Paternoster

Synopsis

Pour Dana, jeune femme issue d’un milieu modeste, Basil Paternoster a tout du compagnon idéal : séduisant, éloquent et de bonne famille. Mais lorsque vient la rencontre avec les beaux-parents, dans leur vaste propriété de campagne lors d’un été caniculaire, les choses s’engagent mal.

Ballottée entre les apéritifs qui n’en finissent pas, les traditions qui lui sont étrangères, et les échos de sombres secrets de famille, Dana doute. A-t-elle vraiment envie de faire partie de ce clan ?

Alors que ses idéaux se brisent et que la réalité la rattrape, c’est tout son équilibre qui chavire. Et si le bonheur n’était qu’un piège bien cruel ?

Avis lecture

Un roman unique à la frontière des genres

Paternoster, c’est LE livre que j’avais hâte de découvrir ces dernière semaines. Déjà, parce qu’il a récolté de nombreux éloges. Ensuite, parce qu’il ne rentre dans aucune catégorie, tout en empruntant à plusieurs. Je m’explique : sans relever totalement de l’imaginaire, il ne peut être considéré comme du contemporain. Il flirte tantôt avec le fantastique, tantôt avec le thriller psychologique, mais sans jamais en être. Sur ce coup-là, c’est du grand art !

Bref, après avoir lu le prologue en avant-première, j’étais persuadée de tomber sous le charme de ce roman hors norme. Mais ce n’est pas exactement ce qui s’est passé…

Avant d’aller plus loin, je tiens tout de même à remercier les éditions de L’homme sans nom pour l’envoi et Julia Richard pour sa très jolie dédicace.

Une fable sociale glaçante

Tels sont les mots de l’éditeur pour présenter Paternoster, et je ne peux qu’approuver, d’autant que je suis en accord avec ses messages féministes ! Point de romance parfaite donc, mais un amour toxique peu à peu idéalisé par Dana, l’héroïne. Il faut dire que Basil, son compagnon, se révèle doué au jeu de la manipulation. Certes, il n’est pas question de violence physique, mais voir Dana sacrifier sa personnalité afin de rentrer dans un moule trop petit pour elle suffit à hérisser le poil !

Peu à peu, l’histoire bascule dans l’étrange, côtoie même l’horreur et fait naître un sentiment de malaise, tant chez le lecteur que chez Dana. Et en ce qui concerne cette dernière, le danger est bien réel. Vraiment, quelle ambiance !

L’ennui est venu frapper à ma porte

Il m’a probablement manqué une touche de fantastique – le vrai fantastique pour ainsi dire. La force du roman réside pourtant dans sa non-appartenance à un genre particulier, toutefois je n’y ai pas trouvé ce que je cherchais. Le prologue m’avait indubitablement entraînée dans un récit plus glauque, plus trash peut-être. Oh, en un sens, Paternoster est glauque (vraiment très, très glauque), mais avant tout sur le plan des conventions sociales.

Alors, même si elle est réussie, l’ambiance n’a pas réussi à me happer. Au lieu de réagir avec mes tripes aux événements, je réagissais avec ma tête. Au début, cela fonctionnait plutôt bien, car Dana se pose elle aussi beaucoup de questions. Très vite cependant, elle est entraînée dans une spirale qui la pousse à se renier elle-même. Or, pour ma part, je conservais toute ma lucidité et portais un regard neutre, presque froid, sur la situation. Résultat : nous n’étions pas du tout en phase !

Par contre, j’ai adoré détester les autres personnages. Aucun souci de ce côté, ouf !

Partie à la dérive jusqu’au grand final

Voilà un dénouement qui risque de diviser même si, de mon point de vue, je l’ai trouvé intéressant. Le hic, c’est que j’en ai eu trop peu ! Après la découverte du prologue (oui, encore ce fameux prologue…), je m’attendais à davantage de drame. Julia Richard a davantage joué la carte du mystère et de la libre interprétation et, après réflexion, cela lui va plutôt bien. Il faut seulement apprendre à dépasser la frustration du moment !

Pas de réelle déception donc, mais une lecture en demi-teinte car elle ne correspond pas à mes goûts littéraires. Objectivement, j’admets néanmoins que l’histoire est une vraie réussite dans tous ses aspects (plume, ambiance, scénario, messages…). Alors, si Paternoster vous tente, foncez vous faire votre propre avis.