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L’enquête sur les Springora
Au moment où sort « Le consentement » Vanessa Springora apprend le décès de son père. En débarrassant son appartement, elle découvre les zones d’ombre de l’homme qui lui a transmis son nom. Un patronyme qui cache aussi bien des secrets.
« Un nom « propre », est-ce que ça signifie aussi un nom « moralement irréprochable » ? Un nom « sans tache », un nom « immaculé » ? Compte tenu du nombre de personnes qui se refilent le leur, je doute qu’aucun nom puisse jamais prétendre à être vraiment « propre ». »
Au moment où Le Consentement sort en librairie et alors qu’elle est dans le taxi qui la conduit à l’enregistrement de La grande librairie, Vanessa Springora apprend le décès de son père à 73 ans. Les autorités lui demandent de venir reconnaître le corps.
Ce choc, même si elle n’avait plus aucun contact avec lui, va se doubler avec la découverte d’un appartement Infect. « Cet endroit est une pièce à conviction, une preuve du désordre qui agitait son esprit, ce que les Anglo-Saxons appellent une evidence. D’abord, il y a la puanteur. Pas celle de son cadavre, qui serait restée imprégnée, non, l’odeur suffocante de la crasse, de la poussière accumulée, du manque d’aération. Et celle, âcre, écœurante, de la nicotine. (…)
Ensuite, c’est la saturation de l’espace, l’amoncellement invraisemblable de cahiers, de revues, de courriers qui me donne le vertige. Il y en a partout, au sol, sur la table ronde, le bureau américain, les étagères. Et partout aussi cette couche de crasse. »
Il va pourtant falloir s’y attaquer pouvoir mettre fin au bail. Ce qu’elle va alors l’atterrer. Deux photographies en particulier. Elle y Voit son grand-père portant des insignes nazis. Le premier choc passé, la romancière se transforme en enquêtrice, car ces clichés posent bien plus de questions sur la vie de Josef qu’ils ne donnent de réponses. Qui savait quoi ? Comment croire son père qui affirmait qu’il avait été enrôlé de force dans l’armée allemande, mais avait réussi à fuir la Wehrmacht ? Selon sa version, il aurait fini par trouver refuge en France où il aurait notamment travaillé pour les Américains. Son dossier de demande du statut de réfugié politique en 1956 le laisse penser. À moins qu’il ne s’agisse que d’un tissu de mensonges.
Pour en avoir le cœur net, Vanessa va solliciter autorités et historiens, archivistes et membres de la famille, comme son oncle Dominique. Qui lui aussi semble tomber des nues.
Alors, elle prend la décision de se rendre en République tchèque et tenter de retrouver les membres de la famille restés au pays. Tâche compliquée, mais qui va s’avérer fructueuse. Après avoir acquis la certitude que son patronyme était bien un nom d’emprunt, elle va chercher à remplir les silences et les non-dits, ces fameuses zones grises, sujettes à caution et à bien des interprétations. Un poison qu’elle savait très dangereux, comme elle l’a confié à Olivia de Lamberterie pour ELLE : « Faire l’autruche, c’est ce que l’on peut faire de pire : on sait quelles séquelles invisibles cela laisse dans les familles, et dans les récits collectifs de la grande Histoire. » La simultanéité de la guerre en Ukraine renforçant encore ce sentiment.
Comme dans Le Consentement, il est question ici d’affabulations, de remplacer la réalité par un récit fabriqué pour empêcher la construction d’une identité. Les liens complexes qui l’unissent à sa famille et sa quête inlassable de vérité sont servis par une écriture subtile, d’une profonde sensibilité. Dans les méandres de l’intime, Vanessa Springora confirme son talent, son courage et sa sincérité à explorer les tréfonds de l’âme humaine. Comme Blandine Rinkel avec La faille, elle va au bout de sa quête, sans se permettre aucune concession. Ce qui fait la force de ce livre.
T T T T : L'onde de choc phénoménale provoquée par la parution, il y a tout juste cinq ans, du Consentement, le récit dans lequel Vanessa Springora raconte et analyse la relation d’emprise qu’elle avait nouée, à l’adolescence, avec Gabriel Matzneff, a quelque peu invisibilisé la qualité littéraire du livre – sa beauté grave, sa tranchante précision, l’élégance ferme et implacable de la phrase. Dans Le Consentement, Vanessa Springora se révélait d’emblée écrivaine de talent, dont le présent Patronyme vient confirmer et préciser les qualités : clarté, netteté, cohérence, souci de la profondeur.S’inscrivant de nouveau dans la veine autobiographique, ce récit magistral, tout ensemble intimiste et résolument inscrit dans le collectif – en l’occurrence, l’histoire de l’Europe au XXᵉ siècle, mais aussi et encore la réflexion sur la masculinité et le sentiment identitaire –, apparaît, de multiples façons, comme le prolongement de l’opus précédent.
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