
Le petit bleu de la côte Ouest
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
En libraire, marketing oblige, nous avons droit ces derniers temps aux bandeaux ultra originaux des commerciaux avec la mention : « Roman de l'été » ou pire encore « polar de l'été », tout ça pour vous faire acheter le mauvais livre spécialement édité pour cette période qui finira sur votre pile de romans inachevés. Un peu excessif me direz-vous, mais tellement réaliste. On en a tous fait les frais un jour ou l'autre. On découvre également les prix littéraires de l'été avec par exemple le « thriller de l'été » spécialement conçus par quelques revues mensuelles dont la principale caractéristique est de couronner l'auteur le plus conscensuel possible à défaut du plus talentueux. On appréciera tout de même certaines selections émanant principalement des blogs et de quelques revues littéraires « sérieuses ». Faites votre choix.
Pour vous isoler de l'enfer des plages bondées et pour vous pendre à votre parasol, un excellent roman noir de Jean-Patrick Manchette que je vous propose de redécouvrir sous l'angle de la BD avec cette magnifique adaptation de Jacques Tardi : Le Petit Bleu de la Côte Ouest dont l'un des moments fort de l'histoire se déroule justement sur une plage, ce qui est de circonstance en cette période « estivale ». Georges Gerfaut est un cadre dynamique dont la routine sera brisée par deux tueurs lancés à sa poursuite. Pour faire face, il mettra de côté tout ce qui façonne sa petit vie trépidante. Il affrontera, parfois de manière pathétique, ses adversaires avant de retourner auprès des siens pour se retrouver dans une voiture à 145 km/h à tourner en rond, la nuit sur le périphérique désert.
Une excellente adaptation en noir et blanc qui accentue le ton froid et cassant des dialogues qui sont fidèlement restitués. Il faut dire que le dessinateur et le romancier s'étaient déjà rencontré en 1978 pour nous livrer « Griffu » une des première BD - roman noir de l'époque. Du talent à l'état pur et une bonne claque dans la gueule à une époque ou des revues comme Pilote publiaient de la bonne BD.
Avec le Petit Bleu de la Côte Ouest, Manchette voulait nous décrire le malaise de ces cadres moyens sous constante pression où la réussite sociale importe plus que tout. Le roman paru en 1976 n'en reste pas moins d'actualité en ces temps de troubles économiques où les performances sont une exigence de tous les instants.
Dans la foulée, vous apprécierez une nouvelle adaptation de Jacques Tardi avec la Position du Tireur Couché, tiré également d'un roman de Manchette. Là également le dessin de Tardi restitue parfaitement l'histoire de ce tueur à gage, froid, précis, méthodique mais dont la vie se désagrège au fur et à mesure qu'il sème les cadavres pour échapper à son destin qui le ramènera inéxorablement à la petite vie minable qu'il a toujours cherché à fuir. Et l'on concluera que cet auteur a eu plus de chance dans les adaptations bd que cinématrographiques de ses œuvres, mais on pourra tout de même découvrir Polar de Jacques Bral pour se faire une bonne idée de ce que l'on peut tirer d'un excellent roman noir de Manchette.
Sous les pavés, il n'y a plus la plage, il y l'enfer décrétait Ferre ! et le Petit Bleu de la Côte Ouest, pourrait-on rajouter !
Le pitch
C’est l’histoire d’un mec, cadre dans une entreprise, qui devient la cible de tueurs. Mais au lieu de porter plainte et de s’en remettre à la police, il décide de fuir. Pourquoi, pour qui ? Le « malaise des cadres » version seventies, imaginée par le père spirituel du néo-polar .
Pourquoi je vous le conseille ?
Pour l’histoire incongrue de cet homme qui décide de jeter aux orties tout ce qui constituait sa vie. Pour le meilleur et surtout pour le pire. Pour l’ironie grinçante qui se dégage du récit écrit dans un langage parfois savant, parfois populaire. Pour la dérision et l’allégresse avec laquelle Manchette décide de dynamiter la trajectoire de son personnage, sans motif apparent, si ce n’est pa fameuse « dépression du cadre ». Une curiosité, pour beaucoup incontournable.
UNE CRITIQUE SOCIALE ET POLITIQUE : « La raison pour laquelle Georges file ainsi sur le périphérique (…), il faut la chercher surtout dans la place de Georges dans les rapports de production. » Manchette, mort prématurément à 53 ans, a irrémédiablement bouleversé le paysage du polar français pour le faire entrer dans la modernité. Loin des univers à la Simenon et Le Breton (que j’aime aussi beaucoup par ailleurs), Manchette considère que « le bon roman noir est un roman de critique sociale ». Fort de ses convictions politiques – très à gauche, vous l’aurez compris – il analyse que les structures, les organisations sociales et politiques ont une vraie responsabilité sur le devenir des individus. Le Mal va dès lors explorer des champs inédits : le milieu du travail, la précarité, l’activisme politique… Un bon nombre d’auteurs français se sont engouffrés dans la brèche à sa suite. Daeninckx, Jonquet, Vautrin…pour ne citer qu’eux.
LE PARLER MANCHETTE. Ce ne sont pas tant les sujets qui sont originaux chez Manchette (quoique) que sa façon singulière de les raconter. J’adore sa distance ironique et l’affection un peu moqueuse qu’il porte à ses personnages. Beaucoup d’excès, de violence, de situations scabreuses ou carrément choquantes émaillent ses romans, certes. Mais tout cela n’est finalement qu’une parodie destinée à montrer la noirceur et l’absurdité du monde.
UN STYLE INSOLENT ET TRÈS LITTÉRAIRE. Manchette est un grand tragédien qui se dissimule derrière un style insolent et bourré de références : le roman noir hard boiled à la Hammett, le cinéma américain des années 20 à 40, le jazz. Toute une ambiance. Tout un univers.
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