Série Le Monde héllénistique Claire Préaux

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Le Monde héllénistique Tome 1 : La Grèce et l'Orient de la mort d'Alexandre à la conquête romaine

Résumé éditeur

La réponse de Solon à Crésus - nul ne peut se dire heureux avant le terme de son existence - ne s'applique qu'imparfaitement à l'hellénisme, car s'il fut vaincu sur les champs de bataille, davantage d'ailleurs en raison de ses dissensions internes que par la force de ses ennemis, il triompha dans une large mesure dans le domaine de la civilisation. Le premier tome du Monde hellénistique est consacré à la chronologie du monde hellénistique, à la figure du roi et à la guerre, omniprésente depuis la fin du règne d'Alexandre jusqu'à la destruction et la réduction de la Macédoine au rang de province. L'ère des conquêtes ne pouvait s'achever avant la disparition du fougueux Alexandre, tandis que la date de -146 marque la défaite historique de l'hellénisme face à la puissance romaine, alors que les Parthes surpassent déjà presque les Séleucides. Le berceau, la Grèce elle-même, est désormais aux mains des Barbares, et le territoire hellénique se réduit désormais, ironie de l'histoire, à une fraction de l'ancien Empire achéminides, lui aussi abattu par une puissance occidentale. L'hellénisme se caractérise en effet, du point de vue politique, par la monarchie militaire issue de la tradition macédonienne. Le roi n'est ni un basileus revêtu de la majesté attachée aux iera, ni un tyran dressé contre l'oligarchie dont il est issu : il est un chef de guerre. Ce modèle nouveau, auréolé de la gloire de Philippe, plus encore de celle d'Alexandre, conjugué avec le sentiment profond d'une unité du monde hellénique, qui eut un temps un seul maître et possède alors une relative unité culturelle, explique l'état de guerre permanente des États issus de l'ancien empire du grand conquérant. Le monde hellénique est organisé, économie comprise, autour du contrôle royal et de la nécessité de soutenir un conflit permanent, ce qui est d'autant plus difficile que les populations autochtones ne s'accommodent pas aisément d'un joug étranger dont seule la terreur permet le maintien.

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Le Monde héllénistique Tome 2 : La Grèce et l'Orient, 323-146 av. J.-C.

Résumé éditeur

Si la domination grecque ne fut pas aisée à maintenir, tant en raison des vélléités d'indépendance des autochtones que des guerres répétées entre Grecs ainsi que contre les envahisseurs étrangers, le monde hellénistique reste pourtant un prodige d'acculturation et de transformation d'un immense espace par une minorité dynamique de quelques conquérants. Ce second tome est consacré à la culture, à l'économie et à la société hellénistiques, qui restent dans une large mesure proprement grecques. L'histoire du monde hellénistique n'est en effet pas seulement celle des rois et des armées, elle est aussi celle des Grecs qui y vécurent presque toujours en conquérants. Ce manuel fait la part des transformations réelles d'origine grecque et des nombreux aspects des modes de vie autochtones que la conquête et deux siècles d'occupation laissèrent souvent inchangés. Les Grecs des territoires conquis, à l'abri de leurs nouvelles cités, ne se distinguent guère de leurs cousins de Grèce et de Grande Grèce que par la domination qu'ils exercent sur les peuples infiniment plus nombreux qu'eux qu'ils dominent. Les mariages de Suse ont fait long feu, et le clivage reste vivace tout au long des deux siècles d'occupation entre les vainqueurs et les vaincus d'hier. Peu ou pas de mélange, en dépit de l'admiration de certains Orientaux, tels les prêtres égyptiens, au cours des siècles précédents. Malgré certains apports autochtones, notamment dans le domaine religieux, où les Grecs admettent depuis Cadmos la prééminence égyptienne, la tension reste permanente entre les autochtones et les Grecs dans cet espace que l'on a coutume d'appeler hellénistique. La diversité des statuts, y compris des droits, perdurent même au sein de l'empire le plus ancien et centralisé des Lagides. C'est pourtant dans ces quasi-forteresses que sont leurs cités que les Grecs d'Asie mettront en place un modèle urbain et économique original, et participeront au même essor intellectuel que leurs cousins restés en Grèce historique. Philosophie, au sens ancien du terme, et art hellénistiques se développèrent en effet avec le plus vif éclat tout au long de l'époque hellénistique, malgré l'instabilité politique et l'état de lutte constante entre Grecs et, pour les Grecs d'Asie, contre les Asiatiques.