l’Atalante, par exemple. De la même manière, beaucoup de prix et autant d’éloges en amont ont fait que j’étais très curieux, et assez enthousiaste, malgré ce reste de méfiance dont je ne pouvais pas me débarrasser. Sans compter que pour le coup, je me suis un peu fait spoiler malgré moi, impossible de passer outre quelques détails de l’intrigue qui, génériquement parlant, ne me rendaient pas non plus extrêmement confiant, parce que je sentais que j’allais être hors de ma zone de confort une fois de plus.

Mais, comme je le dis – sans doute un peu trop souvent – il s’agit d’être cohérent et de faire confiance à toutes les personnes formidables que je suis un peu partout dans la blogosphère francophone qui ne tarissaient pas d’éloges à propos de cette novella. Alors me voilà pour vous donner mon verdict.

Bah oui, hein. Je suis dans la majorité, pour le coup : ça défonce.

Une guerre sans pitié a lieu à travers le temps et les réalités potentielles, entre Jardin et l’Agence. Au hasard de ces affrontements discrets qui ont pour but de changer les événements du passé pour assurer un futur favorable à l’un de ces deux camps, deux agentes de chacun de ces deux camps vont finir par se confronter directement. Mais ce qui commence comme un aspect purement psychologique de leur guerre personnelle va vite évoluer sur des terrains inattendus et faire évoluer Rouge et Bleu également.

Résumons pour commencer ce qui aurait, en toute logique et selon mon expérience,  me rebuter dans ce roman : nous sommes en présence d’une romance partiellement écrite dans un format épistolaire. Pour ce qui est de ce dernier, j’ai déjà pu en parler un peu dans ma chronique sur Le Goût de l’Immortalité, je ne goûte que très peu les ouvrages littéraires sous forme de lettres, parce que j’ai trop souvent le sentiment d’y perdre en cohérence littéraire. Pour ce qui est de la romance, c’est un peu différent ; je n’ai rien contre, d’autant plus quand elle opère un travail de représentation qui me paraît vital dans la Littérature contemporaine comme ici, mais j’ai toujours du mal à la considérer comme un enjeu central suffisamment fort en soi pour prendre du plaisir à la lire sans un support ou un contexte supplémentaire. Peut-être une lassitude générale à voir cet aspect toujours surgir dans de trop nombreux travaux de fictions, surtout hétéronormés, quitte à trop souvent paraître artificiel, comme une case grisée dans le cahier des charges de la narration générique.

Et donc, ces deux éléments liés, leur fusion, en quelque sorte, était ce qui me faisait le plus peur en ouvrant mon exemplaire. Parce qu’il suffisait de si peu de choses pour que je décroche, entre un potentiel manque de souffle de nos deux protagonistes, un style un peu trop ampoulé qui m’aurait fait me dire que « mais bordel, personne n’écrit ses lettres comme ça, ça n’a aucun sens ! », une romance mal articulée qui m’aurait empêché de m’attacher à celles qui la vivaient sous mes yeux et donc d’apprécier leur voyage, ou encore un contexte narratif trop nébuleux pour que je me sente concerné par tout ce qui entourait ladite romance. En bref, c’était vraiment une prise de risque pour moi, parce que même si je n’en donne pas toujours l’impression, je suis assez difficile, sur certaines de mes lectures ; il y avait beaucoup plus de choses qui pouvaient mal passer que l’inverse.

Sauf que. Sauf que Max Gladstone et Amal El-Mohtar sont, je dirais, des petit·e·s malin·e·s ; bien aidé·e·s par l’habile traduction de Julien Bétan, qu’il faut aussi saluer bien bas. Déjà parce que les séquences épistolaires sont entrecoupées de séquences narratives classiques, alternant entre les points de vues de nos deux héroïnes, leur permettant de faire passer l’essentiel de l’exposition par là, et non par des ajouts qui auraient cruellement manqué d’organisme dans les lettres qu’elles s’envoient toutes les deux. Et de fait, ces lettres gagnent d’autant plus en souffle qu’elles évitent un bon nombre d’écueils liés à l’explication de choses qu’elles n’auraient eu aucune raison de s’expliquer l’une à l’autre, mais seulement à nous, indirectement. Et si on ajoute à cela des enjeux science-fictifs que j’ai trouvés aussi clairs qu’inventifs et presque poétiques d’inventivité, l’ensemble est diablement convaincant.

Alors certes, il faut sans doute signaler quelques passages qui touchent un peu trop au lyrisme à mon goût, quand bien même ces derniers s’inscrivent dans une logique interne absolument cohérente ; d’autres instances un peu nébuleuses, quand même, parce que je suis comme ça. Mais ce n’est que pour mieux, à mon goût, saluer l’exploit général de cette novella. Car elle parvient à concentrer beaucoup, beaucoup de choses, avec une réelle puissance évocatrice, sans jamais perdre son chemin ni paraître prétentieuse, alors que la corde était, à mes yeux, très raide . Je me suis attaché à Rouge et Bleu, parce que j’ai été captivé par l’univers dans lequel elles évoluent et que je me suis en partie retrouvé dans les enjeux qui m’étaient présentés, malgré, ou grâce à la distance de la fiction.

Les Oiseaux du Temps est de ces ouvrages dont je ne peux pas trop parler. D’abord parce que je n’ai pas trop envie d’en gâcher la découverte, comme toujours, puis parce que l’ouvrage reste relativement court ; mais surtout parce qu’il a, comme les excellents ouvrages de son genre, la force singulière de l’évidence. Tout simplement. Alors certes, il y a là un parti pris, un fonctionnement qui pourra laisser quelques personnes au bord du chemin, ce dont je ne peux que m’attrister, parce que je souhaite à tout le monde de pouvoir ressentir la chaleur de cette évidence. Cette novella est, par dessus tout, une vraie belle histoire, le genre qui devrait pouvoir rassembler toutes les personnes de bonne volonté.

Hype méritée. Amplement.


Il s’agit d’une novella d’environ 200 pages écrite à deux mains. Je connaissais déjà Max Gladsone (ceux qui me suivent régulièrement savent surement que j’ai adoré sa série Craft Sequence) et du coup je découvre Amal El-Mohtarune, autrice couverte de prix pour ses histoires courtes (elle a eu un Hugo award, un Nebula award et 2 Locus Awards).Cette histoire est vraiment très poétique et très bien écrite. Le style évolue d’ailleurs avec les personnages au fur et à mesure du temps.On y suit deux « agents » dans un futur très très très lointain ou on a découvert le voyage dans le temps et ou on est capable de calculer des probabilités qu’un élément a d’arriver de façon extrêmement précises.

Deux camps se sont formés, deux camps qui souhaitent un futur particulier et qui feront tout pour arriver à leur fin, manipulant leur passé encore et encore en essayant être le seul survivant à la fin de la « time war ».

Les humains des deux cotés sont ce qu’on pourrait appeler des « post-humains », totalement modifiés pour faire leurs mission.

Blue est l’agent du « Garden », une entité presque vivante composée d’humains qui ont pour but de faire triompher la nature. Son but : créer un espèce de jardin d’éden dans le futur, ou tout ne sera qu’harmonie. Sa technique de combat : influencer un élément très longtemps avant celui qu’on souhaite modifier en plantant des « graines » qui prennent racine dans l’histoire, jusqu’au jour ou la « plante » est totalement formée et le passé modifié. Subtilité, stabilité et surtout discrétion sont ses maîtres mots.

Red est l’agent de « the Agency » une entité hyper technologique, qui fait penser à la matrice (oui celle des films), dans laquelle les humains vivent dans des pods et sont en réalité dans un monde artificiel adapté à leurs besoins, en permanence connectés les uns aux autres. Le tout en ayant des machines subvenant automatiquement à leurs moindres besoin physiques pendant qu’eux profitent de leur vie. Son moto : ne plus être dépendant de la nature, sa méthode d’action : l’intervention lourde et directe, action => réaction. Action et technologie sont ses maîtres mots.

Les deux agents vont commencer une correspondance. Tout d’abord comme une façon de se motiver, de se lancer des défis, tout dans la confrontation, le moyen de montrer à l’adversaire qu’on a toujours la main, qu’on arrive à anticiper ses plans et les détruire.

Puis petit à petit les points communs se découvrent, les sentiments se mettent à apparaître et les deux personnages évoluent dans leur vision de l’autre et du monde. Du temps des dinosaures à une guerre spatiale éclaire dans un lointain futur, d’un café dans l’Angleterre victorienne aux hordes à cheval de Gengis Khan ou sur les pentes d’Atlantis en train de sombrer, les deux agents s’enflamment.

Bien entendu tout ça doit rester caché, donc on ne parle pas de lettres écrites sur du papier mais de code dans les mouvement d’un insecte, dans les cernes d’un arbre coupé, encryptées dans l’ADN d’un fruit ou sous la peau d’un animal …

Finalement le background et les mondes des personnages n’ont pas vraiment plus d’importance que ça dans l’intrigue. Le tout reste assez flou sans que ça soit gênant un seul instant. Leurs actions qui étaient au début bien détaillées finissent en phrases qui résument tout, seules les lettres comptent.

On est la sur une formidable d’histoire d’amour qui transcende tout, et peu importe si on fini par perdre la guerre … Je n’en dit pas plus pour ne pas trop spoiler.

Ce livre ne manquera pas susciter des gros « waou » aux personnes touchées par ce genre d’histoires. Par contre le style est très fort, plein d’envolées lyriques et de métaphores ça passe ou ça casse…

C’est sur que ce n’est pas un livre pour tout le monde, c’est très marqué finalement. Pour ma part j’ai vraiment beaucoup accroché. Je pense que cette novella me restera en mémoire très longtemps !

17/20


Elles sont les meilleures combattantes de deux clans rivaux qui se livrent une guerre sans merci à travers les arcanes du temps. Elles voyagent, indifférentes aux chronologies et perméables aux durées, franchissent les époques et les lieux, s’y installent, en font des champs de bataille où elles se livrent à des correctifs pour infléchir le cours de l’Histoire, préparer un avenir favorable à leurs factions respectives. Il s’agit tantôt de changer l’issue d’une guerre ou d’empêcher une civilisation de disparaître sous la lave d’un volcan, tantôt de perpétrer un meurtre ou de prévenir l’engloutissement d’une Atlantide…

Rouge est frontale, agressive, issue d’un clan où l’esthétique des machines a supplanté la beauté organique. Bleu, plus douce et plus subtile, vient d’une communauté où règne le végétal.

A force d’être adversaires, de se frôler dans les méandres du temps, de se deviner au détour d’un siècle, la curiosité l’emporte... Elles entament une correspondance, au départ teintée de provocation moqueuse, voire arrogante -on y sent l’émulation de la compétition-, et en même temps d’une admiration mutuelle. Elles sont en tous cas appliquées, se pénètrent du plaisir d’écrire et de renouer avec la subtilité du dialogue épistolaire, goûtant la saveur du post-scriptum, l’effort pour trouver le mot juste ou la formule qui fera mouche, se prêtant à certaines figures de style -allitérations ou autres. Le ton peu à peu bascule dans la tendresse et la complicité, l’échange se fait intime. Ebranlées, les ennemis s’offrent aux confidences.

C’est une correspondance clandestine, chaque lettre ne peut être lue qu’une fois. Rouge et Bleu rivalisent d’inventivité en matière de supports : viscères de morue, lave s’écoulant d’un volcan, cernes d’un tronc d’arbre -ce qui suppose que la rédaction a pris des années… Elle compose comme un microcosme au sein de la guerre, un espace où se loge la possibilité d’une autre vie, où l’on goûte le plaisir de déposer enfin l’armure, en risquant l’ouverture à l’autre.

On ne comprend pas tout, les mécanismes qui président à cet univers demeurent souvent impénétrables, et on ne sait même pas à quoi ressemblent, concrètement, nos deux héroïnes. Mais peu importe, c’est aussi ce qui fait la crédibilité et la prégnance du texte, qui se dédouane de toute explication sur le contexte, le mystère contribuant au dépaysement et à la beauté de l’ensemble.

Car oui, "Les oiseaux du temps" est un roman ambitieux et d'une inventivité revigorante, mais c’est surtout un texte que sa sensualité, exprimée avec autant d’élégance que d’intensité, rend d’une beauté saisissante.

Emerveillée je suis.


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