
Une petite société
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Imaginez un quartier où serait implantée une usine de brioche, tout au long de l'année vous vivriez dans cette odeur de beurre et de sucre, un peu comme chez Willy Wonka. C'est le cas du jeune Tom, déficient mental qui habite la grande maison bourgeoise, anachronique en face de l'usine. Louise seconde Mr Mignon le comptable de l'usine, dans leur bureau commun elle est la seule a avoir choisi sa place devant la fenêtre, elle ne perd pas une miette de tout se qui se passe dans la maison d'en face. Peut-être est-ce pour échapper à la morosité de sa vie, à son couple qui bat de l'aile où simplement par curiosité. Louise ne pense plus qu'à ça, ne parle que de ça, ne vit que pour ça. Un jour,Tom va mettre tout le quartier en émoi alors qu'il ne sait pas comment vivre avec ses pulsions sexuelles, c'est sur la fille des voisins qu'il va porter son désir. A partir de ce moment l'auteur nous brosse le tableau d'une petite société en faisant entrer tour à tour une galerie de personnages éclectiques dont elle a le secret et oui il y a même une mouche! Dans un style flamboyant et un rien excentrique, elle grossira les traits de ses personnages, passera leur défaut, leur habitude et leur petite manie à la loupe pour notre plus grand plaisir. Il faut dire qu'ils sont nombreux à intervenir dans l'histoire et pour chacun nous saurons tout de leurs petits secrets, qui ils sont, ce qu'ils cachent et ce qui se dévoilera au fil du récit. Une écriture hors norme qui nous offre une lecture captivante où chaque page tournée nous rapproche de la résolution du mystère. Car mystère il y a, derrière les hauts murs de la grande maison. Un coup de cœur pour ce livre atypique, finement construit, un vrai régal. Bonne lecture.
J’avais rencontré brièvement Noëlle Renaude l’an dernier à Lamballe au salon Noir sur la ville. Quand je lui avais dit mon admiration pour son premier roman Les abattus, oeuvre particulièrement noire, elle m’avait répondu en gros qu’elle avait fait comme elle avait pu parce qu’elle ne savait pas trop ce que regroupait cette notion de “noir”, aux si nombreuses définitions il est vrai. Pour autant l’auteure, dramaturge connue, n’est pas une novice dans le polar ayant écrit par le passé des dizaines de nouvelles policières sous pseudonyme pour le magazine Bonne Soirée. L’une d’entre elles, Il faut un héritier, a d’ailleurs été réalisée au cinéma en 2O21 sous le titre La pièce rapportée avec notamment Josiane Balasko et Philippe Katerine à l’affiche.
Les abattus, par son ton, par son écriture, par sa noirceur plombante, déprimante, a expédié vers le vintage certains auteurs qui croyaient se la jouer fine… On pouvait reprocher à son premier opus d’avoir choisi la facilité en exposant des gens qui étaient déjà des caricatures de beaufitude dans leur vie, dans leur comportement, dans leur condition, dans leurs rêves… un monde triste, dans une France périphérique oubliée, très justement observée et rendue. L’amateur de noir peut aimer lire ces destins de personnes dans une merditude sans nom mais, tout en sachant que ces histoires finissent souvent plus mal qu’elles n’ont commencé, il ne dédaignera pas forcément quelques éclaircies, quelques beaux comportements… la fleur qui pousse sur le tas de fumier. On pouvait trouver cela dans Les abattus. Ah si, un tout petit peu quand même, Noëlle Renaude n’avait pas tout flingué à l’époque. Là, c’est une toute autre histoire. Que dalle, rien, nada, zob, que tchi, des clous ! Dans Une petite société, Noëlle Renaude remet une seconde couche plus létale, plus toxique. Tout est noir, sale, vulgaire, triste, navrant, comme dans le premier sauf que ce coup-ci, on n’est plus chez les Bidochon, c’est les Français moyens qui morflent et ça fait mal. Vous ne vous en vanterez pas non plus, mais on peut très certainement retrouver ici certains de nos petits travers, de nos sales habitudes, de nos mauvais goûts, de nos petites trahisons, de notre petit côté dégueulasse. Rien de bien grave, juste du moche qu’on cache.
Alors, si vous n’avez pas aimé Les Abattus, je crois que je vous ai déjà suffisamment fait perdre votre temps. Si vous voulez débuter dans le Noir, disons sociétal, il y a peut-être des couleuvres plus faciles à avaler. En fait, si vous n’êtes pas habitués à vous faire rentrer dedans, Noëlle Renaude, la diva punk du Noir, va vous plomber ce début d’automne et vous faire perdre le peu de crédit que vous accordiez encore à vos contemporains. Enfin, si vous avez apprécié le premier roman, foncez, celui-ci est pire.
“Tom, jeune handicapé mental, vit sous la tutelle d’une prétendue veuve et d’un homme à tout faire dans une grande demeure mal entretenue. Son père, homme d’affaires anglais, s’est suicidé une nuit dans la bibliothèque. Quand Tom, travaillé par ses pulsions sexuelles, tente d’enlever la fille prépubère des voisins, les regards convergent sur l’étrange maisonnée, qu’observe depuis longtemps déjà la comptable de l’usine d’en face. Assistante sociale, flics, détectives, voisins, badauds, tous semblent avoir leur petite idée sur ce que cachent les grilles de la maison en haut de sa pelouse.”
Il y a sûrement des quatrièmes de couverture plus dures à faire que d’autres et puis il y en a des impossibles et on ne peut que féliciter l’éditeur de s’en être sorti ici. Rivages lance le roman avec cet incident finalement mineur mais mettant en lumière une maison, centre névralgique de cette terrible Cour des Miracles. On aurait aussi pu l’introduire par l’histoire de Louise, une employée d’une usine qui pendant 30 ans va regarder ce qui se passe dans cette demeure bourgeoise sur laquelle donne son bureau. Elle va observer, épier, guetter, fureter, supputer, imaginer, cancaner la vie de cette maison. Alors, très tôt, le lecteur va comprendre qu’il s’est passé effectivement des trucs louches, la mort mystérieuse d’une femme qui tombe et qui meurt, comme ça, pas plus.
Et puis ça part dans tous les sens tout en restant presque à vue du cadre : la maison. Avec un réel talent d’écriture parfois minimaliste et tout simplement parfait, elle décrit des hommes et des femmes aux vies tristes, où chaque matin c’est lundi, où on survit comme on peut dans son existence sans saveur, sans couleur, sans espoir “ Yeux flasques menton qui ballotte et mémoire qui vacille, plus de doute Mignon picole”. Et à d’autres moments c’est un torrent verbal, des diatribes sans fin écrites à la kalach, sans point visible à l’horizon avant une page et demie, criblées de virgules où vous vous accrochez pour encaisser ce que vous morflez. Attention, c’est plombant mais c’est extrêmement addictif car on sait qu’un, voire plusieurs crimes, ont pu être commis dans la maison et pourraient se reproduire.
Les personnages sont vils, l’auteure nous fait entrer dans leurs cerveaux, nous montre les dysfonctionnement de chacun, les tares, les raisonnements malades, les fuites dégueulasses, les histoires lamentables, navrantes, honteuses. Méfiez-vous des digressions qui semblent anodines, leur final vous laisse souvent K.O.. On voit bien que Noëlle Renaude a pris un grand plaisir à écrire cette histoire, partant dans des digressions très longues, vous amenant à vous demander si vous avez toujours le bon bouquin entre les mains, pour toujours rebondir sur ses pieds et recommencer à vous malmener. Aucune violence n’est visible et pourtant on prend cher. On suit Noëlle Renaude avec bonheur quand elle s’emballe pendant cinq pages sur une scène qu’elle aurait pu boucler en quelques lignes, y restant tellement elle est bien dans le dawa qu’elle a créé sous nos yeux ébahis et parfois horrifiés.
Je n’ai aucun doute sur la médiocrité de cette recension que j’ai déjà retardée plusieurs fois, conscient de ne pas être à la hauteur de l’originalité et de la liberté d’écriture de l’auteure. Pour parler simplement, Une petite société était un passage obligé pour Nyctalopes.
Quatrième de couverture
Depuis que Tom, un jeune handicapé mental vivant avec une mère de substitution dans une étrange demeure, a tenté d’enlever la petite la voisine prépubère, tous les regards se portent sur leur maisonnée.
Mon avis
Quand on ne sait pas, on invente, on spécule, on espionne, on suppose … on tire des conclusions, bonnes ou mauvaises et quand un semblant de réponse apparaît, on recommence…
Sans aucun doute, les personnages de cette histoire atypique, n’ont pas de certitudes, peut-être même pas de convictions pour certains … mais observer, plus ou moins adroitement, essayer de comprendre (éventuellement en faisant « comme si », l’air de rien…) ça les motive, ou alors ça occupe leurs longues journées … même s’ils sont au travail !
Dans l’usine de brioches, il y a Louise. Elle travaille au service comptabilité. Au-dessus de son bureau se trouve une fenêtre qui donne sur la rue et en ligne de mire une maison bourgeoise avec de drôles de gens. Alors, Louise qui subit sa vie sans la vivre vraiment, passe du temps à regarder derrière la vitre, à commenter à son mari ou ses collègues (surtout Monsieur Mignon, lui, il a choisi de tourner le dos à la rue alors elle l’informe-peut-être simplement pour parler à quelqu’un) qui s’en fichent. Pourtant, il s’en passe des choses, certainement pas nettes dans cette demeure. Drôle de ménage, un homme, deux femmes, enceintes puis plus… Bizarre…. Mais chez les riches, rien ne transpire, tout est tu.
« Toute famille aisée planquée derrière ses murs de belles pierres fourmille de ces secrets et entorses à la bonne morale, la catholique, la calviniste, la républicaine ce que tu veux, seuls les miséreux dans leurs misérables galetas ouverts à tous les vents voient leurs misérables secrets éventés incapables qu’ils sont, les miséreux, de les retenir, de les neutraliser et de les empêcher de s’exporter dehors. »
En parallèle des observations de Louise, on la suit dans son quotidien, avec son mari, Zeb, qui n’est pas hyper courageux, qui la trompe parfois (ben Pupuce, je le ferai plus, promis), qui discute à droite à gauche mais pas souvent avec elle. Et puis il y a ces gens qui disparaissent ou apparaissent au gré des pages, des rencontres. Des personnages comme je les aime, savamment « disséqués » par l’auteur dans leurs travers, leurs faiblesses, leurs secrets, leur part d’ombre…. Ils peuplent les chapitres, installent des liens qui s’effilochent, se consolident ou se brisent tout de suite. On a le détail de leurs pensées les plus intimes, analysées avec finesse.
Le phrasé et le style de Noëlle Renaude sont indéfinissables. Il n’y a pas de dialogues en style direct. On a le sentiment d’être au cœur des ressentis de chacun. Les phrases peuvent être très longues, acheminant plusieurs hypothèses, plusieurs idées ou bien très courtes. Elles vivent au rythme des raisonnements des observateurs ou du narrateur. Pas de jugements, tout reste très factuel. Les constats peuvent être terribles, un peu amusants, souvent surprenants, parfois déstabilisants. L’écriture est à elle-même toute une histoire, on sent la pointe d’humour, de moquerie, de dérision, discrète et pas forcément perceptible. C’est comme le récit, tout est entre les lignes, et même le lecteur, ou la lectrice c’est selon, y va de ses suppositions. Non pas que le flou soit soigneusement entretenu, non pas du tout. C’est plutôt que, comme je l’ai écrit en introduction, quand on ne sait pas, on imagine … et de temps à autre on tombe juste, on comprend tout…. C’est frustrant car, c’est bien connu, celui ou celle qui lit ne peut pas intervenir pour changer le cours des choses …
J’aime l’atmosphère qu’installe Noëlle Renaude, cette micro société avec des gens bizarres qui me ravissent par leur côté original, leurs idées décalées mais qu’ils expliquent avec des raisonnements qu’on peut estimer justes (chacun ses choix, non ?).
Je me suis régalée avec ce livre qui ne ressemble à aucun autre !
Deuxième roman de Noëlle Renaude chez rivages, Une petite société.
Une grande maison, anachronique dans un quartier qui a beaucoup changé. En face une usine de biscuits. Dans la maison, une famille étrange. Un homme âgé et élégant, deux jeunes femmes, un enfant handicapé, Tom. Puis les uns meurent, les autres disparaissent, d’autres font leur apparition. En face, depuis sa fenêtre, Louise qui travaille à la compta imagine, soupçonne …
Quand Tom devenu ado « enlève » la fillette des voisins c’est le chaos. Viendront les flics, une assistante sociale. Et Louise se perd dans ses soupçons et ses suppositions. Ils sont nombreux à essayer de comprendre cette famille, ils ont eux aussi leurs histoires. Et au final, qui pourra bien savoir la vérité, toute la vérité ?
Je n’ai absolument rien d’objectif à reprocher à ce roman. Toujours de façon objective, il est même excellent. Noëlle Renaude parvient parfaitement à rendre ces vies ordinaires, Louise qui s’invente des histoires à partir de faits anodins, essentiellement pour occuper sa vie terne, des vies où il ne se passe rien ou presque. La construction est habile, les passages d’un point de vue à un autre donnent du rythme et de la variété, l’écriture teintée d’humour léger est en accord avec le propos. La description du personnage de Tom est particulièrement réussie, on le voit, on comprend ses joies et ses angoisses.
Mais, car vous sentez qu’il y a un mais, sur la longueur, pour le dire très schématiquement, ça ne m’intéresse pas. Je reconnais que c’est fin, intelligent, bien écrit, mais très personnellement, ce n’est pas ce que je recherche quand j’ouvre un roman. Je veux plus de bruit et de fureur, plus de tension, quelque chose qui sorte un peu plus de l’ordinaire. La description, aussi réussie soit-elle de vies vides ne m’intéresse pas. Au début ça marche, j’accroche à la présentation des différents protagonistes, puis je me lasse.
J’avais eu le même problème avec son précédent roman, Les abattus, c’est bien écrit, bien construit, mais ce n’est pas pour moi.
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