Quand Dieu boxait en amateur
  • Date de parution 13/02/2020
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 120 gr
  • ISBN-13 9782072835759
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Biographies, Mémoires

Quand Dieu boxait en amateur

3.68 / 5 (303 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Il faut l'imaginer, mon père ce héros, roi du monde et boxeur, assis dans la cuisine, ouvrir son dictionnaire et recopier des mots dont il se demande comment il parviendrait à les tordre sous sa langue pour construire des phrases aussi belles et volubiles que les fers emmêlés qu'il façonne dans son atelier." Dans une France rurale oubliée, un gamin passionné par les mots grandit auprès d'une mère que la littérature effraie. Elle veut faire de lui un homme. Alors très tôt, René devient forgeron puis champion de boxe, domptant l'enclume et le ring avec la même grâce. Mais jamais ne faiblit son amour des lettres. Quand son ami d'enfance, devenu abbé de la paroisse du quartier, lui offre le rôle principal de sa pièce de théâtre, René se lance dans le plus dur et le plus lumineux des combats, sous les yeux ébahis de son fils.

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  • Date de parution 13/02/2020
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 120 gr
  • ISBN-13 9782072835759
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Roman dont j'avais beaucoup entendu parler à sa sortie, c'est le prix du deuxième roman qui me donne l'occasion de le lire. 


C'est une auto fiction que nous propose Guy Boley. Il rend ici un vibrant hommage à son père .


C'est à Besançon dans le quartier du dépôt, quartier des ouvriers et cheminots que l'auteur a grandi. Il nous parle avec beaucoup de sensibilité de son père, de sa vie et de sa relation filiale. C'est un témoignage d'amour, d'admiration envers son père René.


René Boley est né le 3 mai 1926 et décède le 8 octobre 1999 : "Distance entre le lieu de sa naissance et celui de sa mort : 3 étages".


René a dû se construire en l'absence du père celui-ci "Paf ! Ecrasé, entre deux wagons, comme une crêpe, le pauvre !", ça on ne peut mal de l'oublier, l'auteur le mentionne assez dans son roman au point que cela pourrait énerver certains.


René enfant adore les mots, il lit beaucoup mais sa mère autoritaire a peur qu'il ne soit pas un homme ! et elle l'inscrit à la boxe ! A 14 ans il quittera l'école pour devenir forgeron car il faut un salaire !


L'auteur nous décrit le milieu ouvrier, le dépôt, la fin des machines à vapeur, l'évolution industrielle, la société après mai 68... jusqu'à nos jours. Il note dans son carnet les mots trouvés dans son "Larousse illustré" qui ne le quitte pas, il aimerait tant rendre hommage à son monde, aux ouvriers du quartier.


C'est dans les yeux du fils que le père est "déifié" au sens propre comme au sens figuré car l'ami d'enfance de René, Pierre, Pierrot qui comme lui a l'amour des mots, de la lecture mais pas les mêmes deviendra abbé ! A partir de ce moment il le nommera tendrement "père abbé", celui qui lui ouvrira la voie du théâtre amateur. C'est au nom de leur amitié qu'il incarnera Jésus dans "La passion du Christ" jouée chaque année à la paroisse du quartier.


La boxe, il sera tout de même champion de France amateur le 28 décembre 1952, ce combat, c'était pour plaire à sa mère, pour qu'elle soit fière de lui mais malheureusement elle ne verra pas son sacre.


Se battre, mener un combat pour le sport mais aussi dans la vie, pas simple de se construire seul, dans la pauvreté.


J'ai été séduite par la langue que j'ai trouvé très belle, poétique avec des envolées lyriques comme les opérettes qu'il écrivait pour amuser les gens du quartier. Les mots sont percutants. Le style est fluide, sensible, il laisse parler son coeur. Néanmoins j'ai dû m'accrocher pour suivre le récit, certains passages sur l'Eglise m'ont perdue, c'est la langue et la beauté de l'amitié des deux garçons, la réalité de ce quartier et l'admiration infinie pour ce père qui m'ont récupérée.


Suis heureuse d'avoir découvert ce roman.


Ma note : 8.5/10

Mon père, ce héros

Après Fils du feu, un premier roman choc, Guy Boley rend hommage à son père à travers les épisodes marquants de sa vie. L’occasion aussi de prendre congé d’un monde ouvrier et d’une époque englouties par le «progrès».

Présentant Fils du feu, le premier roman de Guy Boley, j’écrivais: «un livre forgé avec puissance et élégance, avec rage et exaltation. C’est l’enfer la tête dans les étoiles.» Quand Dieu boxait en amateur est dans la droite ligne de cette découverte initiale et nous offre le portrait de René Boley, né le 3 mai 1926 à Besançon à l’hôpital du quartier, «entre les rails et les wagons, les tenders et les tampons, dans les panaches bleutés de leurs lourdes bouzines aux déchirants sifflets», décédé le 8 octobre 1999, «dans ce lieu ferroviaire où le destin la lui avait offerte. (…) Distance entre le lieu de sa naissance et celui de sa mort: trois étages.»

Entre son décès et sa mort, il y a aussi le vibrant hommage d’un fils qui a partagé sa vie de chanteur, d’acrobate et acteur, de forgeron et de boxeur. Et de chercheur de mots. Car le dictionnaire ne l’a jamais quitté: «C‘est son problème, les mots, à cause du père inconnu qui s’est fait écraser paf-entre-deux-wagons-comme-une-crêpe-le-pauvre, la mère contrainte d’aller faire des ménages chez les riches (bourgeois du centre-ville) et lui l’école au rabais, puis l’apprentissage chez le premier patron qu’on a trouvé forgeron-serrurier, on aurait pu tomber sur pire pour, hop, entrer dans la vie active à tout juste quatorze ans, l’âge légal, parce que ça fait un salaire de plus à la maison.» Le travail est dur, pénible, mais il n’est pas pour autant sujet à déprime. Au contraire, on essaie d’avancer, de progresser, de construire. «On ne choisit pas son enfance, on s’acclimate aux pièces du puzzle, on bricole son destin avec les outils qu’on a sous la main» Ainsi, avec sa belle voix pousse René à distraire ses amis les cheminots, à leur offrir des morceaux d’opérette. Mais il n’entend pas s’arrêter là: «La gloire l’attirait comme l’aimant la limaille».

Sa mère et son grand ami Pierre vont lui en donner l’opportunité. La première l’inscrit à la boxe pour l’aguerrir. Le 28 décembre 1952, il sera couronné champion de France et donnera naissance trois jours plus tard à son narrateur de fils. Le second, devenu curé, lui offre de un rôle d’apprenti comédien, «catégorie théâtre d’eau bénite» dans la représentation de la passion du Christ. On imagine bien ce que le garçon de trois ans peut ressentir en voyant son paternel en Jésus-Christ.

Mais cette route vers la gloire va soudain se briser. Car si les difficultés du quartier, l’arrivée des locomotives électriques et la mutation industrielle commencent à faire des dégâts, ce monde qui change n’est rien face à la douleur de perdre un enfant.

Le chagrin, l’incompréhension, la colère sourde s’exprimer alors avec violence.

Le roman a soudain basculé. Le fils découvre un autre père…

Guy Boley a le sens de la formule qui fait mouche. Son style, à nul autre pareil, nous offre un roman superbe, entre épopée et tragédie. Où l’humain à toute sa place, à savoir la première!

« Quand un monde s’écroule, tous ceux qui vivent dedans, au loin ou à côté, s’en retrouvent affectés. Et, s’ils n’en meurent pas, toujours ils perdent pied Vésuve ou Pompéi, chagrins d’amour ou deuils intempestifs, c’est du pareil au même, il ne reste que cendres, vapeur d’eau ou buée, tempêtes de cris et océans de larmes. Des vies en suspens, comme des draps humides qui ne sécheront jamais plus. Aussi ai-je fui au plus vite ce pays endeuillé, et quitté ce cocon qui n’en était plus un. »

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