
Chanson douce
Résumé éditeur
livré en 4 jours
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l’avis des lecteurs
Voilà un livre qui m’a interpellée, moi en tant que maman ayant fait garder mes enfants lorsque j’ai du reprendre le travail et surtout moi en tant qu’assistante maternelle qui accueille des petits de moins de trois ans tous les jours depuis plus de dix ans maintenant. C’est une histoire qui m’a fait réfléchir à la condition de la nounou de 2016, à celle des parents qui travaillent et ont des enfants à placer. Leïla Slimani nous conte la vie de Louise, une super nounou recrutée par un couple avec deux jeunes enfants. Très rapidement Louise prend une place qui dépasse celle de la simple nounou à l’intérieur de la famille, elle prend en charge tout le côté intendance dans la maison, le ménage, les courses, les repas, le repassage, le rangement tout devient clean à l'excès et en plus les enfants ne tardent pas à lui vouer une affection sans faille. Nous allons être alors les témoins impuissants de l’évolution délétère de la relation employeur/employée. C’est effarant jusqu’où cela va nous entraîner dans la dépendance vicieuse de l’une et des autres, nous allons arriver jusqu’au point de non retour. D’ailleurs dès le chapitre Un on sait déjà les conséquences de ce disfonctionnement, un peu comme dans les thrillers où on commence par la scène de crime dès les premières minutes. L’auteure nous emporte dans le quotidien des personnages par petites touches, insensiblement et pourtant, elle nous dévoile leur faiblesse, leur vulnérabilité et se glisse auprès de chacun jusqu’au sommet où tout explose. De nombreuses familles se reconnaitront dans ce portrait au vitriol de notre société, des couples avec enfants en bas âges, des rapports entre employeur/employée à la maison. L’écriture est un vrai plaisir à lire c’est simple, précis et un rien poétique (voir ma seconde citation), j’adore. Tout le récit n’est qu’une lente montée en puissance comme un volcan prêt à exploser, il ne nous sera épargné aucune tension, malaise, suspense et autre stress. Les personnages sont à fleur de peau, on sent que tout peu basculer d’un instant à l’autre vers un dénouement dramatique.
Un récit dont on parle beaucoup, un incontournable de cette rentrée à mon sens surtout pour le questionnement qu'il véhicule. Des réflexions concernant l'éducation que l'on donne à nos enfants, le temps qu'on leur consacre, toujours occupés, jamais disponibles, obnubilés par notre travail, notre ascension sociale.
Le sujet est grave puisque le livre commence de suite par l'horreur. Myriam rentre plus tôt du travail dans le but de surprendre ses enfants et de jouer un peu avec eux et c'est l'horreur. Son bébé Adam et sa soeur Mila sont retrouvés morts. Louise a voulu se donner la mort après les avoir massacrés, elle est dans le coma. Mais que s'est-il passé ?
C'est ce qui est intéressant, Leila Slimani va peu à peu nous faire comprendre comment on en est arrivé là.
Paul et Myriam ont deux enfants Mila et Adam. Myriam éprouve le besoin d'à nouveau travailler; elle étouffe un peu à la maison avec ses enfants qu'elle adore. Elle était avocat avant leur naissance et veut retrouver un épanouissement professionnel. Il va falloir trouver une nounou aux enfants, ce n'est pas facile, ils n'ont jamais été séparés de leurs parents.
Une chose est certaine il faudra trouver quelqu'un de confiance, pas de personnes étrangères, sans papier, ne parlant pas français. Non il faut quelqu'un qui n'aura pas peur d'agir et de demander de l'aide en cas de problème. Les auditions se poursuivent et ils rencontrent Louise. Elle a de belles références, elle est veuve, plus d'enfant dans les pieds.
Petit à petit Louise, véritable fée du logis, va savoir se rendre indispensable. Ils ont trouvé la perle rare, discrète, qui non seulement s'occupe à merveille des enfants, joue avec eux mais aussi s'occupe du linge de maison, du ménage, cuisine des repas de rêve. Il est devenu inimaginable de faire sans elle. Mais Paul et Myriam doivent aussi veiller à garder leurs distances, à jouer leur rôle d'employeur; tout cela sans jamais choquer ou risquer d'humilier Louise qui est seule et ne roule pas sur l'or.
Leila Slimani excelle dans la psychologie de ses personnages. Petit à petit elle distille de petits éléments sur la personnalité de Louise qui amèneront peu à peu de la suspicion, des tensions car on le sait depuis la première page le drame va surgir un moment donné. On est bien loin d'une chanson douce, c'est un véritable drame psychologique. Le côté obscur de Louise se dévoile peu à peu. Ce qui dérange c'est que ce récit est très réaliste.
Leila Slimani aborde la parentalité, la dualité entre les contraintes liées à la réussite professionnelle et le rôle de parents. Elle aborde aussi la solitude, les milieux défavorisés, immigrés, les sans-papiers, la pauvreté.
La tension est permanente et ce récit nous laisse un sentiment dérangeant, une culpabilité dans nos rapports avec nos enfants. Un roman fort qui secoue et ne laisse pas indifférent.
Ma note : 8.5/10
Quatrième de couverture
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
Mon avis
L’écriture précise, au scalpel, de Leila Slimani, m’a tout de suite conquise.
Elle décrypte, elle analyse sans laisser aucune place aux sentiments du lecteur. C’est froid, glacial comme une autopsie. On assiste aux événements. On voit la toile se tisser, la folie s’installer et on reste sur le bord sans pouvoir agir … On peut se dire que certaines choses auraient (ont ?) dû mettre la puce à l’oreille des parents et qu’ils ont laissé couler, se raccrochant à leur confort, à la facilité…. Mais, on le sait bien, quand on est le nez dans le guidon, on ne voit pas ce qui nous crève les yeux….
C’est terrible parce qu’on connaît l’issue et pourtant on prend « plaisir » à la lecture, s’attachant à l’ aspect psychologique des personnages et à la façon dont tout s’est mis en place jusqu’au drame. Et on se demande si tout aurait pu être différent…. Ah le conditionnel et les si…..
Quatrième de couv’ :
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
Mon avis :
J’avais oublié de dire que j’avais écouté ce titre lors de mon Episode #3, ce titre a fait grand bruit et sa façon de commencer est quand même particulière :
Une phrase d’accroche, » Le bébé est mort ». Punaise j’avais des frissons lors de l’écoute de ce premier chapitre, la découverte des enfants et de la nounou baignant dans le sang par la mère qui rentrait exceptionnellement plus tôt pensant faire une surprise, des projets plein la tête et sa vie qui s’effondre à l’ouverture de la porte de l’appartement.
Un livre qui commence par la fin, pour ensuite reprendre le déroulement normal d’une vie, un jeune couple ayant des enfants trop tôt, une mère s’étiolant dans son foyer, bouffée par ses enfants et aspirant à exister en dehors des couches et des biberons. Le dédain d’un mari qui prend ce désir de travailler pour une lubie puis la recherche de la nounou, on aborde également le racisme d’une recruteuse d’assistante maternelle envers Myriam, et la trouvaille, la perle, Louise.
Louise est auréolée des louanges de ses anciens patrons, elle est discrète et s’occupe de tout même bien au-delà de ses prérogatives. Louise est totalement invisible mais en même temps le couple est infantilisé par ce petit bout de femme qui ne supporte pas de rentrer chez elle et attend de retrouver ce nouveau foyer tous les jours comme une bulle d’oxygène. Il y a quelque chose de malsain, une forme d’exploitation mais que la nounou réclame sans cesse. Les patrons ne font que se laisser faire sans mettre de cadre strict et sans s’inquiéter de la vie personnelle de Louise. Elle est carrément invitée à venir avec eux en vacances pour continuer de s’occuper des enfants tellement elle se rend indispensable et qu’elle est vue comme une « sauveuse » par le couple qui se retrouve enfin.
On navigue entre les pensées de Myriam et de Louise, l’enfance, un monde de femmes où même le père est plutôt peu présent, on est rarement dans ses pensées, du moment que ça roule il a l’air de s’en moquer royalement. On suit également l’enquête des policiers dans le présent mais plutôt à la fin du livre et quelques interrogatoires pour tenter de cerner la nounou. Quand on est dans la tête de la nounou on se rend compte rapidement que quelque chose ne tourne pas bien rond et sa vie personnelle est tellement vide, sa propre fille a fugué, Louise n’a pas réellement cherché à la retrouver et elle est endettée, n’a pas l’air de savoir s’occuper des factures.
Malgré tout, il me manque le Pourquoi. Pourquoi Louise a-t-elle tué les enfants ? Pour rester auprès de Myriam et Paul pour qu’ils fassent un autre enfant dont elle pourrait s’occuper ? Sentait-elle qu’ils voulaient s’en séparer car le malaise allait grandissant ? Un accès de folie chez cette nounou qui au fond n’avait pas l’air d’aimer les enfants et était capable de gestes violents ?
Le danger tapi sous l'apparente perfection d'une nounou idéale, on nous l'a déjà fait... Et ce n'est d'ailleurs pas sur l'effet de surprise que compte Leïla Slimani, comme le démontre l'entame de son récit, puisque d'emblée, on connait l'issue de l'histoire, soit la mort des enfants de Paul et Myriam Massé, la culpabilité de leur nounou Louise ne faisant aucun doute. Ce qui, visiblement, l'intéresse, c'est de dresser le portrait de deux mondes parallèles qui se côtoient sans vraiment se comprendre, et de dépeindre le délitement psychologique qui va amener Louise à commettre l'impensable.
Paul et Myriam forment un jeune couple parisien de la classe moyenne. Après des études de droit, Myriam s'est occupé de leurs deux enfants. C'est sans hésitation -et malgré les réticences de son époux- qu'elle saisit l'opportunité qui s'offre soudainement à elle d'intégrer un cabinet d'avocats, son rôle de mère au foyer, vide de perspective sociale et d'épanouissement intellectuel, commençant à lui peser.
Mais qui va garder leur précieuse progéniture ?
Après un recrutement des plus exigeants, ils pensent avoir trouvé la perle en la personne de Louise. Cette discrète quadragénaire d'allure classique et impeccable se montre d'une patience et d'une endurance à toute épreuve. En quelques jours, elle métamorphose le foyer, régalant la famille de ses petits plats, laissant toujours derrière elle un appartement rutilant, et s'attache l'affection inconditionnelle des deux enfants placés sous sa garde.
Bref, Louise se rend très vite indispensable, s'avérant en effet être la nourrice idéale : elle aplanit tous les soucis liés à l'organisation du quotidien, déculpabilisant ainsi des parents qui consacrent un temps croissant à leur réussite professionnelle. Cerise sur le gâteau, elle-même semble n'avoir aucune vie privée... ce qui la rend parfaitement disponible, et évite qu'elle introduise dans le foyer des bribes de sa propre intimité...
L'existence de Louise est en effet un gouffre de solitude. Veuve d'un mari tyrannique qui lui a laissé d'importantes dettes, elle n'a plus aucun contact avec sa fille désormais adulte. En quête avide de reconnaissance, elle investit tout son temps, focalise toutes ses pensées sur la place qu'elle occupe au sein de la famille... A la lumière de l'introduction de "Chanson douce", ses bizarreries, ses phobies interpellent le lecteur sur la dimension pathologique de son investissement démesuré, sur sa façon d'occulter certains aspects de la réalité... tout événement un tant soit peu inhabituel prend un caractère inquiétant, diffuse un vague sentiment de malaise.
L'intrigue est l'occasion pour l'auteur d'aborder des thématiques diverses, notamment celle de la place des femmes, en tant que mère, dans une société où la reconnaissance sociale axée sur le domaine professionnel est calquée sur un modèle masculin et celle des bouleversements que provoque l'arrivée de l'enfant dans une vie : les changements sur la perception que l'on a de soi-même et la façon dont on se positionne dans le monde.
"Quelque chose était mort et ce n'était pas seulement la jeunesse et l'insouciance. Il n'était plus inutile. On avait besoin de lui et il allait devoir faire avec ça".
Elle évoque également la culpabilité que peut susciter chez certaines femmes le temps consacré à leur épanouissement professionnel aux dépens de celui passé avec leurs enfants, et des sentiments complexes que cela génère vis-à-vis de celle qui pallie cette absence. Quelle place les parents sont-ils prêts à laisser à celle qui, entrant en possession des clés de leur maison et de l'amour leurs enfants, participe à leur éducation, et investit de fait une part importante de leur existence, vient modifier la configuration du foyer ? Peut-elle ne rester qu'une simple employée que l'on considère avec une sorte de condescendance inconsciente, et le désir de tout ignorer de sa propre histoire ?
"Chanson douce" bénéficie d'une écriture agréablement fluide qui rend la lecture facile, comme on se laisse facilement prendre à l'intrigue, curieux de la manière dont elle tendra vers l'horreur. J'aurais aimé toutefois que Leïla Slimani développe davantage la psychologie de son personnage principal, nous fasse toucher du doigt les mécanismes de sa démence, nous immerge dans la densité de ses obsessions... à l'instar du couple Massé, le lecteur assiste à son basculement un peu à distance, regrettant le manque d'intensité de l'ensemble.
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