
Ce qui est monstrueux est normal
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
J'ai découvert cette auteure en lisant son livre Des femmes qui tombent sous les bombes. Après cette lecture si intense, je me suis empressée d'acquérir ses autres romans.
Dans son dernier livre, c'est un récit intime, court et puissant que nous dévoile Céline Lapertot.
Une confession saisissante et poignante sur son enfance.
« L'enfant sent, très tôt, même de manière obscure, qu'elle ne suivra pas ce chemin-là. On peut chercher toute sa vie des réponse. Pourquoi, dans certaines fratries, les uns reproduisent ce qu'ils ont toujours connu, à des milliers de kilomètres du moindre début de questionnement - comme si la vie ne distribuait que sept cartes d'un jeu plein et qu'il est interdit de piocher dans le tas pourtant épais-, tandis que les autres, toujours prompts à se prendre les gifles et les remarques cinglantes, savent que depuis leurs premiers pas et leurs premiers mots, ils pensent différemment, ils parlent différemment, ils sentent dans la vie un parfum qui n'est pas celui des parents. L'enfant sais que venir à table en tenant un livre en cours de lecture dans sa main - parce qu'il est le prolongement naturel de son poignet-, est une condamnation qui lui vaudra de voir l'ouvrage déchiré et jeté à la poubelle. » (p.38)
Issue d'un milieu défavorisé où elle ne sera pas protégée de son presque père, vivant dans la précarité, elle survit tant bien que mal.
D'une volonté et d'une force incroyable, elle réussira à s'échapper de cet environnement nocif, grâce à un placement en foyer puis en famille d'accueil.
C'est une lecture intense et très émouvante.
Un parcours de vie bouleversant qui me laisse sans voix et admirative.
Céline Lapertot, enseignante et écrivaine aujourd'hui, nous met une vraie claque par tant de courage, de ténacité et d'intelligence.
« Etre professeur n'est pas un métier décidé au hasard dans la peur de ne pas vivre de sa plume. Etre professeur, c'est d'essayer au maximum, avec le peu de moyens que l'on a, la médiocrité du quotidien et l'envie, parfois, de baisser les bras, c'est essayer, donc, de rendre de que l'on a reçu. De rendre hommage à ces professeurs de français qui ont su nous captiver, nous écouter, nous lire, prendre soin de nos peurs de débutants, lors des premiers poèmes, lors des premiers chapitres. Etre professeur, c'est se dire qu'on laisse une trace dans de jeunes âmes, et, on l'espère, la meilleure possible. C'est espérer être la bonne rencontre au bon moment pour d'autres enfants dont on reconnaît la lueur dans le regard. » (p.82)
Remarquablement bien écrit, avec beaucoup de pudeur et de sincérité, un ouvrage percutant.
Un récit porteur de vie et d'espoir.
Comment vivre – ou survivre – dans un lotissement en ruine, où règne partout l’odeur de la pisse ? Comment être une petite fille épanouie alors que votre beau-père glisse un doigt sous votre culotte, le soir ? Quelle femme peut-on devenir quand on perçoit sa mère comme une personne faible, dont on a honte, et qui a choisi de fermer les yeux sur les actes de son mari ?
En racontant son enfance, l’auteur établit un lien entre celle qu’elle fut jadis – une enfant qui sourit en permanence pour cacher sa détresse et qui découvrira bien trop tôt que toutes les mères et tous les pères ne sont pas comme ceux des autres, pétris d’amour et de bienveillance – et la femme qu’elle est aujourd’hui – une jeune professeure passionnée par son métier, animée par une volonté farouche d’aider et de soutenir ses élèves au quotidien, tout en étant mère de deux enfants, et écrivain.
Ma lecture
J’ai lu les trois précédents romans de Céline Lapertot que j’ai découvert avec Ne préfère pas le sang à l’eau, une révélation pour moi, un coup de poing, une prise de conscience. J’ai lu ensuite Des femmes qui dansent sous les bombes et Et je prendrai tout ce qu’il y a à prendre dans lesquels j’avais retrouvé la « patte » le « style » de l’auteure, une manière bien à elle, souvent une rage, une colère qu’elle traduit en force, une force de mots.
Quand j’ai appris la sortie de son dernier opus, une autobiographie de son enfance, inutile de vous dire que je n’avais qu’une envie ….. le lire. Evidemment il m’a fallu attendre qu’il soit disponible à la bibliothèque mais c’était bon signe….. Je n’étais pas la seule à l’apprécier !
Je me doutais que derrière cette écriture fiévreuse, se cachaient des blessures. Ce n’était pas possible autrement pour moi. Ici, l’auteure se raconte, en prenant de la distance, en parlant de « l’enfant », de cette enfant qu’elle a été, mais il faudrait plus dire « crie » dans ce « livre blanc », tout ce qui l’a détruit mais aussi reconstruit. Ce beau-père, ce « presque-père » qui ne respecte rien, l’indifférence d’une mère, le non-amour familial et puis la renaissance à 13 ans, la découverte d’un territoire inconnu : l’amour d’une famille.
Elle évoque ce qu’il y a de plus intime en elle, tellement enfoui, refoulé et qui remonte à la manière de « mauvaises madeleines de Proust » ici ou là, certains souvenirs se tapissant pour ressurgir et faire émerger ce que la mémoire avait choisi d’oublier :
La mémoire refoule ce qu’elle n’est pas encore prête à porter. Il faut être fort, dans cet endroit si précis de la cage thoracique où l’on cache ce qui nous brise, il faut être vaillant, pour pratiquer cette maïeutique du souvenir qui nous laisse tout bête au milieu de la salle des professeurs, tandis que retentit la sonnerie. Il faut être fort pour entreprendre ce jeu d’échecs avec nos cerveau sur un terrain qu’il connaît mieux que nous ; la mémoire sélective. (p21)
Quel chemin parcouru fait d’humiliations, d’abandon, de gestes déplacés, de silences et puis la lumière à travers une famille, une « vraie » mère, sans autre lien que l’amour donné et reçu, la guérison à travers l’éducation et l’écriture mais aussi ce besoin devenu viscéral de transmettre, d’enseigner, ce qui l’a sauvée.
C’est une lecture à double portée : dénoncer dans un premier temps les misères de tous ordres, les violences, les abus et les traces laissés sur les corps et dans les esprits, énoncer les faits sans dramaturgie simplement dans ce qu’ils ont de terrible, puis démontrer que le chemin que certains croient inéluctable peut changer, grâce à des rencontres et dans son cas ce fut la lecture, les auteurs, l’école qui lui ont permis de trouver la voie à suivre. Elle prouve si besoin était que la lecture et la littérature peuvent sauver des vies….
Oui, je la rassure, je reconnais son écriture, je sais qu’elle met dans ses romans tellement d’elle-même. Il n’y a pas assez de mots assez forts pour parler d’une enfance malheureuse alors il faut y ajouter parfois la colère et dans le cas présent une colère froide, en n’évoquant que le strict nécessaire, déjà tellement insoutenable, pour les porter plus haut, plus loin. C’est comme toujours, court, net, précis, direct mais avec une richesse de vocabulaire, une analyse des situations et des sentiments d’une profonde justesse.
La littérature salvatrice mais aussi dans son cas l’écriture, deux remèdes que l’auteure a fait siennes pour survivre mais aussi pour les offrir en partage dans l’enseignement mais aussi dans ses romans.
… un jour, je me devrai tout à moi-même. Ecrire, c’est aussi cela. Se devoir à soi-même, échapper à toute forme de dépendance, abolir les médiocrités de la vie quotidienne pour quelques petites heures où nous marchons sur la Lune. (p70)
Je suis admirative du courage qu’il lui a fallu pour évoquer les faits, se mettre à nu, mais avec dignité, un constat de la misère ordinaire mais avec la volonté de montrer également qu’il est possible de rebondir, d’en faire presque, je dis bien presque, une force.
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