
Mississippi Solo
livré en 4 jours
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l’avis des lecteurs
Le Mississippi. Un fleuve mythique qui descend du lac Itasca dans le Minnesota jusqu’au golfe du Mexique, en passant par Saint-Louis et La Nouvelle-Orléans. Impétueux et dangereux, il charrie des poissons argentés, des branches d’arbre arrachées, des tonnes de boue, mais aussi l’histoire du pays et les rêves d’aventure de ses habitants. À l’âge de trente ans, Eddy décide de répondre à l’appel de l’Old Man River, de suivre en canoë son parcours fascinant pour sonder le cœur de l’Amérique et le sien, tout en prenant la mesure du racisme, lui qui ne s’est jamais vraiment vécu comme Noir. Au passage, il expérimentera la puissance des éléments, la camaraderie des bateliers, l’admiration des curieux ou l’animosité de chasseurs éméchés. Mais aussi la peur et le bonheur d’être seul.
Quand j’ai repéré Mississippi Solo de Eddy L. Harris, dans le catalogue de Liana Levi, quelqu’un m’a très justement dit que ça avait tout l’air d’être une lecture apaisante. A trop bouffer du dense, du noir ou du tortueux, il est bon parfois de s’aérer l’esprit. Pour ce faire, quoi de mieux qu’une escapade en canoë sur le Mississippi ?
Publié en 1988 aux Etats-Unis, c’est seulement en 2020, soit 32 ans plus tard, que Mississippi Solo se voit publié en France en grand format. Mieux vaut tard que jamais, j’ai envie de dire. Le voici désormais disponible en petit format. Est-ce pertinent de le sortir chez nous après tant d’années ? La question peut se poser. La réponse est simple, c’est un grand oui. L’une de ses forces du livre est d’être intemporel. C’est un voyage hors du temps que nous propose Eddy L. Harris, à croire que le temps s’écoule différemment au fil de l’eau.
C’est un peu sur un coup de tête qu’Eddy L. Harris prend la décision de parcourir le Mississippi en canoë. Il n’est ni un grand aventurier, ni plus aguerri que beaucoup. Il a peu de moyens et n’a, en vrai, même pas de canoë ou de quoi s’en payer un. Il justifie sa démarche ainsi : « Prendre des risques. N’est-ce pas le sel de la vie ? Parfois on gagne, parfois on perd. Sans le risque de la défaite, où est le triomphe ? Sans la mort qui rôde, que vaut la vie ? » Le choix du Mississippi n’est pas anodin : « Je regarde le Mississippi et j’y vois le symbole de l’Amérique, la colonne vertébrale d’une nation, un symbole de force, du liberté et de fierté, de mobilité, d’histoire et d’imagination. » Si on n’est pas certain des capacités de l’auteur à mener son expédition jusqu’au bout, il est animé par une passion, un désir d’aventure, en mesure de trouver une résonance chez tout lecteur. Ainsi, on se projette à ses côtés, et si l’éventualité d’un échec demeure, elle n’est en rien un obstacle à l’évasion et l’enrichissement personnel : « Peu importe si je finissais ou non, si je faisais quarante kilomètres ou quarante mille, si je tenais six jours ou six semaines. Seuls comptaient le désir et la volonté. »
En canotant entre les barges, se mesurant à un fleuve dompté par l’Homme mais qui connaît encore ses sautes d’humeur, Eddy L. Harris multiplie les anecdotes faites de rencontres de locaux ou d’illuminés. Il n’échappe pas aux moments de galère, tout en vivant également de purs moments de bonheur. Comme toute équipée du genre, celle-ci réserve son lot de surprises.
L’écriture fluide et limpide d’Eddy L. Harris, le naturel dont il fait preuve, font de Mississippi Solo un récit prenant, plaisant et, le terme évoqué précédemment ne pouvait être plus pertinent, apaisant. Des moments de doutes aux rencontres diverses, des instants de solitude aux questionnements intimes, il n’y a pas une page ici dont la lecture n’est pas un plaisir. Un de ces livres aux vertus presque thérapeutiques, qui ouvre l’esprit et élargit l’horizon. Une belle aventure à taille humaine.
Quatrième de couverture
Le Mississippi. Un fleuve mythique qui descend du lac Itasca dans le Minnesota jusqu’au golfe du Mexique, en passant par Saint-Louis et La Nouvelle-Orléans. Impétueux et dangereux, il charrie des poissons argentés, des branches d’arbre arrachées, des tonnes de boue, mais aussi l’histoire du pays et les rêves d’aventure de ses habitants. À l’âge de trente ans, Eddy décide de répondre à l’appel de l’Old Man River, de suivre en canoë son parcours fascinant pour sonder le cœur de l’Amérique et le sien, tout en prenant la mesure du racisme, lui qui ne s’est jamais vraiment vécu comme Noir.
Mon avis
Connaître ce fleuve, c’est savoir qui nous sommes.
Les hommes ont besoin de challenges et de projets pour s’accomplir. Pour certains, il leur faut même relever un défi qu’ils décident de réaliser seuls. Cela peut être de parcourir le chemin de Saint Jacques de Compostelle, un périple à vélo dans la cordillère des Andes, ou toute autre idée qui s’impose, comme ça, sans raison.
A l’âge de trente ans, Eddy L. Harris (qui est né en 1956) a choisi de descendre le fleuve Mississippi en canoë. Sans pratique particulière pour ce moyen de transport ou ce genre de circuit, il avait un besoin viscéral de tenter cette expérience, de réussir, sans doute pour faire le point sur sa vie, se retrouver et arriver à une harmonie « corps esprit ». De ce voyage, que l’on peut qualifier d’initiatique, est né un livre en 1998. Il vient d’être traduit avec brio (Merci à Pascale-Marie Deschamps) pour que nous puissions découvrir cette magnifique histoire.
Le récit est riche, captivant, bercé par les états d’humeur du fleuve et du navigateur. Il n’y a pas vraiment de chapitres mais des sous-titres qui annoncent ce qui va être présenté pendant quelques pages. Eddy L. Harris s’exprime sur les rencontres, les difficultés, les joies, les peurs…. Il raconte son apprentissage du fleuve, comment ils se sont compris pour finalement s’apprivoiser, se connaître et que chacun trouve sa place. Parce que oui, le Mississipi est devenu son compagnon de route, créant des liens avec lui, certainement aussi forts que ceux que l’on tisse avec un ami. Cette relation au fleuve est un point fort de ce recueil, dictant le rythme des pagaies et celui des rendez-vous.
On sent au fil des pages que plus rien ne compte que le plaisir d’être en vie, d’avancer, de se sentir bien dans la nature, de retrouver le goût de l’effort. Les moments de découragement, de peur (par exemple lors de visites impromptues ou d’une météo néfaste), de souffrance, le dos raide et les jambes courbaturées, s’effacent devant le bonheur d’un partage simple autour d’une tasse de café ou devant une assiette de poisson-chat. Plus Eddy rame, plus il gagne en autonomie, en pratique. Il est plus sûr de lui alors que plus il se rapproche du Sud, plus le racisme envers les gens à la peau noire (comme lui) peut être important. Il grandit, vogue et marche la tête haute, droit dans ses bottes.
Ce texte est l’occasion d’une belle réflexion sur plusieurs sujets. Les amis et la famille, leurs réactions très diverses : aider Eddy, l’encourager ou le traiter de tête brûlée …. La xénophobie, en effet Eddy pointe du doigt les difficultés de son expédition : « Aller de là où il n’y a pas de Noirs à là où on ne nous aime toujours pas beaucoup. » Et puis, surtout, la transformation de l’homme qu’il est.
« Ce voyage sur le fleuve serait différent. Il s’ancrerait si profondément en moi qu’il s’agrégerait à mon âme, mais avec une vie propre qui le ferait revenir de lui-même, si intimement lié à moi qu’il me pénétrerait la moelle et modifierait ma façon de penser, de sentir et de marcher, me laissant bien plus que des souvenirs et des sourires, car il m’aurait changé en profondeur, de façon indélébile. »
Il y a eu « un avant » et « un après » pour l’auteur et cela retentit chez le lecteur. Eddy L. Harris a su me transmettre son audace, sa volonté, son leitmotiv, à savoir qu’il ne faut jamais renoncer, et surtout pas à ses rêves. J’ai aimé cette lecture, bercée par les flots. J’aurais souhaité qu’elle soit accompagnée d’un album photos mais je visualisais déjà très bien chaque scène. Les émotions ont été fortes, pour l’auteur sur le fleuve, mais elles le sont également pour celui qui s’imprègne de ce compte-rendu complet, riche et intéressant à tout point de vue.
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