
Mary Anne
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Nous sommes à Londres, dans les dernières années du XVIIIe siècle, et nous assistons à l’ascension d’une gamine partie quasi du ruisseau mais que son intelligence et sa volonté vont porter au premier rang : jusqu’entre les bras du duc d’York, fils du roi et chef des armées britanniques en lutte contre Napoléon. Trahie, elle défraiera la chronique à la faveur d’un procès mettant en cause son amant, sera traînée dans la boue par les bien-pensants, se battra la rage au coeur pour faire reconnaître ses droits.Daphné Du Maurier n’est jamais mieux inspirée que lorsqu’elle traite de sujets qui la touchent de près. De Mary Anne Clarke, qui fut sa trisaïeule, les dictionnaires nous apprennent qu’elle fut l’une des grandes courtisanes de son temps – et qu’elle incarne aujourd’hui encore, aux yeux des lecteurs du monde entier, l’une des formes les plus pathétiques de la révolte féminine.
Son aventure – celle d’une femme dressée de tout son haut contre l’hypocrisie de son temps – est pour Daphné Du Maurier l’occasion de composer l’un de ses romans les plus ambitieux, le plus émouvant peut-être.
Ma lecture
Daphné du Maurier est une référence dans la littérature anglaise et j’ai commencé ma lecture confiante et pratiquement sûre de vivre un joli moment de littérature anglaise. Dans sa bibliographie Manderley for ever Tatiana de Rosnay parle du roman Mary Anne qui m’était totalement inconnu, même de nom et j’avais besoin d’une lecture de pur plaisir…… Déception !
L’auteure construit son roman autour du portrait de son arrière grand-mère, Mary Anne Clarke, de basse extraction et qui devint grâce à ses charmes et son intelligence, la maîtresse du Duc d’York, Frédéric, fils du roi George III et en charge des armées à la fin du XVIIIème siècle mais aussi de biens d’autres hommes afin de pouvoir mener grand train et pour assurer à ses enfants un avenir.
C’est pour moi une déception car je n’ai pas retrouvé le style qui fit la renommée de l’auteure avec surtout en 1938, Rebecca, dont l’intrigue et le côté « gothique » et mystérieux du récit ainsi que son style la propulsèrent sur le devant de la scène de la littérature anglaise. J’ai failli à plusieurs reprises laisser tomber surtout à partir de la moitié du roman (il comporte 519 pages)…..
Pourtant tout démarrait bien : une ouverture en forme d’album souvenir de Mary Anne dans l’esprit des trois hommes qu’elle dit avoir « vraiment » aimés puis son enfance puis son installation comme courtisane et son histoire d’amour avec le Duc d’York jusqu’à leur séparation. J’étais sous le charme de cette femme ambitieuse, sûre de ses charmes, volontaire à vouloir sortir de sa condition. Et ensuite, et c’est là que l’ennui est survenu, pendant près de 200 pages, à tenter de suivre les nombreux procès dans lesquels elle se trouvait mêlée que le Duc d’York l’ai abandonnée.
Que ce fut long, mais long, pourquoi donné autant de noms, de détails, ce sont presque les minutes complètes des actions en justice. J’ai fermé parfois le livre en voulant laisser Mary Anne à son triste sort, lui soufflant d’arrêter cet acharnement, et puis quoi c’est tout de même Daphné du Maurier, alors je l’ai repris, continué mais avec distance, sans plaisir mais presque comme une obligation, sans grand intérêt pour cette héroïne entêtée à vouloir se faire reconnaître ses droits et les devoirs de ceux qui lui avaient promis argent et sécurité.
J’avoue, oui j’avoue, j’ai parfois sauté des paragraphes entiers, voir quelques pages tellement je ne voyais pas l’intérêt de s’éterniser sur tout cela et vous savez quoi et bien je n’ai eu aucun mal à comprendre la dernière partie (qui suit son dernier procès jusqu’à son exil en France). Ce qui prouve, pour moi, qu’il n’était pas nécessaire de s’appesantir sur cette période qui ne fait qu’alourdir et perdre le lecteur.
Daphné du Maurier veut, je pense, à travers cette biographie, réhabilitée son aïeule, mettre en avant son intelligence, sa vivacité face aux événements et son sens des « affaires » mais j’ai trouvé l’ensemble soit trop fouillé soit par moment « bâclé » quant à l’écriture. Je n’ai pas retrouvé la patte de cette écrivaine de talent. On peut être une excellente romancière mais pas une bonne biographe. Il faut avoir une certaine habilité pour donner à l’ensemble une fluidité, savoir doser les informations sans alourdir le récit. Là j’ai eu l’impression qu’elle alignait les renseignements collectés et cela donnait un ensemble assez brouillon, sans liaison, je me perdais dans tous les noms des personnages cités etc…. A sa décharge il faut avouer que la dame avait eu beaucoup de « relations ».
A travers ce portrait on peut imaginer que l’auteure a voulu parler d’une femme à la forte personnalité mais c’est une narration assez froide, sans sentiment que ce soit de la part de Daphné du Maurier mais aussi vis-à-vis du personnage principal. Elle lui fait dire qu’elle a aimé trois hommes dans sa vie mais ce n’est pas ce qui ressort de Mary Anne. Je l’ai trouvé calculatrice, revancharde mais pas très sentimentale. Tout n’était que calcul et intérêts….
De l’attachement à ses enfants, à leur avenir, à sa propre condition… Oui mais je l’ai trouvée parfois écervelée et inconséquente. Oui les hommes l’ont utilisée puis reniée et abandonnée mais il faut lui reconnaître également un art de la manipulation, du mensonge, des falsifications etc…. pour obtenir ce qu’elle voulait.
J’ai été jusqu’au bout, parce que j’ai cru jusqu’au bout que j’allais retrouver Daphné du Maurier mais si ce ne fut pas le cas ici ce sera ailleurs, dans un autre de ses romans.
"Mary Anne", c'est avant tout le récit d'une destinée, et le portrait d'une femme atypique.
Tout commence dans un quartier miséreux de Londres, à la toute fin du XIXème siècle. Aînée de trois enfants, Mary Anne est une petite fille dégourdie et intelligente. Elle a même appris à lire et à écrire en aidant son beau-père à corriger les épreuves que lui confie une imprimerie spécialisée dans la publication de pamphlets qui visent la politique extérieure du gouvernement et relaient les ragots touchant les grands de la cour. Le responsable de ladite imprimerie, impressionné par son aplomb et et ses capacités, prend en charge son éducation dans un établissement pour jeunes filles.
Lorsqu'elle en sort, à seize ans, sa fraîcheur et son assurance attire le regard des hommes, et Mary Anne ne pense qu'à une chose : s'échapper de l'impasse populeuse de Bowling Inn où végète sa mère, qui a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, depuis que son époux l'a quittée.
Bien que futée, Mary Anne n'en est pas moins une jeune fille que son aspiration à une autre existence et son manque d'expérience rendent naïve. Elle est ainsi rapidement séduite par le premier quidam dont la prétention, les ambitions et la soi-disant appartenance à une famille en vue lui font entrevoir les possibilités d'un avenir radieux... A seize ans, elle épouse donc Joseph, dont les promesses de richesses et d'élévation sociale ne font pas long feu. Mary Anne se retrouve bientôt mère de trois enfants, à subir les échecs successifs d'un mari fainéant et alcoolique.
L'histoire, semblable à tant d'autres, aurait pu s'arrêter là... Cela aurait été sans compter sur la volonté de fer de Mary Anne, son aspiration forcenée à devenir quelqu'un.
Laissant son mari aux bons soins de sa belle-famille, mais emmenant ses enfants avec elle, elle tient salon dans une luxueuse demeure, devient courtisane de luxe, se fait des relations. Son ascension culmine lorsqu'elle devient la maîtresse officielle du Duc d'York, fils du roi et chef des armées, mais affligé d'une incorrigible pingrerie. Aussi, pour assurer un train de vie devenu très dispendieux, Mary-Anne se lance dans le trafic de promotions militaires, avec la complicité tacite du duc, que cela arrange bien...
Toute cette partie relative à la progression sociale de Mary-Anne, d'une confortable fluidité, romanesque à souhait, est à mon sens la plus intéressante. On y navigue des quartiers populaires et grouillants de Londres aux salons accueillant le beau monde, où la ruse et l'humour de l'héroïne font fureur. Les épisodes qui suivent, principalement composés du détail des manigances permettant à l'héroïne d'arrondir ses fins de mois, m'ont paru bien longs, peuplés de multiples personnages que leurs apparitions souvent fugaces font vite oublier.
Puis survient la chute : quittée par le Duc, le désir de vengeance de Mary-Anne l'engage dans une bataille juridique dont elle ne se relèvera pas... et bien que le dernier tiers du roman comporte certains passages savoureux, notamment lorsque Mary-Anne s'exprime, avec son ironie habituelle, devant le tribunal, je n'y ai pas retrouvé le souffle et la dynamique qui avaient rendu le début de la lecture si plaisant.
Un autre élément m'a empêché d'apprécier pleinement ce roman. Si l'on comprend la fascination de Daphné Du Maurier pour son héroïne (inspiré de sa propre trisaïeule), femme de tête et d'esprit parvenant à s'imposer dans un monde d'hommes, électron libre que sa démesure, ses enthousiasmes et sa ténacité rendent singulièrement attachante, on peut regretter que le récit soit entièrement focalisé sur sa personnalité, sur ses actes. Les personnages secondaires, y compris ses proches, délaissés, en deviennent insignifiants, ce qui amoindrit la densité de l'intrigue.
Un avis en demi-teinte donc, pour ce texte secondaire dans l'oeuvre d'une auteure que j'apprécie par ailleurs grandement.
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