La Prophétie du diamant

Un thriller historique intense, dans la lignée de Dan Brown. L’auteur mêle habilement deux temporalités qui se répondent. En 1492, à Séville, Aftalion Benveniste, diamantaire juif renommé, voit son destin bouleversé par l’Inquisition et la mystérieuse demande de trois chevaliers. En 2022, à Boston, Alex, professeur d’histoire des Civilisations à Harvard, découvre un manuscrit vieux de cinq siècles. Ce document devient la clé d’une aventure qui l’entraîne, avec sa compagne Mary, sur la piste d’un parchemin capable d’ébranler les fondations de l’Église.

Cette construction en miroir donne toute sa force au récit. J’ai aimé la façon dont les deux époques se croisent et se complètent. D’un côté, l’exil d’Aftalion vers Anvers, au cœur d’une Europe agitée ; de l’autre, une quête contemporaine où Alex, Mary et l’érudit italien Federico Gardini affrontent une secte apocalyptique déterminée et un Vatican bien décidé à préserver ses secrets. Les lieux traversés – Bruxelles, Anvers, le Mont Gargan – offrent une dimension visuelle qui accentue l’immersion.

Je me suis laissée happer par le rythme du récit, incapable de poser le livre tant la tension monte. Murat excelle dans l’art du suspense : chapitres courts, écriture fluide et juste équilibre entre documentation historique et souffle romanesque. On s’attache aussi au duo Alex et Mary : lui, intellectuel réservé, elle, femme d’action intrépide. Leur complémentarité apporte profondeur et énergie au récit.

Mais le roman ne se limite pas à l’action. Il interroge aussi la foi, le fanatisme et les secrets enfouis dans les archives de l’Église. En confrontant histoire et croyance, savoir et mystère, Alexandre Murat offre une intrigue à la fois captivante et instructive.

La prophétie du diamant est un thriller ambitieux, palpitant et brillamment mené. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette quête haletante, qui confirme l’auteur comme une voix incontournable du genre.