Des gens sensibles
  • Date de parution 05/03/2025
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782072852206
  • Editeur GALLIMARD
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format
Romans français Moins de 6 mois

Des gens sensibles

3.82 / 5 (65 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

J'avais vingt ans et j'avais écrit le plus beau roman du monde. C'est Clara qui le disait. Je croyais tout ce que disait Clara." Au début des années 1990 à Paris, Jean Foscolani, dit Fosco, s'apprête à publier son premier roman, Des gens sensibles. Saisie par la force de son texte, l'attachée de presse de la maison d'édition, Clara, remue ciel et terre pour que le talent du jeune auteur soit reconnu. Grâce à elle, Fosco rencontre Saïd, un écrivain algérien adulé dans son pays, qui dénonce les atrocités commises par les fanatiques religieux. La vie de Saïd est en permanence menacée. Pendant quelques mois, avec Clara, ils vont former un trio inséparable uni par un farouche désir de liberté, par l'amour et l'amitié, et surtout par la conviction que la littérature est plus grande que la vie. À travers ce roman bouleversant, Éric Fottorino offre une plongée incomparable dans l'univers littéraire de la fin du XXᵉ siècle, sur fond de drame algérien et de foi immense dans le pouvoir des mots.

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  • Date de parution 05/03/2025
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782072852206
  • Editeur GALLIMARD
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Clara et les chics types

Roman aux forts accents autobiographiques, Des gens sensibles met en scène un jeune écrivain qu’une attachée de presse va prendre sous son aile. Il va aussi faire la connaissance d’un auteur algérien en exil. Deux rencontres déterminantes dans la vie d’Éric Fottorino sur la voie de la littérature.

« J’avais vingt ans et j’avais écrit le plus beau roman du monde. C’est Clara qui le disait. Je croyais tout ce que disait Clara. » Clara est l’attachée de presse des Éditions du Losange dirigées par Charles Follet. « À Paris on jurait qu’il n’existait plus un seul éditeur à l’ancienne, lui excepté. Les autres se contentaient d’être des imprimeurs. La littérature, c’était Follet. Son catalogue parlait pour lui, qui en disait si peu, ayant hérité le surnom de Sphinx. Il avait publié les plus grands, des Nobel, des dissidents, des maudits, des taulards, des poètes. » Nous sommes dans les années 1990 et le narrateur, baptisé Jean Foscolani, a franchi toutes les étapes du parcours du combattant. Son manuscrit a été adoubé par l’éditeur. Il est désormais placé sous l’aile protectrice de Clara. A leurs côtés, un troisième personnage va jouer un rôle prépondérant dans la carrière du primo-romancier, Saïd, un romancier algérien en exil, traqué par les islamistes.

Dans cette France où on cherche la cabine téléphonique la plus proche, où on roule en Ford Escort et où on croise Nathalie Sarraute ou encore J.M.G. Le Clézio dans des cocktails littéraires, Jean va découvrir tout à la fois le monde de l’édition, l’amour et les blessures qui marquent à jamais une existence. Sous les éclats de champagne, « le lait des grandes personnes », comme dit Clara, se cachent en effet des douleurs indicibles, des mystères que la littérature seule pourrait percer.

La plus visible de ces blessures est celle qui touche Saïd, Menacé par le FIS et la dérive autoritaire d’un régime prêt à sacrifier ses meilleurs esprits – on ne peut pas ne pas penser à ce moment à Boualem Sansal, victime de ce même régime algérien quelque trente années plus tard. Aux côtés de Saïd, Jean découvre les cafés kabyles, les nuits noyées de raï, l’effervescence d’une communauté d’artistes et d’intellectuels marqués par la douleur de l’arrachement.

Pour Jean, la blessure est à chercher du côté de l’identité, de la filiation. Ce père qu’il ne connaît pas traverse le roman comme on chercherait à recoller les morceaux d’un miroir brisé, où se reflètent les thèmes chers à Fottorino. La question de l’origine, omniprésente dans son œuvre, de son premier roman Rochelle paru en 1991 jusqu’à Questions à mon père en 2010, qui révélera toute la complexité de sa filiation, avec un père biologique qu’il rencontre à dix-sept ans, et un père adoptif qui lui donnera son nom, trouve ici une résonance nouvelle. En fréquentant Clara et Saïd, Jean ne se contente pas de côtoyer des figures tutélaires : il plonge dans leurs failles, les confronte aux siennes et, confusément, se rapproche de l’Afrique du Nord comme pour combler un vide intérieur.

Clara recherche l’amour, Saïd la liberté, et Jean une vérité qui le dépasse. À leurs côtés, il explore la puissance de la littérature, ce « lieu fiable » où comprendre le monde et sa propre existence. Dans ce trio inséparable, chacun poursuit une quête existentielle, tout en trouvant, par éclats, des instants de grâce qui illuminent leur fragilité commune.

Le romancier réussit ici un tour de force : transfigurer ses obsessions personnelles – l’absence du père, le poids des origines, la vocation littéraire – en un roman profondément romanesque, porté par des personnages inoubliables. Clara est l’une de ces héroïnes qui marquent durablement l’imaginaire, car son cœur « ne battait que pour la littérature. Elle ne cherchait pas à plaire, encore moins à séduire. Elle était belle d’avoir renoncé à l’être ». Saïd, quant à lui, est à la fois une figure tragique et un miroir tendu à l’Histoire, un homme en fuite dont les combats intérieurs résonnent avec ceux de tout un peuple. Et qui avait trouvé la personne la plus à même de la comprendre : « Entre Saïd et Clara, ce n’était pas vraiment de l’amour. C’était pire. Chacun flairait sur l’autre l’odeur de la mort. »

Pour les lecteurs avides de romans à clé, Marianne Payot dévoile dans l’Express que Charles Follet serait Claude Durand, un temps PDG de Stock, Chantal Lapicque serait Clara, l’étincelante et Saïd, l’écrivain traqué par les islamistes Rachid Mimouni.

Mais l’essentiel est ailleurs. Cette œuvre, née d’un chagrin et d’un besoin impérieux d’écrire, a mûri sur plus de vingt ans, entre abandons et reprises. L’auteur lui-même confie avoir parfois perdu l’énergie nécessaire pour se hisser à la hauteur de cette histoire, avant de la retrouver, portée par la mémoire de ces êtres chers qu’il souhaitait honorer. Ce cheminement douloureux et lumineux se lit dans chaque ligne du texte, dans cette prose subtile où les silences disent autant que les mots.

Des gens sensibles est une ode vibrante à la fragilité humaine, à ces élans qui nous relient malgré tout et nous font avancer. En rendant hommage à ces deux météores qui ont changé sa vie à jamais, Éric Fottorino compose une méditation sur le temps, les liens invisibles et la lumière que seule la littérature peut offrir. Ce roman, par sa profondeur et sa beauté, rappelle que l’écriture n’est pas seulement un refuge, mais une façon d’aimer et de donner du sens à ce qui nous échappe.

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