Le Grand Secours

✅L’auteur nous entraîne au cœur de la vie quotidienne d'un lycée en Seine-Saint-Denis. On pourrait s'attendre à une journée ordinaire, avec élèves et enseignants allant sur leurs chemins habituels. Cependant, rien ne se déroule comme prévu.

✅Une simple rumeur suffit pour déclencher une série d'événements tragiques, plongeant à la fois les élèves et les enseignants dans une tension insupportable.

✅Par moments, cette atmosphère m'a rappelé très fortement le magnifique film "Les Misérables", soulignant les similitudes dans les thèmes abordés

✅Thomas B. Reverdy a admirablement bien réussi à dépeindre comment une étincelle apparemment insignifiante peut provoquer un embrasement total et plonger tout dans le chaos. C'est véritablement effrayant !

✅Au milieu de ce tourbillon, plusieurs personnages, dont la professeure de français Candice, l'écrivain-poète Paul, et des élèves tels que Mo, un élève exceptionnel et amoureux, nous offre un aperçu authentique de la jeunesse actuelle.

J'ai particulièrement aimé le personnage de Candice qui apporte une profondeur et une émotion puissante à ce récit.

✅Une histoire avec un rythme parfois haletant et un malaise croissant qui m'ont tenu en haleine, m'empêchant de tourner la page suivante.

Il est rare, lors de mes lectures, de ressentir une telle tension à l'approche d'une fin que l'on espère bien moins sombre.

✅Un texte qui traite de questions sociales cruciales, plus pertinentes que jamais.

✅Ce roman évoque de manière réaliste, l'engagement nécessaire des professionnels de l'éducation dans les quartiers populaires, à une époque où il semble que les politiques publiques les oublient.

✅ « Le grand secours » a remporté le prix Landerneau 2023 et en tant que participant au vote, j'avais également choisi cet ouvrage.

✅Un roman de la rentrée littéraire à ne pas manquer.

TTT - Très Bien "Elle plante le décor du « bendo », quartier abandonné de la République, à la limite du ghetto, où, au lycée, le toit du bâtiment D fuit, les autres se délabrent et la dotation horaire globale fout le camp. Elle décortique les élans humains chez Mo — un seconde, mal habillé mais bon élève, et en pleine découverte du chagrin d’amour —, chez Candice, prof de français qui sait y faire, ou chez Paul, un écrivain un peu bobo venu animer des ateliers d’écriture. Elle décèle les mécanismes qui peuvent faire éclater la violence après une photo balancée sur Snap. Elle restitue — sans la lourdeur des hommages officiels — la fierté de la communauté éducative quand un élève « rencontre la beauté » ou quand Le Bourgeois gentilhomme arrive à capter l’attention. Mais aussi ses doutes et désarrois. En particulier dans deux passages véristes : le dialogue amer entre la vieille prof de physique et son collègue d’histoire sur la raison pour laquelle « les gens ne veulent plus être profs » et les paroles fulgurantes de Candice à Paul sur « l’ethnicisation du problème » des quartiers populaires, la lancinante question de la laïcité, la minute de silence après les attentats de 2015 (« Tu vois, je crois que je pourrais dire que j’ai vu éclater le consensus. Là, en salle des profs. Après Charlie. ») C’est bien l’immense force de la fiction que de proposer le roman d’une époque pas très enthousiasmante, et d’en faire cependant sourdre l’espoir d’un monde meilleur. À l’image du propos de Rousseau cité en exergue par le si talentueux Thomas B. Reverdy : « Il n’y a point de bonheur sans courage, ni de vertu sans combat. »"