
La montagne dans la mer
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Les éditions Le Bélial’ nous avaient fait découvrir Ray Nayler grâce à Protectorats, un recueil de nouvelles SF. Cette fois-ci, elles nous proposent La Montagne dans la mer, qui se déroule dans le même univers mais est totalement indépendant. Il a reçu le prix Locus du premier roman.
Dans un futur proche, l’archipel de Côn Đảo, au large du Vietnam, a été racheté par le groupe DIANAMA, dont l’une des activités est l’IA. C’est un lieu paradisiaque et sécurisé, habité par l’androïde Evrim, la responsable de la sécurité et ancienne soldate Antantsetseg, et quelques androïdes moines tibétains qui protègent les tortues. La scientifique Ha se rend à Côn Đảo. Elle a été embauchée pour étudier des pieuvres qui ont leur repaire dans les eaux environnantes. Elle veut mieux comprendre leur intelligence. Les anciens habitants, tous expulsés, racontaient des histoires étranges de monstre sur l’île…
Eiko est un Japonais qui était arrivé à Hô Chi Minh-Ville pour son premier emploi à DIANAMA. Il a été enlevé et est retenu comme esclave sur un bateau de pêche piloté par une IA. En effet, les esclaves humains sont moins chers et plus robustes que les robots dans un environnement marin. Sa vie est une souffrance, et parfois un de ses compagnons d’infortune passe par-dessus bord ou est mortellement blessé par un câble. Eiko se lie avec Son, un Vietnamien, esclave lui aussi et originaire de l’archipel de Côn Đảo.
Ce roman est un beau voyage. Une de ses forces est son ambiance, avec le cadre idyllique mais protégé de l’archipel. Ray Nayler a un ton unique, mêlant une atmosphère calme — quand il n’y a pas un meurtre ou un combat — et un monde futuriste très proche du nôtre. Des drones miniatures, des sous-marins (presque) furtifs, des abglanz qui sont des masques aux visages changeants, et surtout Evrim, ce robot si humain qui n’oublie rien et qui a passé le test de Turing.
Ray Nayler explore plusieurs thématiques. Tout d’abord la mémoire, alors que nous autres humains oublions beaucoup. Evrim, lui, se souvient de tout. Eiko, quant à lui, a développé une technique de mémorisation efficace. Mais la mémoire, c’est aussi ce qui se transmet au fil des générations, que ce soit les découvertes techniques ou la culture. Ha, la scientifique, va observer les pieuvres : ces animaux, dans la nature, n’ont pas le temps de transmettre d’informations à leur progéniture. Elles ne peuvent donc pas créer une mémoire d’une espèce, non ?
Les pieuvres ont une forme d’intelligence déjà explorée dans le roman Dans les profondeurs du Temps d’Adrian Tchaikovski : un cerveau dans la tête, et des tentacules autonomes de ce cerveau. Ha en déduit que leur forme d’intelligence est radicalement différente de la nôtre, puisque les tentacules seraient une autre forme de « cerveau », même si elles ne sont pas totalement indépendantes de la tête.
Mais comment la pieuvre peut-elle communiquer ? Et surtout, comment Ha pourrait comprendre cette communication ?
L’atmosphère et la prose nous invitent à une plongée dans une enquête passionnante qui lie mémoire, conscience, communication et langage, alors même que le roman prend son temps pour nous dévoiler son enjeu (vers la page 100, tout de même). Pourtant, on ne s’ennuie pas, bien au contraire. Quelques meurtres mystérieux, des combats pilotés par Antantsetseg pour protéger l’île, et un ennemi diffus.
Côn Đảo suscite des convoitises : dans ce monde où les océans sont surexploités par les navires de pêche pilotés par des IA, les ressources poissonnières de l’archipel sont un trésor. C’est ignorer que le trésor de Côn Đảo n’est pas les poissons. Ha n’est intéressée que par ses recherches, avant de comprendre que si DIANAMA la finance, ce n’est pas par altruisme.
Un premier roman réussi, un ton rare dans la SF, des thématiques développées avec subtilité.
La montagne dans la mer est le premier roman de Ray Nayler. Il est publié par les éditions Le Bélial’, tout comme son recueil de nouvelles Protectorats, distingué par le Grand Prix de l’Imaginaire 2024. La montagne dans la mer a été finaliste des prix Nebula et Ray Bradbury, et lauréat du prestigieux prix Locus. La superbe illustration de couverture est signée Nicolas Fructus.
Dans un futur proche ( le même univers que Protectorats), la Docteur Ha Nguyen, biologiste spécialiste des céphalopodes, se rend dans l’archipel de Côn Ðao au Viêt Nam. Elle a été chargée par la multinationale DIANIMA, spécialisée en bio-ingénierie et en intelligence artificielle, d’étudier une population de pieuvres montrant une intelligence particulière. L’archipel a été racheté par la multinationale afin que personne ne s’y rende hormis Ha Nguyen, Altantsetseg, la chef de sécurité et Evrim, un androïde créé par DIANIMA. Parallèlement, le récit suit aussi Eiko, jeune homme kidnappé afin de travailler comme esclave sur un bateau de pêche, et Rustem, un hacker de génie embauché par une mystérieuse femme pour infiltrer un programme top secret.
Le roman est composé de trois fils narratifs dont un est beaucoup plus intéressant que les autres. Le roman met un peu de temps à mettre les choses en place et le sujet principal (les pieuvres intelligentes) met aussi du temps à vraiment arriver. Cependant, une fois qu’on rentre dans le vif du sujet le récit devient très prenant et les thématiques abordées sont passionnantes. On y parle d’écologie, du respect des autres espèces, du langage, d’intelligence artificielle et surtout de communication. En effet, le roman se focalise sur le thème de la communication avec une espèce non humaine, mais de notre planète : la pieuvre.
Quelques mots sur ces céphalopodes s’imposent ici. Il faut savoir que je voue une fascination à ces créatures qui ont 9 cerveaux (un central et un mini dans chaque tentacule), 3 cœurs et une grande curiosité. Leurs 8 tentacules (qui repoussent en cas de coupure) sont dotés de ventouses qu’elles peuvent faire agir séparément les unes des autres. Leurs corps est souple et peut changer de couleur en un clin d’œil. Elles peuvent émettre de l’encre pour se camoufler le temps de fuir et savent se servir de ce qu’elles trouvent dans leur environnement comme outil. Leurs capacités intellectuelles sont très supérieures à la moyenne de ce qui vit sous l’eau. Des animaux fascinants, et on se dit que Ray Nayler n’a pas eu à beaucoup extrapoler pour créer les créatures de son roman. Les chapitres où apparaissent ces créatures sont passionnants, on se prend au jeu de la compréhension des symboles. J’ai parfois pensé au film Premier Contact adapté de la nouvelle L’Histoire de ta vie de Ted Chiang, où une linguiste est chargé de communiquer avec des heptapodes alien.
Le roman est composé de courts chapitres qui s’enchaînent parfaitement. Le style de Ray Nayler est fluide, on se projette facilement dans son univers. Les personnages sont intéressants, surtout Evrim, l’androïde et Ha Nguyen, même s’ils ne sont pas vraiment attachants.
La montagne dans la mer est ainsi un excellent premier roman. Les trois fils narratifs n’ont pas le même intérêt mais les thématiques du roman sont passionnantes et les pieuvres sont au centre du récit pour mon plus grand plaisir.
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