
L'inconnu de Cleveland
Résumé éditeur
En stock
l’avis des lecteurs
Je ne pouvais qu’être tentée par cette nouvelle série des éditions 10-18, qui propose -qui plus est directement au format poche-, à partir d’une enquête menée à leur sujet par un journaliste du magazine Society, des récits de faits divers américains.
Eastlake, dans la banlieue de Cleveland, est une petite ville ouvrière dont les habitants, bien que restés fidèles à leurs origines populaires, ont profité de la croissance économique pour se hisser au niveau d’une classe moyenne "paisible, pragmatique, conformiste non par suivisme mais par conviction". On n’y a par conséquent pas vraiment l’habitude du crime. Mais c’est de toute façon avec un suicide que débute cette affaire.
Nous sommes en juillet 2002, les températures culminent à 35 degrés, ce qui donne une petite idée de l’état dans lequel est retrouvé le corps de Joseph Chandler plusieurs jours après sa mort. L’homme est décédé dans la petite salle de bains du préfabriqué qu’il louait depuis dix-sept ans, sans doute le plus ancien locataire d’une résidence où personne à part lui n’est jamais resté suffisamment longtemps pour que s’y développe un esprit communautaire.
Le défunt était un homme solitaire et malade, et son suicide ne fait pas un pli. L’énigme débute lorsque, en recherchant d’éventuels héritiers, il s’avère que Joseph Chandler n’était pas celui qu’il prétendait, et qu’il vivait sous une fausse identité. L’absence d’empreintes digitales dans son logement comme dans son véhicule, et l’aspect très rudimentaire de son intérieur ajoutent au mystère. Les rares témoignages d’anciens collègues de l’entreprise de chimie dont il était retraité décrivent un individu peu liant voire déroutant, mais très ingénieux (il avait notamment inventé un système permettant qu’un téléviseur s’éteigne automatiquement au moment des pubs).
Si la véritable identité du défunt est finalement dévoilée, reste à découvrir les raisons qui l’avaient poussé à cette usurpation.
L’affaire traîne pendant des années, reprise par des enquêteurs successifs -détectives privés, US Marshall- une fois classée par la police faute de résultats. Elle fait pendant un temps le buzz dans les médias, et figure au palmarès des sites internet dédiés aux faits divers irrésolus, suscitant les plus folles spéculations. Joseph Chandler était-il un tueur en série ? Était-il le fameux Zodiac ?
Tout cela débouche au final sur pas grand-chose, l’enquête, par manque d’éléments, n’acquérant jamais de réelle substance. On reste dans le domaine des hypothèses, avec le risque de décevoir de nombreux lecteurs. Pour autant, je ne regrette pas ma lecture, grâce à la capacité qu’a Thibault Raisse, en bon journaliste, de planter décors et personnages de manière aussi efficace qu’éloquente, et d’épaissir comme en passant son intrigue à la fois d’une dimension sociale et d’anecdotes instructives et/ou singulières.
Parmi les portraits qu’il dresse de ceux qui ont à un moment travaillé sur l’affaire, je retiendrai notamment celui de ce flic débutant qui, persuadé que la jouissance qu’il éprouvait à exercer l’autorité dans le cadre de son travail révélait des penchants sadiques, était allé consulter un psy, ou encore celui de ce détective tellement obsédé par l’affaire qu’il a fini par développer un syndrome de Stockholm inversé (à force de pourchasser un détraqué, il a développé les traits d’un psychopathe). On apprend aussi par exemple à quel point il était facile, dans les années 1970 aux Etats-Unis, d’usurper une identité (il existait même des manuels, aisément disponibles, explicitant la démarche !).
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés