
Comme des bêtes
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Un roman court à l'écriture poétique et puissante sur les personnes hors normes et sur l'amour maternel indéfectible.
Vivre en marge de la société, suscite bien des interrogations ! Entre peurs, méfiance et méchancetés, l'ignorance peut produire bien des actes dévastateurs.
C'est ce que nous raconte l'auteure dans cet ouvrage bouleversant. Sous forme d'enquête et de chapitre en chapitre, le mystère se lève petit à petit, sur Mariette et son fils dit "l'Ours" vivant depuis des années dans un village isolé des Pyrénées.
Le jour où une petite fille est retrouvée, seule et nue dans les montagnes, c'est la descente en enfer pour cette famille "pas comme les autres".
Entre conte, légende et tragédie, c'est une histoire qui prend aux tripes. Ce texte étonnant, fort et percutant m'aura chamboulé indéniablement.
Un roman profond qui nous questionne sur notre société actuelle. A lire comme tous les ouvrages de cette auteure talentueuse.
La montagne. Un village isolé. Dans les parois rocheuses qui le surplombent, se trouve une grotte appelée ’la grotte aux fées’. On dit que, jadis, les fées y cachaient les bébés qu’elles volaient.
A l’écart des autres habitations, Mariette et son fils ont construit leur vie, il y a des années. Ce fils, étonnante force de la nature, n’a jamais prononcé un seul mot. S’il éprouve une peur viscérale des hommes, il possède un véritable don avec les bêtes.
En marge du village, chacun mène sa vie librement jusqu’au jour où, au cours d’une randonnée dans ce pays perdu, un touriste découvre une petite fille nue. Cette rencontre va bouleverser la vie de tous…
Ma lecture
Je me suis déjà frottée à la plume de Violaine Bérot avec Tombée des nues que j’avais beaucoup aimé pour l’originalité de la construction de son récit mais également pour la restitution qu’elle faisait des différents protagonistes d’un village. Je connais donc son talent, son univers et je les ai retrouvés ici, sous une autre forme mais en utilisant une manière différente d’aborder un événement, au sein d’un village ou seuls les habitants ou intervenants parlent, racontent.
Nous sommes placés en tant que témoin d’un interrogatoire où seules apparaissent les réponses mais sans que cela ne soit gênant car on arrive parfaitement à identifier chacun : son rôle, pourquoi il est là à répondre aux questions des enquêteurs mais aussi la question à laquelle il doit répondre. Il s’agit de savoir qui est cette fillette vivant nue, loin de la civilisation et des codes habituels, dont tout le monde (ou presque) ignorait l’existence et surtout l’origine. Qui est sa mère, son père et pourquoi vit-elle dans une grotte auprès de l’Ours, un homme d’une quarantaine d’années, fils de Mariette, un « simple » comme on le nomme souvent, une « Bête » dirons d’autres…. Mais qui sont les Humains et qui sont les Bêtes ? Et d’ailleurs de qui s’agit-il ? De Bêtes humaines ou d’Humains revenus à l’état de Bêtes ?
Alors des questions sont posées : qui est-elle, d’où vient-elle, pourquoi vit-elle près de ce géant muet ou ne connaissant que les rugissements, un inculte, mais qui possède des mains guérisseuses et pourquoi vivent-ils dans la Grotte aux Fées, cet endroit sur lequel courent des légendes selon lesquelles des fées y recueillent les enfants fruits de violences ? Et pourquoi ne faudrait-il pas une Bête comme gardien du lieu ?
Tour à tour chacun va apporter une pierre à l’édifice, donnant son sentiment, son avis et peu à peu, au fil des interrogatoires, les portraits de l’Ours et de sa mère se dessinent peu à peu mais sans jamais vraiment y apporter une réponse, une vérité. Mais d’autres portraits se dessinent également, ceux de toute cette communauté car à travers leurs réponses ils parlent également d’eux. On le sait bien, dans ces villages où tout le monde se connaît, chacun a son mot à dire, son opinion mais finalement ne sait rien. Du facteur, au randonneur, de l’éleveur à l’institutrice chacun apporte son témoignage, avec son franc-parler, ce qu’il sait et ce qu’il imagine et sans avoir besoin de les nommer Violaine Bérot réussit à les situer, à leur donner personnalité et existence.
Elle fait d’un village un microcosme d’humanité, avec ce qu’elle peut avoir de plus violent mais également de plus humain et c’est un dénominateur commun de ses deux romans lus. Et puis elle y incorpore d’autres voix, celles des fées, elles qui détiennent des secrets, qui ont leurs vérités et parfois certaines sont tues car il n’y a pas parfois de mots pour les exprimer car trop humiliantes, trop dures, trop incomprises.
J’ai ressenti les mêmes émotions que lors de la lecture de Simple de Julie Estève qui évoque également l’attitude d’une communauté face à la différence, à l’Autre, si terrifiant parce qu’autre et surtout à ceux qui gardent leurs mystères, qui peuvent susciter l’incompréhension, la répulsion, la violence mais chez qui d’autres ont su voir la beauté.
Alors Bêtes ou Hommes et si finalement il s’agissait des deux…. Comment réagirions-nous car il est toujours facile de prendre position à distance, mais si cela nous touchait de plus près, si nous étions concernés, si nous avions un avis ? L’homme est une bête, dite civilisée, mais jusqu’où et les Bêtes ne seraient-elles pas plus civilisés, plus humaines que les Hommes…..
J’ai beaucoup aimé.
C’est un texte dont le contenu est comme livré à l’état brut. On comprend assez vite lire une succession de témoignages recueillis dans le cadre d’une enquête.
On est à Ourdouch, un coin de montagne où cohabitent gens du cru et citadins en quête de retour aux sources, fils de bourges ou marginaux fuyant qui une famille, qui un système, et où tous finissent par avoir la même allure avec leurs pulls en laine, leurs grosses chaussures, leurs cheveux hirsutes et leurs peaux tannées par le soleil.
Les auditions tournent autour de L’Ours, jeune homme qui doit ce surnom porté depuis l’enfance au fait qu’il n’a pas de père -une tradition, dans la Vallée- mais aussi parce qu’avec sa force impressionnante, ses pattes trapues et ses grognements, il lui sied à merveille. L’Ours est le fils de Mariette, venue vivre ici il y a une trentaine d’années, pour soustraire cet enfant pas comme les autres aux diktats d’un système qui exclut et méprise tout être jugé "anormal". La découverte, par une randonneuse, d’une fillette de six ans que L’Ours aurait cachée dans une grotte, est à l’origine de l’enquête.
On entend entre autres celle qui fut brièvement son institutrice, un ancien camarade de classe, un voisin… ceux qui s’expriment avaient plus ou moins de contacts avec ce duo souvent jugé par les villageois avec méfiance et mépris, et leurs voix expriment les dissensions que suscitent leur manières, variées, d’aborder la différence. Les discours sont ainsi tantôt moralisateurs, tantôt bienveillants. Certains s’agacent de l’interrogatoire et se révoltent contre le traitement infligé à Mariette et à son fils, d’autres démentent l’image de monstre que son apparence et ses redoutables crises de colère ont plaqué à L’Ours, évoquant son don pour comprendre et soigner les animaux, dont il s’occupe avec patience et délicatesse, décrivant la tendresse qui le lie à sa mère.
Dans ce microcosme où, à l’instar des traditions, les légendes se transmettent d’une génération à l’autre, les hypothèses sur l’inexplicable événement oscillent entre rationalité édifiante et recours, bien que prudent, au merveilleux.
Ce court roman se dévore sans déplaisir (et en un rien de temps), porté par la vivacité de son écriture et le rythme enlevé que lui confère sa narration chorale. J’ai en revanche regretté le manque de diversité dans la tonalité des chapitres, les narrateurs s’exprimant tous de la même manière, aux dépens de leur singularité.
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