
Un pied au paradis
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l’avis des lecteurs
J'ai enfin lu mon premier Ron Rash, un de ces auteurs apparemment incontournables qu'il me restait encore à découvrir...
Roman choral, "Un pied au paradis" nous emmène dans le comté rural d'Oconee, ancienne terre cherokee proche de la vallée de Jocassee, qui sera bientôt sous l'eau suite à la construction, commanditée par la Carolina Power, d'un barrage électrique.
Nous sommes dans les années cinquante, au cœur d'une saison de sécheresse qui a brûlé les cultures, et persuade les âmes que la pluie ne reviendra jamais... c'est un monde âpre, où survivent des êtres rudes et taiseux, endurcis par une existence laborieuse, soumise aux caprices de la nature et à la volonté des plus puissants, qui ne font plus qu'un avec la terre qu'ils ne vivent que pour transmettre. Parmi eux, Amy et Billy Holcombe, qui à force de travail acharné, parviennent à subsister grâce à leur petite plantation de tabac avantageusement située au bord de la rivière, et à leur fidèle cheval Sam.
Mais c'est d'abord en compagnie du shérif Alexander que nous entamons le récit. La veuve Winchester ayant signalé la disparition de son fils Holland, un vétéran de Corée bagarreur et instable, Alexander oriente rapidement ses recherches vers le domaine des Holcombe, persuadé de la culpabilité de Billy, dont la femme semblait, selon la mère du disparu, très proche de ce dernier. En vain. Le cadavre d'Holland est introuvable, et les Holcombe peuvent bientôt concentrer l'amour et l'évidente solidarité qui les unissent sur leur premier-né...
Succéderont à celle du shérif les voix d'Amy, de Billy, de leur fils, acteurs plus ou moins volontaires d'un drame dont les répercussions ne se feront sentir qu'après des années de secret et de mensonge.
Plutôt que dans l'ampleur, ou dans la densité, Ron Rash est dans l'efficacité. Il déploie les fils de son récit relativement court avec maîtrise, se concentrant sur quelques épisodes significatifs, qu'il éclaire d'une lumière différente, selon le narrateur qui les évoque. Pour autant, il ne néglige ni ses personnages ni le contexte de son intrigue. Son procédé narratif, en nous immergeant dans l'esprit de ses héros, lui permet, en peu de temps, de mettre en exergue, sous leur rusticité, leur sensibilité, les traces que laissent les traumatismes ou les petites défaites que l'on subit en silence, et ces béquilles, ces subterfuges que l'on s'approprie pour les supporter... Il exprime au détour d'une séquence les antagonismes familiaux, les rancunes mais aussi les liens solides, de nature parfois improbable, qui unissent les êtres. Tout comme il rend ainsi compte du poids des croyances et de la rigueur morale qui influencent les comportements et les jugements dans cette société rurale de l'après-guerre.
Une première rencontre fructueuse, donc.
C’est sur le blog de Marc Villard que j’ai remarqué Un pied au paradis de Ron Rash. Ce qu’il en disait m’a donné envie, je n’ai pas été déçu.
Nous sommes dans les années cinquante, quelque part à la frontière entre la Caroline du Nord et la Caroline du Sud. Une terre qui fut enlevée aux Cherokee. Les paysans qui la travaillent sont sur le point d’en être dépossédés à leur tour. La compagnie électrique Carolina Power rachète les terres pour construire un barrage. C’est dans cette atmosphère tendue que le shérif Alexander, fils et frère de paysans, enquête sur la disparition de Holland Winchester, un ancien soldat fauteur de troubles. Un drame raconté à cinq voix, par le shérif, son adjoint et trois des protagonistes.
Etonnant comme cette description de l’Amérique rurale des années cinquante ressemble à celle des années trente de Steinbeck ou du Honky Tonk Man de Eastwood. Même âpreté, même dureté au travail, même attachement à une terre pourtant difficile, même sensation d’être dans un pays qui n’a rien à voir avec les grandes métropoles.
Tout cela très bien rendu par une langue qui colle au parler rural. L’auteur est prof d’université, mais son écriture sonne vrai, les dialogues fonctionnent parfaitement, sans qu’on n’ai jamais l’impression d’être face à un exercice artificiel.
Et c’est cette écriture, et le changement de narrateurs, qui rend aussi tangibles les non dits d’une époque et d’un lieu qui ne se prêtaient pas à l’expression des sentiments. Qui rend tangibles le poids de la religion, des superstitions et du regard des autres. Qui rend tangibles aussi la relation à la terre, l’odeur de la pluie, la douleur après un journée de boulot, la texture de la terre, le goût d’un pain de maïs, le désespoir devant la sécheresse et le bonheur quand enfin la pluie vient sauver la récolte, et par là même la survie d’une famille.
C’est âpre, rugueux comme du Larry Brown (même si Ron Rash n’a pas la même densité ni la même puissance), avec cette façon qui était la sienne de raconter les histoires de gens dont on ne parle jamais, qui ne sont jamais les héros de rien, et de les rendre passionnantes et émouvantes.
Une belle découverte.
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