La nuit la plus longue
  • Date de parution 02/05/2013
  • Nombre de pages 480
  • Poids de l’article 246 gr
  • ISBN-13 9782743625276
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs Psychopathe, Tueur en série États-Unis

La nuit la plus longue

3.95 / 5 (180 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

A l'été 2005, un terrifiant ouragan dévaste le sud de la Louisiane. Son impact sur La Nouvelle-Orléans évoque la bombe atomique qui a anéanti Hiroshima. Envoyé en renfort dans la métropole sinistrée, Dave Robicheaux découvre un tableau apocalyptique. Chacun se cache et survit comme il le peut. Dans cet univers de cauchemar, Robicheaux veut comprendre comment deux jeunes Noirs se sont fait descendre alors qu'ils rôdaient dans un quartier riche. Lynchage raciste rendu possible par les circonstances, ou règlement de comptes d'une autre nature ? Car les deux victimes n'étaient pas des enfants de choeur... Au coeur de ce livre se trouve l'idée que la sécurité est une illustion. (New York Times) [...] à lire par tous ceux qui s'intéressent à ce qui arrive lorsqu'un holocauste se déchaîne et qu'une civilisation s'effondre. (The Independent, Royaume Uni)

livré en 5 jours

  • Date de parution 02/05/2013
  • Nombre de pages 480
  • Poids de l’article 246 gr
  • ISBN-13 9782743625276
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

"Tandis que le vent se lève et que l'eau devient plus noire, il voit des centaines, sinon des milliers de lumières qui nagent sous la surface. Puis il se rend compte qu'il ne s'agit pas du tout de lumières. Elles ont la forme d'hosties brisées, et la luminosité qu'elles irradient réside précisément dans le fait qu'elles ont été rejetées et brisées. Mais, sans comprendre pourquoi, Bertrand sait que toutes sont maintenant en sécurité, y compris lui-même, dans un gobelet d'étain aussi grand que la main de Dieu."

Dans le monde du polar, il est des rendez-vous que l'on ne peut pas manquer comme par exemple les retrouvailles avec Dave Robicheaux, policier de New Ibéria en Louisiane. C'est un peu comme cette connaissance lointaine que l'on perd régulièrement de vue mais qui lorsqu'elle réapparaît vous procure une émotion et une excitation que l'on ne saurait totalement expliquer. Il faut bien l'admettre, depuis quelques années avec James Lee Burke, le schéma narratif est loin d'être une surprise. En effet, vous trouverez des mafieux ou personnage puissants qui déchainent leur puissance maléfiques en lâchant un pervers psychopathe qui s'en prendra régulièrement à l'entourage de Dave et de son acolyte Clete Purcel, ce qui se confirme avec « La nuit la plus longue » traduction déplorable du titre originale « The Tin Roof Blowdown » qui fait référence à un standard de jazz composé à la Nouvelle Orléans (Tin Roof Blues).

Nous sommes en août 2005, date à laquelle, l'ouragan Katerina déferle sur les côtes de la Louisiane, ravageant, entre autre, la ville de la Nouvelle Orléans. Cette toile de fond cataclysmique relègue l'intrigue de ce 16ème opus des enquêtes de Dave Robicheaux au second plan. En effet, James Lee Burke nous décrit de façon particulièrement saisissante les affres de cette population mise à genou par la force des intempéries mais plus dramatiquement encore, par l'abandon de tout un système étatique à la dérive. Au travers de ces pages on assiste à la déshumanisation d'une société dite civilisée qui, noyée sous les flots, plonge dans le chaos le plus absolu.

Dave Robicheaux est amené à enquêter sur la mort de deux jeunes pillards issus du Lower Ninth Ward, quartier le plus pauvre de la Nouvelle Orléans et le plus durement touché par le cataclysme. Les deux jeunes noirs rôdaient dans un quartier aisé de la ville. Auto-défense, crime raciste ou règlement de compte mystérieux ? Dave Robicheaux devra trouver des réponses à ces questions en menant une enquête dans un milieu en pleine décomposition où les repères sociaux n'ont plus aucun sens. Pour résoudre ces meurtres, le policier au grand cœur de New Ibéria sera accompagné de son fidèle acolyte, l'inénarrable Clete Purcel. On retrouvera également les personnages récurrents de la série, avec le retour d'Alafair, fille adoptive de Dave. On regrettera par contre l'absence de Batist employé du magasin de pêche et de location de bateau que tenait notre héro. Ce personnage atypique apportait une note de sagesse toute terrienne à ces récits flamboyants.

L'histoire de la Louisiane a toujours été l'une des pierres angulaires des récits de James Lee Burke. Une histoire riche et chargée qui donne à cet état une dimension si particulière. Et puis il y a ces paysages magnifiques que l'auteur décrit avec un tel soin que l'on peut sentir au travers des pages le parfum des bougainvilliers et des chênes verts chauffés par le soleil. On devine également les effluves de cette cuisine créole composée de Jambalaya, de po-boy et de gumbo. Le Café du Monde, le Vieux Carré, le lac Pontchartrain et les marais. Des clichés bien sûr mais toujours contrebalancés par une vision plus sombre car, sans jamais sombrer dans le voyeurisme gratuit, James Lee Burke nous dépeint la misère sociale dans laquelle vit une grande partie d'une population continuellement discriminée. Avec « La Nuit la Plus Longue » on devine par le biais des personnages la colère froide et les désillusions de l'auteur qui dénonce la tragédie d'une Louisiane qui restera toujours le rebut d'un pays qui a décidé de lui tourner le dos. Et puis il y a ce constat implacable qui démontre que malgré la peine de mort, la dureté des peines et l'augmentation des effectifs policiers, la sécurité ne sera jamais qu'un vœu pieu tant que l'injustice sociale demeurera le fondement d'une société en pleine déroute et dont la délinquance et la violence des gangs ne sont qu'un symptôme parmi d'autres.

"Mais, ainsi que je me le répète tous les jours, la plupart des gens auxquels j'ai affaire n'ont pas choisi le monde dans lequel ils vivent. Certains essaient de lui échapper, certains y adhèrent, la plupart sont dépassés et submergés par lui."

Je l’attendais depuis longtemps ce James Lee Burke. Depuis les échos de sa sortie aux US pour tout dire. Là-bas La nuit la plus longue (The tin roof blowdown) avait fait sensation comme Le Roman sur le drame Katrina. Gageons qu’il va faire sensation ici aussi.

Fin août 2005, l’ouragan Katrina dévaste le sud de la Louisiane et rase La Nouvelle-Orléans. Vétusté des installations, indifférence du pouvoir fédéral, abandon d’une région pauvre … Ajoutez à cela un second ouragan, Rita, quelques jours plus tard la région est entièrement détruite. Avant les cauchemars de Dave Robicheaux tournaient autour du Vietnam :

« En me rendormant, je me répète une fois encore que plus jamais je n’aurai à être témoin, sur une grande échelle, de la souffrance de civils innocents, ni de trahison et de l’abandon de mes compatriotes au moment où ils sont le plus dans le besoin.

Mais c’était avant Katrina. C’était avant qu’un ouragan plus puissant que la bombe qui a frappé Hiroshima n’épluche le sud de la Louisiane. C’était avant qu’une des plus belles villes d’Occident n’ait été tuée trois fois, et pas uniquement par les forces de la nature. »

Dans le chaos qui suit, un état de guerre s’installe : pillages, fusillades entre gangs, assassinats perpétrés par des milices racistes … Les morts et les ravages se multiplient. C’est dans ce contexte que deux jeunes noirs qui venaient de piller une villa abandonnée sont abattus. Le FBI, accusé de couvrir les milices blanches et les flics ripoux décide de faire un exemple et tout semble désigner un voisin. Mais pour Dave Robicheaux qui se trouve par hasard en charge de l’affaire, les choses sont plus complexes.

Autant avertir les fans de Dave tout de suite, cet épisode est un peu différent du reste de la série. Certes on retrouve Robicheaux, ses démons et son besoin de rédemption, ainsi que tous les personnages qui gravitent autour de lui : Molly et Alafair, Tripod le raton laveur à trois pattes, Clete Purcel, plus imprévisible que jamais, Helen, la chef … On retrouve quelques affreux pas piqués des hannetons. On retrouve aussi l’empathie avec les victimes et l’admiration pour ceux qui, dans une société corrompue qui les écrase, luttent pour rester dignes et fidèles à leurs valeurs.

Par contre, peu très peu d’intrigue. Ou plutôt une intrigue prétexte qui tient tout juste la route.

Mais comment faire autrement ? la victime est connue : La Louisiane et en particulier la Nouvelle-Orléans. Les coupables sont connus : l’ouragan et les années de politique de désengagement de l’état, de coupures dans les budgets des services publics, d’abandon progressif des plus pauvres. Et on sait déjà que les coupables ne seront pas arrêtés … Tout le reste est anecdotique.

Alors James Lee Burke est en colère, et Dave Robicheaux aussi. C’est cette colère, la rage face à l’abandon de toute une population par ceux qui sont censés la protéger, l’épauler, l’aider, la sauver qui irrigue tout le roman. Cela et le constat, désespéré et désespérant, que confrontée à une catastrophe, au lieu de se serrer les coudes la population se déchire.

Il est frappant de constater que face à une telle situation d’urgence, ce n’est pas la solidarité qui a prévalu, ni l’entraide, mais qu’elle a contraire fait ressortir le pire : pillages, viols, guerres de gangs, meurtres racistes … Sans compter juste après les différentes arnaques et magouilles pour s’enrichir en détournant l’argent de la reconstruction.

Cela en dit long sur un pays et l’état de délabrement auquel il est arrivé. Cela explique aussi pourquoi les media américains étaient tellement stupéfaits des récentes réactions de la population japonaise dans une situation différente mais présentant des similarités … Et cela nous interroge sur ce que pourrait être la réaction d’une société française de plus en plus individualiste.

Mais je m’égare. Revenons à Dave Robicheaux … Un épisode donc atypique dans sa narration, où l’écriture lyrique de James Lee Burke, son chant d’amour à sa ville (toute corrompue qu’elle soit), aux bayous, sont un peu mis entre parenthèse pour laisser la place à sa colère et son désespoir. Un épisode qui semble lui voir perdre les quelques rares illusions qu’il lui restait :

« Nous sommes censés être une société chrétienne, tout au moins une société fondée par des chrétiens. Selon les mythes que nous avons forgés, nous respectons Jésus, Mère Theresa et Saint François d’Assise. Mais je crois que la réalité est différente. Quand nous nous sentons collectivement menacés, ou quand nous sommes collectivement touchés, on a envie que les frères Earp et que Doc Holliday s’en occupent, on a envie que les méchants se fassent descendre, qu’ils soient cuits, fumés, séchés, enterrés par des bulldozers. »

Un roman qui pourrait marquer une rupture. Il y a un avant et un après Katrina en Louisiane, y aura-t-il un avant et un après The tin roof blowdown dans la vie littéraire de Dave Robicheaux et de James Lee Burke ? Le prochain roman nous le dira.

AUTRES LIVRES DE James Lee Burke4
DOLPO RECOMMANDE4

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés