
Cui-Cui
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Le cri d’une enfance confisquée
Dans une France dystopique de 2027, Juliet Drouar nous plonge dans l’univers oppressant d’un adolescent balloté entre silence et révolte. Un premier roman aussi touchant que politique.
Cui-Cui s’ouvre sur une scène de collège où le jeune narrateur, 13 ans, assiste à un cours dirigé par Mme Gisèle, une professeure dépassée. La tension est palpable : le lendemain, pour la première fois, les mineurs voteront à l’élection présidentielle. « Comme les oiseaux avant l’orage, accroché·e·s en guirlande sur le même câble électrique. Une tension sous nos ergots. »
Loin d’être un moment d’émancipation, cette journée préfigure un huis clos familial étouffant. De retour chez lui, Cui-Cui, que tout le monde désigne au féminin mais qui se pense au masculin, doit affronter son père, homme brutal et autoritaire. Un simple refus de répondre à la question « Qu’est-ce que tu vas voter ? » suffit à déclencher un orage de colère paternelle. La mère, passive, détourne les yeux. Le quotidien est un jeu d’évitements et de silences, et le corps du narrateur en porte les stigmates : « Je plâtre. Je rate. C’est subtil. J’essuie, je recommence, je tamponne le fond de teint. J’estompe les contours. Je pourrais être peintre aussi. » Se taire devient alors une stratégie gagnante, jusqu’au jour où des intervenants extérieurs sont chargés de sensibiliser les élèves aux violences sexuelles. À compter de ce moment, les choses vont bouger et Cui-Cui va comprendre qu’il n’est plus seul, même si la bonne volonté de Mme Gisèle ne suffit pas. Ou si Leïla, qu’il voudrait bien davantage qu’une bonne copine, pouvait recueillir sa souffrance.
À travers ce premier roman, Juliet Drouar nous livre un texte intense, à la fois intime et politique. Dans un monde où les mineurs obtiennent le droit de vote sans pour autant être écoutés, Cui-Cui lutte pour exister, tiraillé entre la peur et le désir de fuite. L’écriture est l’une des grandes forces du roman : hybride, elle mêle écriture inclusive, anglicismes et argot adolescent. Cette langue, vibrante et inventive, évoque parfois Zazie dans le métro, mais version queer et désespérée.
Drouar, auteur, chercheur et thérapeute, s’est déjà distingué·e par des essais percutants qui interrogent les dynamiques de domination et les structures oppressives, notamment Sortir de l’hétérosexualité (Binge, 2021) et La Culture de l’inceste (Seuil, 2022), un ouvrage collectif co-dirigé avec Iris Brey. Avec Cui-Cui, son premier roman, iel transpose dans la fiction ses engagements théoriques, mettant en lumière la violence silencieuse qui s’exerce sur les enfants et les minorités de genre.
Mais être considéré comme citoyen suffit-il à être entendu ? Le droit de vote des mineurs, axe central du récit, devient un prisme pour questionner leur place dans la société. Cui-Cui est un texte d’utilité publique. Il bouscule, secoue et force à voir ce que la société préfère taire. Juliet Drouar, en écrivain·e engagé·e, continue ainsi d’interroger les rapports de pouvoir et d’offrir une voix aux invisibles. Si parfois le cri se fait brouillon, il demeure nécessaire.
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