
Alice et les autres
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Toutes ces personnes qui vivent en elle
Dans son nouveau roman Vinciane Moeschler confirme sa virtuosité à explorer les zones troubles en dressant le portrait d’Alice Morin qui souffre d’un trouble dissociatif de la personnalité. Un cas clinique qui est aussi l’histoire d’un amour absolu.
Si la folie conserve un aspect fascinant, l’exploration de cette folie par Vinciane Moeschler est tout aussi fascinante. Car la construction du roman, qui peut dérouter de prime abord, est une vertigineuse mise en abyme de ce trouble dissociatif. Même si dès les premières lignes, «La première fois, c’était à la venue du printemps. Sur le chemin répétitif du collège. J’ai quinze ans» on comprend l’origine de ce mal insidieux qui touche l’adolescente, la romancière prend bien soin de ne pas guider son lecteur, laissant tour à tour parler les différents avatars d’Alice.
Derrière la façade d’un pavillon d’une petite ville des Ardennes, Guy Morin aimerait goûter les charmes d’une vie de famille ordinaire entouré de son épouse et de ses trois enfants. Mais il en est loin, car Alice se transforme et fait courir des risques à la famille. Elle doit régulièrement être internée.
Après avoir croisé Alice, la petite fille à réconforter, on va découvrir Émile, le vieil homme pervers, Betty, la femme dévergondée et Jasmine, la bonne infirmière charitable. Plusieurs identités dont «chacune faisait état d’un caractère, d’une gestuelle ou d’une façon de s’exprimer qui lui était propre, suivant la personnalité qui l’habitait.» Et c’est sans doute là la première des prouesses de la romancière, donner à chacune de ses personnalités son style et son langage. Parler crûment ici, innocemment là, méchamment ici et gentiment là. Fascinant kaléidoscope d’attitudes et de voix qui se succèdent avant de s’effacer par une amnésie. Une amnésie qui n’efface cependant pas la dangerosité d’une telle affection, les comportements borderline. Intuition ou besoin de protection? Alice semble pressentir les crises et trouve régulièrement refuge dans un asile psychiatrique où les médecins cherchent à cerner l’origine du mal, à «réparer les cicatrices invisibles». Une travail de longue haleine que le soignant ne peut que résumer en rappelant qu’il n’a pas les pouvoirs d’un sorcier vaudou, qu’il n’est «qu’un modeste praticien de la médecine occidentale».
De la galerie de personnages, de la voix de l’infirmière et du médecin, le roman prend un tour plus intime, lorsque la parole est donnée à la famille. Guy raconte leur rencontre, sa maladresse et sa conviction, l’amour de sa vie, la naissance de leurs trois enfants et son combat. Suivront les versions des enfants, des deux garçons, puis de la fille jusqu’à un épilogue étourdissant qui fait suite à une tension permanente, inhérente à l’imprévisibilité du comportement d’Alice.
De ce fascinant jeu de miroirs, on ressort impressionné, ému et curieusement ragaillardi. Oui, la lauréate du Prix Rossel 2019 pour Trois incendies a réussi là un roman encore plus ambitieux.
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