Gagner la guerre
  • Date de parution 15/01/2021
  • Nombre de pages 688
  • Poids de l’article 976 gr
  • ISBN-13 9782361836818
  • Editeur MOUTONS ELECTR
  • Format 210 x 162 mm
  • Edition Grand format
Heroic Fantasy Vraiment Bon livre Ouvrage de référence de l'auteur Top découverte Top initié

Gagner la guerre

4.52 / 5 (2673 notes des lecteurs Babelio)
AVIS DOLPO Vraiment bon livre

Résumé éditeur

Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon..." Gagner la guerre est le premier roman de Jean-Philippe Jaworski. On y retrouve avec plaisir l'écriture inimitable de l'auteur des nouvelles de Janua vera et don Benvenuto, personnage aussi truculent que détestable. Le livre a obtenu en 2009 le prix du premier roman de la région Rhône-Alpes et le prix Imaginales du meilleur roman français de fantasy.

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  • Date de parution 15/01/2021
  • Nombre de pages 688
  • Poids de l’article 976 gr
  • ISBN-13 9782361836818
  • Editeur MOUTONS ELECTR
  • Format 210 x 162 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Encore une belle découverte que je dois au Pavé de l’été, cette fois dans le registre fantasy.

"Gagner la guerre" est un roman qui happe d’emblée, grâce au ton singulier que lui confère la voix de son narrateur, Benvenuto Gesufal. Nous faisons la connaissance de ce dernier alors que, ravagé par un violent mal de mer, il vomit tripes et boyaux sur le navire qui l’emporte vers une mission délicate pour le compte du Podestat Leonide Ducatore, qui dirige l’assemblée à la tête de la République de Ciudalia. La République vient de remporter la guerre contre Ressine, fief du Chah Eurymaxas que le narrateur est chargé de rencontrer afin d’y négocier une paix favorable à son commanditaire, dont il est le maître-espion. 

… et c’est le point de départ d’une succession d’aventures et de déboires ponctués de manigances, de bagarres, d’assassinats, de tortures, de cavales, bref, de moult rebondissements qui font de "Gagner la guerre" un palpitant roman d’aventures. Entre autres. Car "Gagner la guerre" est aussi le foisonnant portrait d’un homme, dont la brutalité et la muflerie n’inspirent ni sympathie ni empathie, mais dont la personnalité atypique et la virtuosité langagière font de la lecture un véritable régal.

Homme de l’ombre et homme de main, Benvenuto Gesufal se retrouve au cœur des manœuvres politiciennes de son patron, et d’une lutte pour le pouvoir au sein de laquelle une vie ne vaut pas tripette. Familier de l’homme le plus puissant de la République, il est à la merci des revers que subit le podestat, qui doit alors le sacrifier pour sauvegarder ses propres intérêts, faisant de Benvenuto un exilé forcé et un pourchassé. Heureusement, le maître-espion a de la ressource. Ex-assassin émérite de la Guilde des Chuchoteurs où il a été initié au culte du secret, il a aussi officié dans les Phalanges, et son passé de truand lui vaut d’être bien plus à l’aise dans l’obscurité des tavernes louches ou la puanteur des quartiers d’abattoirs que sur le pont d’un navire.

"Pour faire carrière dans ma branche, il faut avoir le cœur aussi sensible qu’un clou de chevalet."

C’est par ailleurs un homme atrabilaire et solitaire, qui porte sur l’hypocrisie et la mesquinerie de ses semblables le regard blasé de qui est sans illusion sur les autres comme sur lui-même. Méfiant et taiseux, c’est en revanche avec faconde qu’il s’épanche dans la confession qu’il rédige dans un but qu’il ne nous dévoilera que dans son ultime partie, et qui représente une tâche si vaste qu'elle finit par le dépasser -il en a "plein les poulaines".

Dans un langage tantôt cru et tantôt presque lyrique, mélangeant argot, dialecte et tournures soutenues, maniant en permanence l’ironie et l’humour noir, il nous embarque de nobles demeures en bordels singeant le faste de palais décadents, nous fait pénétrer dans le labyrinthe de venelles obscurcies par leurs façades trop hautes et le linge à sécher, trébucher sur les aspérités de leur pavés inégaux, frissonner dans le dédale de leurs coupe-gorges ou l’atmosphère empuantie de leurs tripots. Sa ville chérie de Ciudalia -du moins ses quartiers populaires, où il navigue comme un poisson dans l’eau- en devient un personnage à part entière, grouillant, odorant, intensément vivant.

Nous côtoyons en sa compagnie des sénateurs et des saltimbanques, des princesses et des putains, un sinistre Rempailleur qui sème la terreur dans la forêt, mais aussi des elfes, des sorciers, et même le fantôme d’une fillette, car le monde dans lequel il évolue est poreux à la magie et aux sciences occultes. 

Un monde aux contours flous y compris concernant sa géographie et son époque, certes inspirée d’une Renaissance italienne que l’on aurait saupoudrée d’une pincée de surnaturel, mais dont certaines particularités -tel ce culte au Desséché qui fait office de religion- nous rappellent néanmoins le caractère inédit. Et pour la leçon d’Histoire il faudra repasser. Le récit de Benvenuto s’ancre dans le présent. S’il évoque quelques bribes de son passé, c’est toujours avec parcimonie, et même s’il finit par dévoiler quelques-uns de ses secrets, c’est parce qu’ils sont en lien avec les événements qu’il vit ou les rencontres qu’il fait. Aussi, son lecteur en saura très peu sur cette mystérieuse Guilde des Chuchoteurs ou restera dans l’ignorance totale quant à cette tout aussi mystérieuse Phalange… peut-être le seul et léger regret que m’amène à exprimer mon insatiable curiosité !


De la nouvelle au roman, Jean-Philippe Jaworski s'est très vite imposé comme un auteur phare de la fantasy française. 

Avec ses 230 000 exemplaires vendus, son roman Gagner la Guerre caracole en tête des classiques du genre. 

Il était donc temps que je le lise, d'autant que je l'ai dans son édition limitée, tirée à seulement 3000 exemplaires que les Moutons électriques ont publié en 2020. Or, il fallait bien un si luxueux écrin pour accueillir les récits du Vieux Royaume. 

Dans Gagner la Guerre, on retrouve Benvenuto Gesufal chargé d'une mission secrète pour le compte du Podestat auprès du Chah Eurymaxas afin de mettre un terme à la guerre opposant la République à Ressine au profit exclusif de Léonide Ducatore lui-même. Voilà une tâche bien ingrate pour l'homme de main qui va d'ailleurs le conduire à commettre un acte de trahison et finalement lui coûter fort cher, y compris dans sa propre chair. Mais peut-on réellement dire non à l'homme le plus puissant de Ciudalia. 

Pour nourrir l'univers qui sert d'écrin à son roman Gagner la Guerre, Jean-Philippe Jaworski s'est inspiré de la Renaissance italienne du XVe siècle. En effet, sa cité Ciudalia qui sert de cadre d'action principal au récit n'est pas sans rappeler Florence sous la coupe des Médicis. D'autant qu'on y retrouve également des familles praticiennes rivales qui luttent pour conserver le pouvoir comme les Médicis le firent pour contrer l'influence des Albizzi, des Alberti et des Strozzi. Ciudalia est donc en but aux mêmes problématiques et voit ses quartiers être aux mains de factions partisanes. De même, les familles praticiennes siégeant au Sénat sont également adeptes du mécénat artistique pour asseoir le prestige social et politique de leur lignée comme cela est de mise depuis la Renaissance. 

Le Vieux Royaume pose donc les bases d'un monde miroir à l'Europe de l'époque moderne, habité par un soupçon de magie. Celle-ci se dessine en filigrane de l'histoire lorsque le narrateur y est confronté. Ces manifestations ésotériques tiennent beaucoup à la nécromancie et sont réservées aux initiés. Pour y être le témoin autant que la victime, Benvenuto Gesufal conserve une méfiance à son égard et s'en tient éloigné autant que faire se peut. 

Gagner la Guerre repose sur une intrigue tissée de complots politiques au cœur desquels Benvenuto Gesufal tente de mettre son esprit et son épée au service de sa survie. Plus souvent ballotté par les événements que maître d'eux, l'homme de main du Podestat incarne le parfait témoin du jeu de dupes qui anime les puissants de Ciudalia. Entre cabales, trahisons et chausse-trappes, Gagner la Guerre nous dévoile les coulisses d'un pouvoir dévoyé par l'ambition. Sous la plume de Jean-Philippe Jaworski, le récit se déroule comme une partie d'échecs dans laquelle Benvenuto Gesufal n'est pas maître de son jeu promettant ainsi aux lecteurs moult rebondissements très intrigants. 

La force de ce texte tient également au caractère fourbe et parfois fort détestable de son personnage principal. Assassin et joueur invétéré, Jean-Philippe Jaworski n'a pas hésité à lui forcer le trait. Qu'on l'aime ou le déteste, on n'y est juste pas indifférent. Rustre, fieffé et gouailleur, Benvenuto Gesufal est tout en coups d'éclats, capable du pire comme du meilleur. On apprend à le découvrir au fil des pages de ce roman, notamment en prenant connaissance de son passé, ce qui fatalement influe sur notre première impression plutôt entachée par ses odieux et inacceptables comportements.  Benvenuto Gesufal est un être ambivalent et retors que l'auteur se plaît à malmener. Mais tel le chat avec ses neuf vies, le mercenaire semble toujours retomber sur ses pieds. Je dois avouer que l'on se prend vite au jeu de le suivre dans les aventures qui menacent sa vie à tour de bras et finissent immanquablement par nous attacher à lui. 

Bien sûr, je pourrais vous parler également du rusé Podestat et de son insupportable fille, mais je n'en ferais rien, préférant vous laisser le loisir d'apprécier par vous-même ces deux personnalités bien atypiques. 

En revanche, je vous dois un mot sur Ciudalia car cette cité n'est pas qu'un simple enjeu de pouvoir pour lequel se déchirent les parties en présence, mais par son omniprésence dans le texte, elle occupe aussi le rang d'un personnage à part entière. Elle est un phare pour Benvenuto Gesufal qui ressent le mal du pays dès qu'il s'en éloigne trop longtemps. Fascinante, vibrante de vies et de dangers, on succombe vite aux sirènes de cette ville enchanteresse. 

Gagner la Guerre, c'est aussi le charme d'un langage fleuri qui vient enrichir la très belle écriture de Jean-Philippe Jaworski et donne ainsi vie à un récit particulièrement immersif. 

Mais qu'on se le dise, l'intrigue est sombre et l'ambiance, violente, n'épargnant ni la morale ni la vertu tout en s'asseyant, au passage, sur certaines valeurs comme le consentement ou le respect. Néanmoins, il fallait bien en passer par là pour donner du crédit aux mémoires d'un soudard vivant à l'ère d'une époque machiste. 

Entre la qualité de la plume, l'univers comploteur et la figure de l'antihéros, on comprend vite l'engouement autour des textes de Jean-Philippe Jaworski qui va même jusqu'à susciter l'intérêt des producteurs. Alors à quand l'adaptation sur Netflix? 


Mazette, quelle plume !


Bien après toute la communauté SFFF, j’ai le roman le plus connu de Jean-Philippe Jaworski, et je m’y suis plongée avec délice.


Pourtant, ce n’est pas un homme respectable, ce Benvenuto. Dans une Ciudella imaginaire inspirée des villes de la Renaissance italienne et dont le système politique a des airs de République romaine, cet ancien tueur à gages, membre de la Guilde des Chuchoteurs, est devenu l’homme de main du Podestat Ducatore — l’un des deux chefs élus par les grandes familles. Envoyé dans une guerre avec Ressine, inspirée par l’Orient, notre « héros » est impliqué dans les pires coups tordus, avant de revenir dans sa chère ville puis s’exiler un temps à Bourg-Preux, bourg moyenâgeux. Le surnaturel est rare mais sombre et puissant : quelques sorciers qui tirent les ficelles dans l’ombre, des elfes inquiétants, des sorts terrifiants et des spectres à faire frémir.


Benvenuto trucide, trahit et est trahi, s’enfuit et retombe sur ses pieds avant d’être à nouveau en très mauvaise posture. Les jeux de pouvoir diaboliques, les plans sous les plans, les faux-semblants, les complots et les meurtres sont l’âme de cette ville. et Benvenuto, le jouet du destin. Mais on ne va pas le plaindre : être amoral sans être cruel, rugueux et talentueux, il nous offre une virée époustouflante.


J’avais lu que Jean-Philippe Jaworski était sans doute le plus grand styliste actuel de la langue française, et je suis d’accord. N’importe quel autre auteur nous aurait conté les aventures de Benvenuto en deux ou trois fois moins de pages. Mais Jaworski aime écrire, décrire, relater, jouer d’une gouaille virevoltante entre les bas quartiers et les ors de la République (hu hu), entre les lascars de mauvaise vie et les chefs impitoyables. Il aime les mots, et cisèle une plume travaillée, à la fois légère et exigeante, fine et caustique, lettrée et irrévérencieuse.


Pas un seul personnage du roman n’est positif : homme, femme, vieillard, criminel endurci ou fils de grande famille, tous offrent un tableau acide de l’âme humaine. Benvenuto, notre narrateur, n’est pas le pire d’entre eux. Il nous permet de découvrir les arcanes d’un univers très développé et les secrets de la politique, avec une fin de haute volée.


Des pages et des pages dans les profondeurs d’une âme acerbe, qui se bat et défouraille à tout va, désabusé et tacticien hors pair, manipulé par plus stratège que lui. Et c’est jouissif.


Bref, si vous ne connaissiez pas Gagner la Guerre, ne faites pas comme moi : n’attendez pas.

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