La Confrérie des mutilés
  • Date de parution 07/05/2025
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782743667245
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs Policier humoristique Réédition moins d'1 an

La Confrérie des mutilés

3.63 / 5 (112 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Après avoir perdu une main lors d'un règlement de comptes, Kline, un détective privé, se voit confier une enquête au sein d'une société secrète composée de mutilés volontaires, où un meurtre a été commis. Mais pour cela, Kline doit gagner la confiance des membres de cette étrange secte. Or, cette confiance se paie cher: pour accéder à certains niveaux de la hiérarchie, il convient d'être à chaque fois davantage amputé... Jusqu'où Kline sera-t-il prêt à aller pour découvrir l'insoutenable vérité ? Les voies de la confrérie sont-elles impénétrables ? " L'écriture épurée, la tension, la force des images font de ce fantastique roman une œuvre obsédante et vertigineuse. " Christine Ferniot, Télérama Traduit de l'américainpar Françoise Smith

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  • Date de parution 07/05/2025
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782743667245
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Lorsque le récit paraît en 2003, il se décline sous le format d'une nouvelle que l'auteur développera avec une suite qui formeront le roman culte qu'il est désormais devenu, ce d'autant plus qu'il n'était plus disponible et qu'il était nécessaire de le dénicher chez les bouquinistes, comme si l'on exhumait un texte précieux. Mais voilà que La Confrérie Des Mutilés de Brian Evenson fait l'objet d'une nouvelle parution dans la collection Imaginaire des éditions Rivages en s'inscrivant dans le sillage de Membre Fantôme, dernier ouvrage du romancier, publié en avant-première mondiale pour les lecteurs francophones qui bénéficieront donc en primeur de la suite des enquêtes du détective privé Kline évoluant une nouvelle fois dans ce milieu de mutilés volontaires afin d'afficher leur foi et qui sont en quête d'un prophète dont il pourrait endosser le rôle, eu égard à la perte d'une de ses mains lors d'un règlement de comptes. C'est donc dans l'univers d'un hard-boiled aux connotations horrifiques que l'on retrouve Brian Evenson romancier, essayiste et traducteur qui enseigne également l'écriture créative au sein d'un institut littéraire en Californie où il vit désormais, du côté de Los Angeles, après avoir été prié de quitter l'Eglise mormone au regard de ses publications jugées inappropriées et dont il posait les bases d'un monde de violence cruelle et absurde avec La Langue D'Altman (Le Cherche Midi 2014) un recueil de 27 nouvelles traduit en français par Claro et qui est malheureusement indisponible, hormis sur le marché du livre d'occasion. De cette œuvre singulière, voire même dérangeante, mais toujours imprégnée d'une impressionnante densité, émerge ce fanatisme destructeur et cette quête de l'identité dont on avait déjà un aperçu avec Immobilité (Rivages/Imaginaire 2023) et L'Antre (Quidam 2023) deux roman d'anticipation nous plongeant dans les aléas de survivants évoluant dans l'atmosphère ravagée et viciée d'une Terre post-apocalyptique. Et dans ce qui apparaît comme une littérature de genre qu'elle soit tournée vers la science-fiction, le polar ou le fantastique aux entournures horrifiques, Brian Evenson se focalise sur ces questions existentialistes qui transparaissent dans l'ensemble de ses romans et autres nouvelles qui s'inscrivent dans un registre troublant à l'extrême qui ne manquera pas d'interpeller les lecteurs qui s'aventureront dans un environnement singulier qui secouera les plus blasés d'entre eux. Vous voilà prévenus. 

La Confrérie Des Mutilés.


Lors d'un règlement de compte, le détective privé Kline a perdu l'une de ses mains sans frémir en cautérisant lui-même la plaie avec un réchaud à gaz avant d'abattre son agresseur. S'il bénéficie d'une pension confortable lui laissant largement de quoi vivre, voilà qu'un mystérieux commanditaire insiste pour faire appel à ses services afin de savoir qui a tué le Prophète de leur confrérie composée uniquement de mutilés volontaires. Immergé au sein de cette congrégation, Kline prend peu à peu la mesure des enjeux qui se trament dans un environnement où le degré de la foi se mesure au nombre de mutilations volontaire de chaque fidèle en s'inscrivant ainsi dans une hiérarchisation hermétique de membres découpés où le Prophète atteint la somme extravagante de 12 amputations. Mais si les membres de la confrérie semblent unis dans une apparente unité de doctrine assez formelle, le détective va mettre à jour des divergences qui vont conduire certains d'entre eux vers un schisme destructeur, imprégné de mensonges et d'actes odieux qu'il va lui-même commettre afin de s'extirper de cette folie ambiante. 

Avec Brian Evenson, l'horreur n'a rien d'esthétique et s'extirpe du registre complaisant d'une violence gratuite destinée à nourrir l'intrigue afin de se focaliser sur l'absurdité d'une foi où la cruauté et la douleur vous conduisent jusqu'à l'extase en devenant ainsi les thèmes centraux que le romancier aborde sans aucune complaisance dans La Confrérie Des Mutilés s'achevant sur une confrontation assez dantesque en forme d'interrogatoire irrationnel entre Kline, un détective privé quelque peu dépassé par les événements, et Borchert, gourou charismatique aux innombrables mutilations et imprégné de certitudes destructrices. Et c'est bien de certitude qu'il s'agit tout au long d'un récit à la fois étrange et terrifiant où chaque protagoniste s'enferme dans une logique terrible qui ne souffre aucune contradiction et qui sera d'ailleurs balayée dans une série de confrontations sanglantes et explosives qui prennent de plus en plus d'ampleur à mesure que Kline progresse dans des investigations prenant l'allure d'une croisade cauchemardesque dont il ne parvient pas à s'extirper bien au contraire. L'enjeu comme toujours avec Brian Evenson est de définir l'identité du protagoniste principal à l'instar d'un individu comme ce détective privé dont on se demande s'il ne 's'agirait pas de l'Elu qu'attendent les membre de La Confrérie Des Mutilés, ce d'autant plus qu'il suscite l'admiration au sein de ces fous furieux qui n'en reviennent pas qu'il se soit tranché la main sans aucun analgésique et qu'il ait cautérisé lui-même la plaie avec un réchaud à gaz. A partir de là, l'intrigue se décline sur un rythme très dynamique ponctué d'éclats d'une fureur effroyable trouvant pourtant sa logique dans la contradiction d'un fanatisme aveugle qui vire parfois au burlesque à l'instar de cette discussion entre deux fidèles autour de la valeur des mutilations et quant à savoir si celui qui s'est tranché trois doigts pourrait-il être le supérieur de celui qui s'est séparé d'une main. Tout cela se décline sur deux parties que sont La Confrérie Des Mutilés à proprement parler et Derniers Jours que Brian Evenson a écrit 6 ans plus tard et qui fait désormais partie du présent ouvrage en reprenant les mêmes thèmes dans une suite encore plus déjantée où l'on découvre une secte concurrente tout aussi tranchante où l'on règle également ses comptes à coup de hachoir dans univers complètement barré. Sans qu'il n'en soit d'ailleurs jamais fait mention hormis quelques allusions à la crucifixion du Christ et de la douleur qui en découle et qui semble être le postulat de cette congrégation, Brian Evenson, nous interpelle forcément sur notre rapport aux religions qui nous entourent dans ce qui apparait comme une analyse fine et intelligente de la foi et des croyances ainsi que de processus qui en résulte et dont il décortique les mécanismes avec une redoutable acuité qui fait froid dans le dos.

Membre Fantôme

Kline n'est plus que l'ombre de lui-même, une véritable épave, après sa confrontation avec La Confrérie Des Mutilés dont les adeptes estiment que l'automutilation leur permet d'atteindre une certaine béatitude mystique. S'il ne reste plus que des cendres de la secte qu'il a décimée, Kline doit pourtant remettre le couvert pour le compte du mouvement dissident les "Paul" qui font désormais l'objet d'une élimination en règle de leurs fidèles dont on retrouve la moitié de leur corps littéralement découpés dans le sens de la longueur et accroché dans des congélateurs à l’aide de crochets de boucher. Chancelant, mais tout de même valeureux, Kline va mettre à jour, un schisme bien plus important, émergeant d'une secte féminine persuadée de la résurrection de la chair et qui s'inspire de ce phénomène de membre fantôme propre aux personnes mutilées se révélant pour leurs adeptes bien plus qu'une simple sensation. S'ensuit une confrontation avec la prophétesse Grida toujours flanquée d'Artem, un colosse chargé d'éliminer tous les obstacles d'une foi qui se décline dans le contexte d'une prophétie sanglante dans laquelle Kline doit tenir un rôle majeur.

Dans La Confrérie Des Mutilés, les femmes faisaient une apparition furtive dans un calendrier affriolant où le nombre de leurs mutilations était en rapport avec le mois de l'année pour atteindre la consécration du mois de décembre où la fille porte en bandoulière une écharpe ornée de l'inscription "Miss Minimum". Dans un registre similaire, on assistait également à ce spectacle aux allures de cabaret plus que dérangeant où une effeuilleuse se dénudait complètement avant de se débarrasser langoureusement de ses prothèses pour le plus grand bonheur des adeptes de la secte. Avec cette suite directe des événements précédents qu'il convient de lire au préalable pour mieux saisir toute les nuances de l'outrance, de l'excès de cette folie furieuse apparaissant donc une nouvelle fois dans Membre Fantôme, on prend toutefois la mesure d'une dimension beaucoup plus féministe au gré d'un récit ne vous laissant aucun instant de répit. On plonge de cette manière, dans une cavalcade d'affrontements sanguinolents s'inscrivant dans une logique tout aussi absurde qu'implacable qui ne manquera pas d'interpeller le lecteur dans ce qui émerge du mécanisme d'une foi délétère qui s'emparera même d'un individu comme Kline plus agnostique que jamais, en dépit de la certitude de ces femmes qui font du phénomène du membre fantôme, que des mutilés ont pu observer avec une sensation de douleur provenant de leur membre disparu, un dogme qui alimente le courant d'une secte aux dérives meurtrières, c'est le moins que l'on puisse dire. Et même si l'intrigue est imprégnée d'une atmosphère inquiétante et singulière, entrecoupée d'éclats d'une fureur monstrueuse, Brian Evenson nous ramène à ces interrogations autour de la croyance au gré de dialogues aux intonations absurdes révélant la personnalité de protagonistes engoncés dans des convictions qui les aveuglent définitivement pour les entrainer sur le registre d'une violence habilement mise en scène qui sert durablement l'intrigue en faisant de Membre Fantôme un roman tout aussi magistral que La Confrérie Des Mutilés qui s'articulent tous les deux dans un registre aussi déconcertant que troublant, à la lisière du fantastique.

Je viens de vivre une curieuse expérience…

Celle de lire un roman avec lequel je me suis sentie totalement en décalage, ayant à l'esprit l'idée d'un autre roman que je m'étais imaginé.

Je m’explique : suite aux avis qui m'ont donné envie de découvrir "La confrérie des mutilés", de Brian Evenson, j’avais cru comprendre qu’il s’agissait d’un polar ou tout au moins d’un roman noir.

Ce roman est effectivement plutôt sombre, mais pas exactement dans le sens où je le pensais.

Il est d'ailleurs difficile de classer ce récit, qui oscille entre ouvrage de science-fiction et fable macabre.


Dans un style froid, exempt de toute émotion ou digression inutile, l'auteur nous raconte l’histoire de Kline, sur le compte duquel on ne saura quasiment rien, hormis le fait qu’il vient d'acquérir une certaine célébrité en neutralisant "L'homme au hachoir". Ce qui transforme cet événement en exploit, c'est que pour le réaliser, Kline n’a pas hésité à se trancher lui-même la main avant de la cautériser sur un réchaud, afin de tirer ensuite une balle dans l’œil de l’homme avec sa main restante.

Cette attitude, qui révèle un sang-froid peu commun, incite deux étranges individus à le contacter et à lui présenter une non moins étrange requête. Il s'agit d’infiltrer une secte dont la particularité des adeptes est de pratiquer l'auto-mutilation, le nec plus ultra étant de se priver du maximum de membres possible... de l'objectif de cette infiltration, les deux acolytes ne veulent dans un premier temps rien dévoiler à Kline. Ce dernier, après de compréhensibles réticences, finit par accepter la mission.


Pendant une bonne partie de ma lecture, j'ai attendu que le récit bascule dans une histoire plus crédible, que des explications soient données sur la genèse de cette secte, le passé des personnages, jusqu'à ce que je finisse par admettre que je m'étais complètement fourvoyée, et que ce roman ne serait jamais celui que j'espérais...

Attitude sans doute stupide, puisque je dois bien avouer que j'ai du coup le sentiment d'être passée à côté des probables qualités de cette "Confrérie des mutilés"...

Je ne suis pas parvenue, notamment, à en apprécier le ton absurde, l'humour macabre, qui de mon point de vue donne aux scènes sanglantes du roman -dont l'auteur est loin d'être avare- un aspect plus comique qu'effrayant.


Cette première rencontre avec Brian Evenson fut, pour résumer, un rendez-vous manqué...


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